Pour son deuxième long-métrage, Leyla Bouzid souhaite filmer un jeune homme de culture arabe incapable d’assumer pleinement ses sentiments et son désir. Alors que le cinéma traite très peu de la première expérience sexuelle d’un garçon, sauf dans des comédies potaches comme 40 ans, toujours puceau, elle tient à redonner une vraie place à la fragilité masculine tout en proposant un hymne au désir physique.
Elle imagine ainsi la quête identitaire d’Ahmed, 18 ans, français d’origine algérienne, ayant grandi en banlieue parisienne. Sa rencontre avec Farah, une jeune Tunisienne pleine d’énergie fraîchement débarquée de Tunis, sur les bancs de la fac, provoque en lui une vague de désir à laquelle il va tenter de résister.
À travers cette histoire d’amour universelle, Leyla Bouzid souhaite également redonner de la pluralité et de la diversité au sein de ceux qui composent la communauté maghrébine en France. Que ce soit en évoquant la littérature érotique arabe du Moyen-Âge, ou en traçant des trajectoires opposées à ses personnages (l’un est détaché de son pays d’origine, tandis que l’autre est en rapport direct avec sa culture tunisienne).
Avec Une histoire d’amour et de désir, Leyla Bouzid signe un petit bijou plein de poésie et de sensualité. Outre le choix délicat des teintes et des lumières du directeur de la photographie Sebastien Goepfert, le film doit beaucoup à l’interprétation de ses acteurs principaux, Sami Outalbali (nommé au César du Meilleur jeune espoir masculin pour sa performance) et Zbeida Belhajamor.
Une histoire d'amour et de désir de Leyla Bouzid avec Sami Outalbali, Zbeida Belhajamor, Diong-Keba Tacu...
Ce soir sur Arte à 20h55