QUAND VACLAV REDONNE SES LETTRES DE NOBLESSES À MYSLIVECEK
Si vous n’êtes pas un musicien érudit, le nom de Josef Mysliveček ne vous dit sûrement rien. Pourtant, le compositeur né à Prague était l’une des figures les plus emblématiques du paysage lyrique du XVIIIe siècle, tout particulièrement à Venise, Naples et Munich où sa renommée atteignait son paroxysme.
Mais alors, pourquoi et comment cet homme à l’origine de plus de 25 opéras est tombé dans l’oubli ? C’est tout le mystère que tente d'élucider Petr Vaclav dans un biopic captivant.
Au cinéma ce 21 juin, et accompagnant donc à merveille la Fête de la musique, Il Boemo se penche sur ce destin incroyable, mais vrai, et surtout si méconnu. Œuvre inédite constituant la redécouverte d’un génie oublié, le long-métrage existe grâce à la force de volonté et le travail méticuleux de son scénariste et réalisateur.
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“Je n’ai pas voulu trop mentir car je considère que la vie même est souvent plus folle, plus absurde, plus hilarante et plus touchante que la plupart des inventions, explique Petr Vaclav. C’est pour cela que je me suis attaché à une profonde recherche, espérant pouvoir faire un travail qui serait dramatique, narratif et pourtant assez fidèle à Myslivecek et à son époque. C’est une entreprise presque impossible, mais on peut essayer de s’en approcher.”
ADMIRÉ AVANT D’ÊTRE ÉCLIPSÉ PAR MOZART
Époustouflant dans sa mise en scène et sa reconstitution, Il Boemo nous happe par les faits passionnants qui ont rythmé la vie de Josef Mysliveček, de sa rébellion contre son père minotier qui s’opposait à sa vocation, à son penchant inconditionnel - mais non moins exigeant - pour les parties fines et libertines, en passant par le ballet de rencontres avec têtes couronnées et maris jaloux, sans oublier l’amour de sa vie, empêché et platonique, qui lui inspira ses opéras les plus déchirants.
Un concert d’évènements remarquables, ponctuée par une rencontre frappante, celle de Wolfgang Amadeus Mozart, de 20 ans son cadet. C’est alors qu’il est âgé de 14 ans seulement que celui dont personne n’a oublié le nom et la carrière fait pour la première fois la connaissance de Josef Mysliveček, à Bologne en 1770. Sa virtuosité et sa maîtrise du style de l’opéra italien séduisent immédiatement Mozart, qui nourrit d’emblée une admiration sans faille pour le Tchèque.
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S’en suivra une amitié jusqu’à la mort de Mysliveček en 1781, et des correspondances entre les deux artistes soulignant l’impact de ce dernier sur la carrière de Mozart. Un film aussi riche que léché, bercé par une bande originale au diapason (enregistrée en live !) comptant - entre autres - sur la présence du contre-ténor Philippe Jaroussky et de la soprano Emőke Baráth, et qui se révèle comme l’une des plus belles surprises de ce début d’été !
Il Boemo, de Petr Vaclav, avec Vojtěch Dyk, Barbara Ronchi, Elena Radonicich, actuellement au cinéma.
