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    100 ans Warner Bros. : les plus grands films du studio sont à revoir en salles
    Yoann Sardet
    Rédacteur en chef depuis 2003 - Fan de SF et chasseur de faux raccords et d’easter-eggs, cet enfant des 80’s / 90’s découvre avec passion, avidité et curiosité tous types de films et séries.

    1923-2023, le légendaire studio Warner Bros. célèbre son centenaire cette année. Un siècle d’innovation, de magie et d’œuvres incontournables, dont les plus grands films ressortent dans les salles à partir du 7 juin.

    Son château d’eau est presque aussi célèbre que le panneau Hollywood qui surplombe Hollywood. De la révolution sonore du Chanteur de Jazz (1927) aux claques visuelles et narratives de Christopher Nolan (Inception, Interstellar) ou Denis Villeneuve (Dune) en passant par les films des monstres sacrés Stanley Kubrick, Martin Scorsese et Clint Eastwood et les franchises DC ou Harry Potter, le studio Warner Bros. a traversé – et irrémédiablement marqué – un siècle de cinéma.

    En 2023, la Major célèbre son centenaire, à travers de nombreux événements cinéma.

    Warner Bros.

    Warner Bros. 100

    En France, cet anniversaire s’accompagne de ressorties de films incontournables du studio dans plus de 200 salles, sous la bannière "Warner Bros. 100". Onze longs métrages majeurs, à raison d’un film par décennie, seront ainsi à découvrir ou revoir sur grand écran à partir du 7 juin :

    • Années 1920 : Le Chanteur de jazz
    UGC

    UGC Fête Warner

    Les cinémas UGC vont encore plus loin et s’associent à cet événement en proposant une programmation exceptionnelle de 100 chefs-d’œuvre du studio dans 20 cinémas UGC partout en France, tout l’été, du 7 juin au 29 août, au tarif de 8,5€ la place. Soit :

    • UGC Ciné Cité les Halles : 1 film par jour, soit 84 films durant l'été et différents événements et animation pour accompagner cette programmation-anniversaire
    • UCG Ciné Cité Bercy : des rétrospectives exceptionnelles autour de franchises et cinéastes (Le Seigneur des Anneaux, Christopher Nolan, univers DC…)
    • Une programmation dédiée dans 18 cinémas à travers la France les samedis et dimanches soir : UGC Ciné Cité Vélizy, UGC Ciné Cité Créteil, UGC Ciné Cité Cergy, UGC Issy les Moulineaux, UGC Ciné Cité La Défense, UGC Ciné Cité SQY Ouest, UGC Ciné Cité Rosny, UGC Ciné Cité Parly, UGC Ciné Cité Noisy-le-Grand, UGC Ciné Cité Part-Dieu (Lyon), UGC Ciné Cité Internationale (Lyon), UGC Ciné Cité Atlantis (Nantes), UGC Ciné Cité Bordeaux, UGC Ciné Cité Bassins à flot (Bordeaux), UGC Talence (Bordeaux), UGC Ciné Cité Lille, UGC Ciné Cité Strasbourg, UGC Nancy.

    Toute la programmation sur ugc.fr

    Leslie Iwerks à Cannes le 23 mai 2023 AlloCiné
    Leslie Iwerks à Cannes le 23 mai 2023

    100 ans de Warner Bros. : 5 questions à la réalisatrice Leslie Iwerks

    L’histoire du studio est racontée par Leslie Iwerks dans une formidable série documentaire, 100 ans de Warner Bros., dévoilée au Festival de Cannes il y a quelques semaines et disponible prochainement en France.

    En quatre épisodes, la cinéaste, qui nous avait déjà emmené dans les coulisses de Pixar, ILM ou des attractions des parcs Disney, nous (re)plonge dans l’histoire du rêve des frères Warner, devenu aujourd’hui géant du divertissement mais aussi maison des plus grands artistes et lieux de nombreuses innovations narratives, techniques et stratégiques.

    Pour AlloCiné, elle décrypte la patte, la magie et l’importance de Warner.

    100 Ans de Warner Bros.
    100 Ans de Warner Bros.
    2h 00min
    De Leslie Iwerks

    AlloCiné : Comment présenteriez-vous la Warner au grand public ? C’est quoi, Warner Bros. ?

    Leslie Iwerks : C'est un studio qui a 100 ans. Et qui, je dirais, a survécu, s'est inventé et s'est réinventé pendant dix décennies et a continué à repousser les limites en matière de créativité, de narration, de commerce et d'innovation, essentiellement de technologie. Donc, tous ces types de thèmes, entrelacés, l'ont fait survivre, en quelque sorte, pendant 100 ans.

    Comment résumer cent ans en quatre épisodes d’une heure ? Comment avez-vous travaillé ?

    J'ai regardé énormément de films Warner, déjà ! (Rires) Une fois que nous avons commencé à développer la série, j'ai passé presque trois, quatre mois à regarder des films ! Et c'était amusant.

    Je suis diplômée en Cinéma. Et j'avais l'impression de retourner à l'école de cinéma. La partie la plus délicate a été de prendre tous ces films – même si vous ne pouvez jamais tout voir car il y en a tellement – et de les regarder dans l’ordre chronologique de production.

    En faisant cela, vous commencez à voir l'évolution du cinéma, du jeu d'acteur, des décors, de la narration, de la technologie, des films muets au noir et blanc, à la couleur, au son… Vous voyez beaucoup de choses intéressantes lorsque vous étudiez tous ces films dans l'ordre.

    Vous commencez à voir des décors, des costumes ou des tenues réutilisés d’un film à l’autre. A l'époque, ils devaient réutiliser beaucoup de choses pour des raisons budgétaires. C'était donc assez amusant d’étudier le studio ainsi. Et de le lire en même temps.

    Je lisais beaucoup de choses, comme une biographie de Michael Curtiz. C'était beaucoup de choses à assimiler en peu de temps. Et puis j’ai fini par prendre conscience que j’allais trop loin.

    Je devais prendre du recul et regarder la situation dans son ensemble et ne pas creuser tous les sujets en profondeur. Il fallait surtout avoir une vue d’ensemble et identifier les tournants et moments marquants de la vie du studio. Non seulement d'un point de vue commercial, mais aussi d’un point de vue artistique. Quels films ont fait la différence ?

    Quand vous regardez, par exemple, Les Aveux d'un espion nazi (1939), c'est un film qui a fait une différence dans le monde. Ils combattaient les Nazis, et ils prenaient un énorme risque en faisant ce film. Ils ont reçu des menaces de mort… Il fallait identifier ces films dont l’histoire a fait une différence dans le monde et qui ont eu un vrai impact. J'essayais de vraiment me concentrer sur ces jalons.

    Une fois que nous avons défini ces jalons, il s'agissait de trouver le tissu narratif entre les deux pour raconter la raison de faire tel ou tel film. Que se passait-il dans le monde au moment de la réalisation de ce film ? Pourquoi a-t-il eu un tel impact culturel ? Ou au contraire a-t-il été une chambre d’écho de changements culturels ? Nous avons travaillé sur tous ces aspects pour déterminer ce que les quatre heures allaient être.

    Et c’est intéressant de voir que vous n’avez pas mis de côté des sujets négatifs, comme l’utilisation des blackfaces aux débuts du studio, la politique des contrats ou la personnalité de Jack Warner… Vous n’avez pas cherché à cacher des choses ni à édulcorer.

    Pour moi, c'est l’intérêt de raconter l'Histoire. Vous devez intégrer ces éléments pour donner une vision honnête de tout cela : Warner n'a pas été une entreprise parfaite pendant 100 ans. Il y a eu beaucoup d'erreurs qui ont été commises.

    Et j’ai cette approche sur tous les films que je fais. Dans The Imagineering Story, c'était la première fois que Disney permettait vraiment à un cinéaste d'entrer en coulisses et de critiquer son travail. C’était pareil avec Pixar.

    Le simple fait d'être honnête sur ce qu’il s'est réellement passé est la meilleure manière d’aborder ces films. Avec Warner Bros., il y a eu tellement de hauts et de bas et de morts imminentes sur le plan commercial que cela l'a rendu beaucoup plus intéressant.

    Votre série documentaire s’ouvre sur des plans du mythique "backlot" des studios Warner. Que représente ce lieu à vos yeux ?

    Après ma première réunion avec les dirigeants de Warner, je me suis promenée dans les studios. Nous étions à la fin 2020, en plein COVID, donc le studio était à l’arrêt, fermé. Alors que je me baladais à travers les plateaux et les décors, quelque chose m’a immédiatement frappée. Je pouvais entendre les voix, les sons qui ont fait l’histoire du studio, les différentes productions qui y ont été tournées, des années 1920 jusqu’à ce que tout s'arrête.

    Je pouvais vraiment entendre ces "action !", ces claps et ces sons des réalisateurs travaillant avec des acteurs... Je me suis dit qu’il serait intéressant de commencer notre documentaire en partageant ce sentiment.

    D’autant que les studios Warner Bros. ont très bien conservé leur histoire et leur héritage : non seulement ils ont gardé leurs studios et continuent de les utiliser quotidiennement, mais ils ont créé un véritable département dédié aux archives. Ils ont conservé leurs vieux costumes, leurs vieux accessoires.

    Ils continuent à préserver les films eux-mêmes et à les restaurer. Et ils croient vraiment à la préservation de l'histoire. Donc le début de notre documentaire évoque, en quelque sorte, le début de ce sentiment de préservation de l'Histoire.

    Le 7 juin, de grands classiques Warner ressortent dans les salles françaises. Parmi eux, "Le Chanteur de Jazz", qui a une histoire étonnante et qui résume bien, finalement, l’impact de la Warner sur le cinéma…

    Ce film, c’est l’innovation. Pure et simple. Et une prise de risque audacieuse. C’est le premier long métrage sonore et c'était un film doux-amer parce que c'était une étape si importante pour l'industrie. Tout devait changer après ce film. Et tout a changé.

    Mais Sam Warner, qui l'a lancé et qui a vraiment été le visionnaire pour le faire avancer, est décédé la nuit précédant la Première du film. Cela a dévasté les frères, leur vie a changé après cela. Mais en même temps, ils ont fait avancer et transformé l'industrie…

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