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    L'histoire vraie d'un gendarme tueur sur Netflix : quel fait divers a inspiré le film La Prochaine fois je viserai le cœur avec Guillaume Canet ?
    Chaïma Tounsi-Chaïbdraa
    Chaïma Tounsi-Chaïbdraa
    -Journaliste streaming
    Elle avait attendu avec impatience l’arrivée de Netflix et s’était inscrite dans l’heure pour dévorer la première saison de Daredevil. Depuis, elle suit de près ce qui sort chaque semaine sur la plateforme pour se faire des soirées binge-watching et vous conseiller le meilleur des sorties streaming.

    "La Prochaine fois je viserai le cœur", qui vient d'arriver sur Netflix, revient sur la terrifiante histoire du Tueur de l’Oise qui a sévi dans les années 80. Guillaume Canet tient la tête d’affiche.

    En 2014 sortait dans les salles obscures La Prochaine fois je viserai le cœur, un thriller porté par Guillaume Canet qui revient sur un terrible fait divers divers. Pendant plusieurs mois, entre 1978 et 1979, les habitants de l’Oise se retrouvent plongés dans l’angoisse et la terreur : un maniaque sévit prenant pour cibles des jeunes femmes.

    Après avoir tenté d’en renverser plusieurs au volant de sa voiture, il finit par blesser et tuer des auto-stoppeuses choisies au hasard. L’homme est partout et nulle part, échappant aux pièges des enquêteurs et aux barrages.

    Il en réchappe d’autant plus facilement qu’il est en réalité un jeune et timide gendarme qui mène une vie banale et sans histoires au sein de sa brigade....

    Retour sur l'histoire vraie qui inspiré le film.

    La Prochaine fois je viserai le coeur
    La Prochaine fois je viserai le coeur
    Sortie : 12 novembre 2014 | 1h 51min
    De Cédric Anger
    Avec Guillaume Canet, Ana Girardot, Jean-Yves Berteloot
    Presse
    3,7
    Spectateurs
    3,2
    Streaming

    Le jeu du chat et de la souris

    Le titre n'a pas été choisi au hasard. "La prochaine fois je viserai le cœur et non pas les jambes" sont les mots adressés par Alain Lamare, celui que l'on surnommera Le Tueur de l'Oise, à la police dans l’une des lettres qu’il leur enverra.

    Le premier fait a lieu le 23 juillet 1978, lorsqu’une jeune fille de 17 ans est agressée par balles par un mystérieux assaillant : il lui tirera trois fois dessus, ne la blessant que légèrement. Malgré les recherches et le témoignage de la victime, qui décrit sa voiture, l’homme reste introuvable.

    Moins d’un mois plus tard, le commissaire central de Creil reçoit une drôle de missive : dedans, un homme prétend être l’auteur de l’agression et fait d’autres aveux. La police parvient ainsi à faire le rapprochement entre cette affaire, le vol d’une voiture (par la suite abandonnée) en mai 1978 et l’explosion d’une seconde, qui blessera un policier.

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    Un modus operandi bien réfléchi

    Très vite, les policiers se posent des questions, comme le relaie cet article du Monde datant de 1979 : l’homme connaît trop bien leur fonctionnement, ainsi que les techniques policières utilisées pour l’attraper.

    Lorsque la gendarmerie met en place le dispositif “couverture de surface” (une battue aérienne et terrienne) après l’attaque d'une nouvelle victime, censé durer deux heures, le suspect se cache.

    Un autre détail leur met la puce à l’oreille. Dans les lettres envoyées à la gendarmerie, il utilise (intentionnellement ?) un langage policier. Le commandant de la compagnie de Clermont ose émettre ses doutes à haute voix, mais personne autour de lui n’ose croire que le criminel fait partie des forces de l’ordre. Et pourtant.

    L’homme qu’ils recherchent s’appelle Alain Lamare, il a 23 ans et fait partie du Peloton de surveillance et d'intervention de Chantilly. Un poste qui lui permet de participer aux recherches et de suivre l’enquête au plus près. Mieux, il arrive régulièrement le premier sur les scènes de crime.

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    Se dégage rapidement un mode opératoire bien réfléchi : une voiture volée, une attaque, puis un véhicule laissé à l’abandon et chargé d’explosifs... Lamare est intelligent, méticuleux et prend le soin de laisser derrière lui des indices ou des fausses pistes.

    Il s’amuse et tourne en dérision la police dès qu’il le peut. Un profil psychologique est dressé par des experts : on dit que le criminel déteste la gendarmerie, les femmes et qu’il a des tendances homosexuelles.

    L’étau se resserre

    L’homme fait peur et se fait de plus en plus menaçant dans ses lettres. Il attaquera deux nouvelles femmes au pistolet. Chacune d’entre elles en fait un portrait robot qui permet aux enquêteurs d’affiner leurs recherches. En décembre 1978, Lamare met ses menaces à exécution (“la prochaine fois je viserai le coeur") et tue une auto-stoppeuse de 19 ans.

    L’arme utilisée, un Beretta 9 mm, lui a été prêtée par un collègue. Il récidive à la fin du mois. Le 29, il prend dans sa voiture la jeune Andrée, puis la menace, mais elle parvient à s’enfuir : il lui tire dessus à plusieurs reprises. L’une des balles touche sa colonne vertébrale, la paralysant à vie. Son portrait robot sera décisif dans la capture du gendarme.

    Car plusieurs personnes autour de lui commencent à se poser des questions. L’un de ses anciens supérieurs notamment, qui reconnaît dans les lettres le style de Lamare. L'analyse graphologique (qui compare les écritures), le portrait robot et le fait qu’il ne soit jamais en fonction les jours où les crimes ont eu lieu les poussent à convoquer le gendarme.

    Sentant l’étau se resserrer autour de lui, il se rend sur place muni d’un pistolet caché. Mais il est vite encerclé et menotté.

    L’heure est à la confession

    Lamare fera ses aveux. Une perquisition à domicile et ses empreintes trouvées sur les lieux du crime permettent de boucler l’affaire. Mais reste à comprendre pourquoi ce gendarme s’est transformé en tueur en série…

    Trois ans après, l’ancien gendarme sera jugé irresponsable de ses actes par des psychiatres, qui le considèrent comme schizophrène. Il est envoyé en hôpital psychiatrique, échappant donc à un procès.

    La prochaine fois je viserai le cœur est disponible sur Netflix.

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