Dès le début des années 90, les téléspectateurs britanniques (et bientôt ceux du monde entier) ont commencé à se gondoler devant ses mésaventures, le regardant baragouiner dans un langage incompréhensible tout en s'empêtrant toujours dans les situations les plus invraisemblables.
Après avoir offert deux longs métrages de cinéma à son légendaire Mr Bean, Rowan Atkinson a su transférer l'âme burlesque de son premier personnage à d'autres protagonistes tout aussi hilarants : l'inoubliable Johnny English, bien sûr, délicieuse parodie du célèbre James Bond, et beaucoup plus récemment le malchanceux gardien de maison Trevor dans Seul face à l'abeille, une enthousiasmante série Netflix dans laquelle on retrouvait tout le talent du comédien.
Mais où Rowan Atkinson est-il allé puiser son inspiration pour composer ses premiers sketches, ses premiers gags, ses premières mimiques ? Interviewé en 2015 dans les colonnes du Los Angeles Times, l'acteur s'était livré sur ses influences en matière de comédie, citant notamment les Monty Python, ou des légendes du cinéma burlesque telles que Charlie Chaplin, Buster Keaton ou Harold Lloyd, avant d'évoquer avec un intérêt tout particulier un cinéaste français :
"Je pense particulièrement à un comédien français appelé Jacques Tati. J'adorais ses films, et je me souviens avoir vu Les Vacances de Mr Hulot à l'âge de 17 ans, ça a été une inspiration majeure. Il m'a ouvert une fenêtre sur un monde que je n'avais encore jamais observé avant. Je me disais que c'était vraiment intéressant de voir comment une situation comique pouvait être développée de manière purement visuelle sans pour autant être ni en sous-régime ni accélérée façon Benny Hill. C'était plus pesé, ça prenait son temps. Et j'aimais ça."
Les Vacances de Monsieur Hulot, que Rowan Atkinson explique également avoir projeté en boucle dans son école, est un film que l'acteur a revu juste avant d'emmener son propre personnage faire une petite virée estivale dans Les Vacances de Mr Bean.
Même si le film de Jacques Tati a donc forcément inspiré le sien, Atkinson précise qu'il s'en est toutefois démarqué, allant même jusqu'à offrir à son long métrage une structure narrative inverse :
"Notre film repose sur l'envie de Bean de se retrouver sur une jolie plage", a-t-il ainsi déclaré dans le dossier de presse.
"Dans le film français, Hulot voyageait pendant cinq minutes et restait sur la plage pendant une heure et demie, alors que dans le nôtre, Bean voyage pendant une heure et demie et il finit enfin sur la plage pendant cinq minutes... Sous cet angle, Les vacances de Mr. Bean sont l'inverse de celles de M. Hulot..."
(Re)découvrez un extrait des "Vacances de Mr Bean"...