ÇA PARLE DE QUOI ?
Louis c'est ce mec super gentil. Et dans son cabinet d'avocat, ce n'est pas un compliment. Le jour où son médecin lui diagnostique par erreur une maladie grave, le regard des autres change : on fait attention à lui, on lui pose des questions et on écoute les réponses, Louis existe enfin ! Alors bien évidemment, il hésite à dire qu'il va très bien.
MENTEUR, MENTEUR
Le titre évoque l'une des chansons de Daniel Balavoine, mais il ne s'agit pas d'un biopic. Et jamais le tube ne retentit dans le premier long métrage de l'acteur Rudy Milstein, vu notamment dans Les Cobayes et qui apparaît dans cette comédie portée par Vincent Dedienne.
Tête d'affiche de Terrible jungle ou I Love Greece avec Catherine Deneuve puis Stacy Martin, celui qui formait un duo hilarant avec Jonathan Cohen dans La Flamme est ici seul au premier plan. Dans la peau d'un mec "super gentil", nous dit le synopsis. Tellement qu'il ne sait jamais trop où se mettre et devient assez invisible pour que le capteur qui allume la lumière dans les toilettes ne perçoive pas sa présence.
Mais tout change lorsqu'on lui diagnostique un cancer. A tel point que sa patronne jouée par Clémence Poésy se met, enfin, à la considérer et bien le traiter. Assez pour qu'il ne puisse lui avouer l'erreur médicale dont il a été victime et que tout va bien en fait.
A elle comme à cette militante (Géraldine Nakache) dont il s'entiche alors que son cabinet d'avocat travaille sur un potentiel scandale lié à l'utilisation de pesticides contre lesquels elle se bat.
Entre cet homme qui cherche à être gentil avec tout le monde et cette femme qui parle sans filtre, leurs scènes communes font des étincelles. Dans une comédie influencée par des films tels que Quatre mariages et un enterrement, To Be Or Not To Be ou encore Victoria de Justine Triet.
Des longs métrages qui, comme Je ne suis pas un héros, ne se sentent pas obligés de jouer la carte de la méchanceté et la négativité pour séduire. Le film ne confond pas gentillesse et naïveté pour autant, car il se fait un brin satirique.
En montrant la manière dont les grandes entreprises se donnent bonne conscience avec des cas comme celui de Louis, alors que certains de leurs dirigeants savent qu'ils sont du mauvais côté de la barrière mais ne peuvent agir.
Une petite pointe de noirceur et d'amertume dans un récit qui fait la part belle à l'humour et la légèreté. Bien aidé par le timing comique de Vincent Dedienne à qui le cinéma devrait offrir plus de rôles.