Être un spécialiste de l'horreur implique de savoir maîtriser la peur. Et Scott Derrickson en a clairement été dénué au moment de signer pour réaliser une nouvelle adaptation du roman "La Nuit du chasseur" de Davis Grubb, publié en 1953.
Car s'il compte bien jouer la carte de la relecture, plus que celle du remake, le réalisateur de Sinister, Doctor Strange et Black Phone ne pourra pas échapper aux comparaisons avec la précédente adaptation. Qui n'est rien de moins qu'un classique du 7ème Art.
Un classique aux images mythiques
Même les spectateurs qui n'ont jamais vu le film de Charles Laughton (et on leur envie ce moment où ils vont le découvrir) en connaissent des images. La plus mythique étant ce plan des "Love" et "Hate" tatoués sur les mains du personnage joué par Robert Mitchum : un prêcheur qui s'entiche d'une veuve afin de soutirer à ses deux enfants l'emplacement d'un butin caché par leur père, qu'il a connu en prison.
Un conte aussi sombre que son Noir & Blanc aux accents expressionnistes qui, s'il a connu un échec en salles, est depuis entré au Panthéon des meilleurs films de l'Histoire du Cinéma. Imposant un tel respect que personne n'avait osé se lancer dans une nouvelle version. Jusqu'à Scott Derrickson.
Scott Derrickson et les remakes : épisode 2
S'il n'est pas difficile de comprendre ce qui a pu lui plaire dans ce projet, lui qui avait déjà confronté des enfants à un boogeyman dans le très réussi Black Phone (dont la suite est attendue l'an prochain) en 2022. Mais le défi qui attend le metteur en scène et son co-scénariste C. Robert Cargill sera autrement plus important.
Surtout que Scott Derrickson s'est déjà cassé les dents sur un remake il y a quinze ans : celui du Jour où la Terre s'arrêta. Qui peut s'expliquer, entre autres, par le fait que la science-fiction soit moins sa tasse de thé. Sur le papier, La Nuit du chasseur lui correspond plus, et on est curieux de voir quelle sera son approche, et de quelle manière il échappera aux images mythiques du film de 1955.