En quoi ce film est-il différent de l'original ? Qu’est-ce qui selon vous a changé dans notre société ?
Calmatic (réalisateur de Les Blancs ne savent pas sauter) : Je crois qu’avec ce film nous nous sommes encore plus plongés dans l'histoire des personnages : d’où viennent-ils, qui sont-ils vraiment, qu’est-ce qui les motive à agir ainsi… ?
Je pense que ce film n’est pas forcément une réflexion au sujet du racisme dans notre société. Au contraire, c’est une étude sur ce qui définit l’humanité chez chacun d’entre nous.
Ce film, et parce que je viens du milieu du rap, est une sorte de “sampling” du film d’origine avec des éléments nouveaux, comme le casting et la ville de L.A montrée sous un nouveau jour. Dans tous les cas, notre film a été conçu comme un hommage au film de 1992.
Sinqua Walls (Kamal) : Je pense que c’est un hommage au film d’origine que nous avons mis à jour pour mieux l’adapter à notre époque. Les relations humaines ont changé avec tous les médias, l’apparition des réseaux sociaux... Nous vivons dans une société totalement différente de celle de 1992, j’avais sept ans à l’époque et tout cela me semble tellement loin maintenant.
Que pouvez-vous nous dire au sujet de ce remake ?
Calmatic : C’est un film qui ouvre au dialogue entre des personnes issues de différents milieux et de différentes cultures. Comme le dit notre protagoniste afro-américain, il y en a marre de dire que tous les blancs sont coupables de racisme.
Au contraire, comment pouvons-nous transcender les clichés et entamer à nouveau une conversation avec les gens de notre époque ? Quelles sont les priorités qui se dressent devant nous et que nous allons devoir affronter tous ensemble ? A l’arrivée, il nous faudra bien parvenir à communiquer à nouveau tous ensemble pour trouver des solutions aux différents problèmes auxquels nous sommes confrontés.
Teyana Taylor (Imani) : C’est un film sur l’amour, sur les différentes couleurs de l’amour et ses tonalités. C’est un film sur l’amour que l’on peut éprouver pour quelqu’un d’autre, qu’il s’agisse de son partenaire, de son enfant, de son conjoint, etc...
C’est un film qui montre que l’esprit d’équipe est ce qui compte le plus au monde. Si vous pouvez accomplir énormément avec vos deux mains, imaginez ce que vous pouvez accomplir avec six, huit ou même dix paires de mains ! L’union fait la force et c’est cela dont nous voulions parler à travers ce film. On ne peut rien accomplir par soi-même dans la vie, mais ensemble on peut soulever des montagnes.
Quel a été le plus gros défi que vous avez rencontré pour faire ce film?
Calmatic : Sans doute de revisiter un film que tout le monde a encore en mémoire et créer quelque chose qui soit à la fois différent et en même temps familier pour les spectateurs. Ce ne fut pas simple de produire un film qui puisse à la fois nous ressembler mais qui puisse également agir comme une sorte d’hommage au film d’origine.
Los Angeles est le cœur de ce film; que représente cette ville pour vous?
Sinqua Wall : Il y a tellement de films qui se déroulent à New York mais ici nous représentons Los Angeles sous un jour nouveau et via des angles encore jamais vus. L.A. est vraiment une ville vivante et pleine d’énergie. C’est quelque chose que nous avons voulu montrer à l’écran. Je suis tellement fier de montrer L.A. comme une ville qui n’est pas que le cliché “made in Hollywood” que l’on a d’elle. C’est une ville pleine de gens normaux qui travaillent durs et qui tentent de concrétiser leurs rêves.
Calmatic : Los Angeles c’est toute ma vie d’autant que je suis né ici. C’est un honneur de pouvoir montrer un visage différent de Los Angeles et de mettre ma ville préférée encore plus en valeur. C’est vraiment un privilège pour moi de peindre ainsi Los Angeles. C’est presque un devoir en tant que cinéaste vivant à Los Angeles. L.A., c’est d’la balle !
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