Après Juliette, Eperdument et Raoul Taburin, Pierre Godeau est de retour derrière la caméra avec Sous le vent des marquises. Cette comédie dramatique est emmené par un duo étonnant : François Damiens et Salomé Dewaels.
Le premier incarne Alain, une star de cinéma sur le déclin. Ce dernier doit incarner Jacques Brel dans un biopic mais ne parvient pas à trouver le bon ton pour se glisser dans la peau du personnages. Il va donc plaquer le tournage et tenter de recréer des liens avec sa fille, Lou.
François Damiens émouvant
À l'image de son compatriote Benoît Poelvoorde, autre acteur comique belge truculent, on a l'habitude de voir François Damiens enchaîner les facéties au cinéma. Cette fois, il change de registre en nous proposant une composition très touchante. Son duo avec Salomé Dewaels fonctionne bien et parvient à nous toucher, tout en nous proposant des petites touches comiques qui allègent un récit parfois très dur.
Dans un premier temps, François Damiens a eu peur de ce projet. La raison ? L'acteur est passionné par Jacques Brel et toucher à ce monstre sacré de la chanson l'effrayait. "Pierre Godeau m’a rassuré sur le fait qu’il ne s’agissait pas d’un biopic et que je n’allais pas chanter ! Brel était un point de départ. Lorsque j’ai lu le scénario, il a fait écho en moi, je trouvais très belle cette histoire d’un père qui tente de recréer un lien avec sa fille", explique l'acteur de 51 ans.
"Cela m’a fait penser au texte de Guy Corneau, Père manquant fils manqué. L’absence d’un père est-elle réparable ? J’ai été touché par la manière dont Pierre tente d’y répondre. J’ai aussi compris à quel point ce film était personnel pour lui. J’ai été sensible à tout ce que ce scénario évoquait : la célébrité, la solitude, le déni, la tricherie, la lâcheté, les liens familiaux", explique François Damiens.
La révélation Salomé Dewaels
Aux côtés de François Damiens, la jeune Salomé Dewaels trouve un rôle très tendre, se révélant lumineuse et authentique. La comédienne avait déjà brillé dans Illusions Perdues, récoltant une nomination au César du Meilleur espoir en 2022.
Pour le rôle de Lou, l'actrice s’est imposée naturellement : de par son talent et parce qu’elle est, selon Pierre Godeau, une jeune femme de son temps pouvant aussi incarner l’imaginaire mélancolique de son personnage.
"Salomé a ce mélange d’assurance, d’aplomb et d’insécurité qui convenait parfaitement au rôle : sa façon de s’imposer discrètement, son rire glorieux. Comme Lou, elle arrive sans qu’on la remarque, avant de prendre petit à petit toute la place de façon pacifique et définitive. C’est une immense actrice. Le film lui doit beaucoup. Elle a été un véritable métronome regardant toujours François dans les yeux, le ramenant au coeur de la scène."
Une île dépaysante
Sous le vent des marquises nous emmène loin de Paris, sur une île recélant des paysages magnifiques, propices à la mélancolie et au spleen émanant du récit. Pierre Godeau explique pourquoi il a choisi une île comme décor de Sous le vent des marquises.
À noter que la production a posé ses caméras à l'Île-aux-Moines commune française, située dans le département du Morbihan en région Bretagne.
"La mer a un pouvoir apaisant, une présence réconfortante, mais elle agit aussi comme une barrière qui isole du monde extérieur. Rapidement, j’ai eu l’idée d’associer cette île à mon histoire", indique le metteur en scène de 37 ans.
"J’imaginais mon personnage prenant le bateau pour retrouver sa fille, insistant sur l’effort requis pour ce rapprochement. De même, sa fille devait quitter sa zone de confort physique pour se lancer dans la vie. L'île symbolise un lieu autant qu’un passé cloisonné. Un temps où le père et la mère vivaient ensemble. Un temps où la fille ne manquaient de rien. Un lieu qu’elle devra quitter pour grandir", analyse Pierre Godeau.
Sous le vent des marquises sort en salles le 31 janvier.