De quoi ça parle ?
Pierre, 33 ans, fleuriste à succès, voit sa vie basculer lorsque sa mère, Judith, fantasque et excessive, débarque dans sa vie après deux ans sans se voir. Pierre n’a qu’une idée, reprendre le cours normal de sa vie, mais rien ne se passe comme prévu. Leurs retrouvailles, aussi inattendues qu’explosives, vont transformer Pierre et Judith à jamais.
La Vie de ma mère, premier long métrage remarqué en festivals, arrive en salles. Le film porté par Agnès Jaoui et William Lebghil a notamment reçu le convoité prix du public au Festival du film francophone d'Angoulême, où nous avions pu rencontrer l'équipe.
Découvrez 3 bonnes raisons de vous laisser tenter par ce film, accompagné de quelques extraits de notre entretien à paraitre en intégralité ce week-end.
Sur le fil de l'humour à l'émotion
La Vie de ma mère allie rire et émotion, et parvient à trouver un subtil équilibre grâce à une écriture sensible. Le film porte sur un sujet assez dramatique, en l'occurrence celui de la maladie, et précisément la bipolarité, mais avec une approche sensible et touchante.
"J'aimais beaucoup le scénario, parce qu'on n'y va pas avec de gros sabots, souligne le comédien William Lebghil. C'est toujours dans la pudeur, ou parfois plus dans l'émotion. Dès le scénario, c'était très fin et très poétique."
Il y a une humanité très grande dans tout ce qui est décrit
"C'est ce qui m'a plu : la justesse et la finesse des sentiments, des relations entre les gens, complète Agnès Jaoui à notre micro. A chaque fois, [le réalisateur] Julien [Carpentier] évite les clichés. Il y a une humanité très grande dans tout ce qui est décrit, y compris des choses pas faciles. J'ai l'impression que tout le monde peut s'identifier, comprendre, voir la difficulté des relations et la difficulté d'aimer."
Grâce à de jolis seconds rôles, dont Salif Cissé et Alison Wheeler, Julien Carpentier apporte de jolies notes de comédies. Une scène musicale particulièrement réussie devrait également vous emporter.
Inspiré de faits réels
La Vie de ma mère n'est pas directement la vie de la mère du scénariste et réalisateur, mais ce récit s'en inspire. Julien Carpentier a pris pour point de départ des éléments réels, ce qui confère à ce film une sincérité et une sensibilité qui ne peuvent laisser indifférent.
"C'est un sujet que je connais bien parce que j'ai une mère qui souffre de cette bipolarité. Après c'est une fiction. Je ne suis pas fleuriste par exemple [comme le personnage incarné par William Lebghil], ou en tout cas, pas encore ! C'est fictionné."
Je pense que c'est un film qui va parler aux spectateurs
Et d'ajouter : "Il y a certaines scènes que j'ai pu tirer d'expériences personnelles, mais ce qu'ils vivent pendant le film, ça n'est pas quelque chose que j'ai pu vivre directement."
"Je pense que c'est un film qui va parler aux spectateurs. La bipolarité touche énormément de gens, ou l'entourage d'énormément de gens. Cette maladie s'immisce entre les gens. Le film parle plus largement de la maladie, de cette difficulté à dépasser la tristesse qui peut s'installer à cause de la maladie", complète William Lebghil.
Des acteurs comme vous ne les aviez jamais vus
La Vie de ma mère a dans ses rôles principaux deux acteurs que l'on a plus eu l'habitude de voir dans le registre de la comédie pure. Agnès Jaoui et William Lebhil ont tous deux des scènes très émouvantes. "Je pense que c'est le film le plus lacrymal auquel j'ai participé", lance Agnès Jaoui. Mais ce n'est pas péjoratif, pas du tout !", complète-t-elle. "On pleure beaucoup, mais avec bonheur. Il y a un truc qui vous chope. Et puis, c'est un personnage très haut en couleur qui va dans plein d'extrêmes et donc c'est jouissif à jouer, évidemment."
c'est un personnage très haut en couleur qui va dans plein d'extrêmes
William Lebghil n'avait que très rarement joué des scènes d'émotion au cinéma. "J'adore, mais c'est vrai que ce n'est pas quelque chose qu'on m'a souvent proposé". Il poursuit : "Quand j'étais à l'école de théâtre par exemple, je savais que j'avais un point fort, c'était la comédie. Mais je faisais que de la tragédie. J'étais à l'école Perimony et à chaque fois, Monsieur Perimony justement me disait : "Mais fais de la comédie ! Et je disais non, je veux pas !" J'adorais, dans la tragédie, trouver les choses qui étaient marrantes aussi. Chez Shakespeare ou même dans Racine, chez ces auteurs, il y a quand même des moments très marrants. J'aime bien quand il y a de tout. Je suis gourmand !", conclut-il.
La vie de ma mère, écrit par Julien Carpentier et Benjamin Garnier, réalisé par Julien Carpentier, sort au cinéma ce mercredi 6 mars 2024.