L’été est la saison propice aux premiers amours et au chagrin. Quand Ginia, 16 ans, pose son regard sur Amelia, c’est un cataclysme. Grande, belle, libre, elle représente un idéal inaccessible mais qui va, pourtant, changer sa vie.
Au contact de cette étrangère, la jeune couturière délaisse son quotidien bien rangé pour basculer dans un nouveau monde, celui des artistes, et ainsi en découvrir plus sur elle-même.
Avec La Bella estate - Le bel été en français -, présenté au Festival de Locarno, l’Italienne Laura Luchetti adapte le roman éponyme de Cesare Pavese. La cinéaste embarque le spectateur dans l’Italie de Mussolini, à Turin, en 1938.
D’une grande élégance, les décors et les costumes donnent corps à ce drame dont la délicatesse, les silences et le soin apporté à son personnage principal parviennent à émouvoir.
Sous les traits de Ginia, Yile Yara Vianello signe une interprétation des plus convaincantes. Elle donne la réplique à Deva Cassel, la fille de Monica Bellucci et Vincent Cassel, qui fait ses premiers pas en tant que comédienne.
Dans la peau d’Amelia, l’actrice joue un personnage aux antipodes de Ginia. Plus assurée, plus séductrice et plus complexe aussi. Ce rôle est un début prometteur pour Deva Cassel tant elle s’accapare l’écran et ce, dès sa première apparition.
Avec cette histoire tout en retenue, la réalisatrice Laura Luchetti ne succombe jamais au pathos. Elle filme l’éveil d’une héroïne et une romance homosexuelle qui, sans jamais sortir des sentiers battus, séduit par son authenticité.
La Bella estate, prochainement au cinéma.