Il y a quelques semaines, l’explosion du lycée Agnès Varda a fait de nombreux blessés dans Demain nous appartient.
Sortie indemne de ce terrible drame, Chloé (Ingrid Chauvin) s’apprête à vivre une grande remise en question au cours des prochains épisodes du feuilleton quotidien de TF1.
Rencontrée à l’occasion du Festival de la Fiction de La Rochelle en septembre dernier, Ingrid Chauvin, son interprète, s’est confiée au micro d’Allociné sur ce qui attend son personnage dans les semaines à venir.
Allociné : Demain nous appartient a fêté cette année son sixième anniversaire. Quel regard portez-vous sur cette aventure et cette tranche de vie passée dans la peau de Chloé Delcourt ?
Ingrid Chauvin : Je trouve ça incroyable. C'est touchant de voir l’évolution de Chloé et de l’accompagner depuis six ans dans toutes ses péripéties. Je me dis : "La pauvre, c’est crevant quand même !" (rires).
Prenez-vous toujours autant de plaisir à l’incarner ?
Oui ! Je crois qu’à partir du moment où on ne prend plus de plaisir, il faut arrêter. C'est vrai que c'est une pression finalement, en tant qu'acteur, de ne pas décevoir le public, de devoir se réinventer tout le temps pour ne pas lasser les gens, pour trouver des idées, un cheminement et une évolution à la hauteur de leurs attentes.
D’après-vous, pourquoi la série plaît-elle toujours autant au public après toutes ces années ?
Je pense que les producteurs, les auteurs et la chaîne sont à l'écoute du public. Je crois qu'il y a des sondages assez réguliers. De mon côté, j'ai encore ce côté addictif quand je découvre les scénarios. J'ai envie de connaître la suite. On est heureux de voir ce qui se passe. J'ai l'impression qu'à partir du moment où nous on ressent encore ça, ça aura le même impact sur le public. Je l’espère en tout cas.
Le lycée Agnès Varda a récemment été le théâtre d’une terrible explosion. Comment s’est déroulé le tournage de cet épisode pas comme les autres ?
C'était incroyable ! C'était une atmosphère pesante et un peu anxiogène. C'est un petit peu le maître mot de la série en ce moment (rires). C'était émouvant, douloureux. Pas évident non plus, parce que nous avons été quand même malmenés. On n’a pas travaillé dans des conditions extrêmes mais c’était quand même un contexte particulier. Et en même temps, on est carrément baigné dedans puisqu'on est dans un décor d'exception avec des situations qui sont dramatiques. On se laisse plus facilement prendre au jeu, finalement.
Vous avez apparemment fait vos propres cascades pour cet épisode. Etait-ce nouveau et est-ce quelque chose qui vous a plu ?
Tout le monde dit ça mais en fait non. Alors oui, j'ai pris des pierres mais qui ne sont pas de vraies pierres. En revanche, le "I believe I can fly", ce n'est pas moi (rires). J'avais une doublure et heureusement car je pense que je serais ressortie en mille morceaux. Mais c'était assez impressionnant !
Demain nous appartient n’épargne décidément pas beaucoup les lycées de la série. Désormais détruit, Agnès Varda va laisser place à un nouvel établissement, le lycée Georges Brassens. Que pouvez-vous nous dire sur ce nouveau décor que nous découvrirons à la fin du mois ?
Pas grand-chose parce je ne l'ai pas encore découvert et je ne sais pas du tout ce qui va s'y passer. Ce que je peux dire, c'est qu'après cet événement traumatique, Chloé va vraiment être dans une phase de réflexion. Elle va se poser plein de questions sur l'avenir, ses priorités et ses engagements. Cette explosion a été impactante pour elle émotionnellement. C'est donc l'ouverture du champ des possibles sur un avenir différent.
Elle pourrait donc envisager une reconversion professionnelle ?
Elle pourrait. Elle est dans cette réflexion en tout cas.
Si Chloé est sortie indemne de l’explosion, ce n’est pas le cas de Marianne (Luce Mouchel) qui vient d’être opérée des jambes. Comment va se passer sa rééducation et quel sera le rôle de Chloé auprès de sa mère ?
Justement, c’est de voir sa mère dans cet état-là qui va avoir une incidence psychologique et émotionnelle énorme sur Chloé. Et puis en même temps, ça crée une jolie relation entre Marianne et Chloé. Elles sont toujours un petit peu chien et chat mais là, il y a la peur pour ce qu'on a de plus cher au monde. Ça va les rapprocher.
C’est une année qui a été marquée par des départs importants pour le clan Delcourt. Après Anna, Judith a fait le choix de partir quelques temps aux États-Unis. Comment avez-vous vécu les départs de Maud Baecker et Alice Varela ?
C'est dur ! Après, on le sait, tout est évolutif. Les jeunes ont envie d'aller voir ailleurs. Ce qui est légitime et normal. C'est important. Après, ce que j'aime dire, c'est que jamais rien n'est définitif. Du coup, tout est possible. Elles peuvent revenir et refaire des apparitions. C'est bien de parfois de s'aérer pour mieux revenir.
Il y a aussi eu l’arrivée de Diego (Enzo Rose), un adolescent que la famille accueille et que Chloé aime comme son propre enfant. Diriez-vous que ce personnage apporte un nouveau souffle à la famille Delcourt ?
Oui ! C'est un nouvel élément qui arrive. Et puis, pour le coup, le personnage de Chloé l'a vraiment adopté de façon très spontanée et immédiate. En plus, j'adore cet acteur. Je pense qu'il a un avenir très prometteur. Il est humainement très chouette. C'est un petit jeune qui a la tête sur les épaules. Il a beaucoup de culture, d'élégance, de finesse et d’écoute. Il est très chouette.
Peut-on s’attendre à une intrigue familiale centrée sur le clan Delcourt et Diego dans les semaines à venir ?
Je pense. A mon sens, Diego a réellement intégré la famille. J'aime l'idée qu'il devienne un enfant à part entière pour les Delcourt. Il y aura donc forcément des histoires autour de lui.
Les Delcourt pourraient l’adopter ?
Totalement ! Moi, je le vis comme ça dans ma tête. Après, je ne sais pas ce qui sera possible ou pas, mais en tout cas, c'est comme ça que je le vis.
Laurent Gamelon a récemment rejoint Demain nous appartient dans le rôle de Gilles. On sent que vous prenez beaucoup de plaisir à tourner ces scènes familiales…
C’est une vraie aération. Ce personnage est très chouette. Ça fait du bien mais ça fait du bien aussi à la série qui d’une façon générale est quand même très noire. Gilles est un personnage haut en couleurs, c’est très agréable. D’ailleurs, on va avoir une arche centrée sur les Delcourt avec lui. Ça va apporter une atmosphère différente.
Que pouvez-vous nous dire sur cette arche ?
Pas grand-chose évidemment (rires). En tout cas, on sera dans le registre de la légèreté. On va sortir un peu de cette ambiance anxiogène et ça fait du bien. Ça va être drôle.
Ça vous plaît de creuser toujours plus le passé du clan Delcourt ?
C'est génial. Et même pour nous parce qu’on rencontre de nouvelles personnes. Ça permet d'éviter toute lassitude. C'est des petites couleurs et des émotions qui arrivent au fur et à mesure. On chemine ensemble et c'est chouette.
Chloé et Alex (Alexandre Brasseur) sont plus solides que jamais. A quoi peut-on s’attendre pour le couple dans les épisodes à venir ?
On les a vus très longtemps se battre un peu l’un contre l’autre et aujourd’hui, ils affrontent les choses ensemble main dans la main. Ça change un peu et c’est assez agréable.
On aime beaucoup l’amitié entre Chloé et Raphaëlle (Jennifer Lauret). Les verra-t-on interagir davantage dans les semaines à venir ?
En tout cas, ç’a vraiment été une demande de ma part parce qu’on est très amies dans la vie. Et puis c’est super intéressant à l’écran de voir deux nanas ensemble. Je pense qu’il y a plein de femmes qui pourraient se reconnaître en Chloé et Raphaëlle.
Est-ce que vous avez d’autres projets en dehors de Demain nous appartient dont vous pouvez parler ?
Je vais tourner dans un épisode de Léo Matteï dans trois semaines. C’est une petite aération où j’ai le plaisir de retrouver Jean-Luc Reichmann avec qui j’ai joué au théâtre par le passé. L’épisode sera réalisé par sa femme Nathalie que je connais très bien.