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    Tandem sur France 3 : pourquoi la série va-t-elle s'arrêter ? Astrid Veillon nous dit tout
    Jérémie Dunand
    Jérémie Dunand
    -Chef de rubrique télé / Journaliste
    Bercé dès l’enfance au rythme de Sous le soleil, de P.J., ou des sagas de l’été, il se passionne de plus en plus pour les séries françaises au fil du temps. Et les dévore aujourd’hui (presque) toutes, de Balthazar à Scènes de ménages, en passant par Hippocrate, Candice Renoir, Ici tout commence.

    France 3 lance ce soir la saison 7 de "Tandem"... qui sera la dernière. Astrid Veillon, qui campe Léa Soler depuis maintenant sept ans, nous explique les raisons de l'arrêt de la série, malgré le succès qui ne se dément pas. Et évoque ses projets.

    Comme chaque année au printemps depuis 2016, Tandem revient ce mardi 9 mai à 21h10 sur France 3 pour une septième saison inédite riche en rebondissements dont l'action reprend dans la foulée du final de la saison 6, alors que Paul (Stéphane Blancafort) est entre la vie et la mort après s'être fait tirer dessus.

    Que s’est-il passé ? Qui a tiré sur Paul ? Avec l’aide de Franck (François-Dominique Blin), Léa, plus déterminée que jamais à protéger le père de ses enfants, va plonger en secret dans une enquête dangereuse et fera tout pour découvrir la vérité. Réussira-t-elle avant qu’il ne soit trop tard ?

    À nouveau composée de 12 épisodes, cette nouvelle saison de Tandem n'est pas vraiment comme les autres puisqu'elle sera la dernière de la série. Astrid Veillon nous a expliqué les raisons de l'arrêt de la série après plus de 80 épisodes et a évoqué à notre micro ses projets à venir, qui la verront notamment passer derrière la caméra pour la première fois afin de réaliser un téléfilm événement de Tandem qui devrait permettre de boucler la boucle de la série.

    Tandem
    Tandem
    Sortie : 2016-03-29 | 52 min
    Série : Tandem
    Avec Astrid Veillon, Stéphane Blancafort, Pierick Tournier
    Spectateurs
    3,4
    Voir sur france.tv

    AlloCiné : Vous l’avez annoncé récemment : la saison 7 de Tandem sera la dernière. C’est une décision qui s’est imposée à vous ?

    Astrid Veillon : Ce ne sont jamais des décisions faciles à prendre, surtout quand la série en question est un succès. Mais à un moment donné il faut avoir le courage de se dire "On ne fait pas ce boulot-là pour la stabilité de l’emploi". Il faut savoir se remettre en question et prendre des risques.

    Après autant de saisons de Tandem, j’avais peur que le jeu du chat et de la souris entre Paul et Léa commence à tourner en rond. Et je trouvais que cette série, que nous avons tous participé à faire fonctionner, que ce soit les comédiens, les auteurs, ou les techniciens, ne méritait pas de s’éteindre petit à petit. On est dans une société de consommation, on sait que d’autres projets vont arriver et vont fonctionner. Je n’avais pas trop envie de prendre le risque qu’on me montre le chemin de la sortie. Je n’avais pas envie de faire la saison de trop.

    Je voulais qu’on termine en beauté, qu’on réponde à la demande du public qui a été tellement fidèle durant toutes ces années. Il fallait prendre la décision en amont afin que les auteurs puissent préparer ce final qui devait être à la hauteur des attentes du public.

    Cette décision d’arrêter Tandem, vous l’avez prise seule, ou est-ce que cela s’est fait d’un commun accord avec Stéphane Blancafort ?

    J’avais toujours dit à Stéphane "Tu sais, si Tandem fonctionne, il faudra qu’on fasse attention à ne pas nous endormir" et il m’avait répondu "Je te suivrai". J’ai la chance d’avoir un partenaire avec qui je m’entends parfaitement bien, avec qui j’adore travailler. Et quand je lui en ai parlé, il a évidemment tout de suite compris. Il m'a fait confiance, ça s’est fait naturellement.

    Ça a été un peu plus compliqué avec la production, car c’est toujours difficile pour des producteurs d’arrêter quelque chose qui fonctionne. Mais au final tout le monde a compris. On a mis le meilleur de nous-mêmes dans cette dernière saison et visiblement ça a fonctionné car les retours sur cette saison 7 sont très bons.

    Fabien MALOT - FTV - DEMD PRODUCTIONS

    La saison 6 s’était terminée de manière dramatique : Léa retrouvait Paul dans une mare de sang. Que pouvez-vous dire au sujet de ce qui nous attend dans cette saison 7 ?

    Quand elle le voit là, très gravement blessé, allongé au sol, Léa prend conscience du fait qu’elle peut perdre Paul de manière définitive. Ils ne se sont jamais vraiment quittés tous les deux, mais là elle est confrontée à ça et elle prend conscience de plein de choses. Notamment que c’est l’homme de sa vie. Vraiment. Et ça va la pousser dans des chemins aussi bien dramatiques que drôles.

    Elle va être emmenée sur un terrain qu’elle ne connaît pas, car elle va devoir enquêter pour découvrir qui s’en est pris à Paul, et pourquoi, tout en le protégeant. C’est ce qui est intéressant dans cette saison 7 : il y a les enquêtes policières traditionnelles de Tandem, et en même temps il y a ce fil rouge consacré à ce qui est arrivé à Paul et à la quête de vérité de Léa, qui va devoir prendre des risques et sortir de sa zone de confort. Et qui va réaliser qu’elle ne veut surtout pas perdre le père de ses enfants.

    Comment Paul va-t-il réagir en découvrant que Léa ne lui dit pas tout au sujet de son enquête ?

    Ça va se faire en plusieurs temps. Je ne peux pas trop en dire pour ne pas spoiler, mais ce que je peux teaser c’est que ça va encore une fois créer des tensions et des situations pas évidentes à gérer pour Léa qui est toujours dans le besoin et l’envie de protéger Paul. Mais parfois, à trop vouloir protéger les autres, on se met nous-même dans l’embarras. C’est un peu ça l’histoire de cette saison 7.

    Le dernier épisode, que les téléspectateurs découvriront dans quelques semaines, fait office de belle fin à la série. Mais vous allez bientôt débuter le tournage d'un téléfilm spécial Tandem, que vous allez également réaliser. C’est un nouveau défi dont vous aviez très envie ?

    Tout à fait, je suis actuellement en préparation, le tournage démarre le 24 mai. C'est un défi, c'est certain, mais j’adore les défis, je pense que la vie est faite pour ça. La réalisation c’est quelque chose que j’avais envie de faire depuis très longtemps. Je fais de la photo, j’écris, quand j’étais petite et qu’on faisait des spectacles c’est moi qui faisait la mise en scène (rires). Donc quelque part c’est un peu la boucle qui se boucle en quelque sorte.

    Mais sur Tandem il ne m'a jamais été possible de réaliser auparavant car on tournait à double plateau, et quand je n’étais pas sur un plateau j’étais sur l’autre. Donc c’était absolument impossible de réaliser un épisode. Et quand la rumeur de ce téléfilm spécial Tandem est née, notre ingénieur du son, Jean-Paul, est venu me voir un jour à la cantine et m’a dit "On est bien d’accord que si on fait un téléfilm de 90 minutes, c’est vous qui allez le réaliser ?". Je l’ai regardé et je lui ai dit "Pardon ?" (rires). Selon lui j’avais tout pour réaliser ce téléfilm, et ça a fait tilt chez moi.

    Il n’y avait pas de double plateau, je connaissais la série, les comédiens, les décors. C’était un terrain de jeu favorable pour faire mes débuts derrière la caméra. J’en ai tout de suite parlé à Stéphane qui m’a conseillé de foncer. Et ensuite les producteurs et la chaîne m’ont fait confiance et l’aventure était lancée.

    Je pars sur ce projet avec beaucoup d’excitation, beaucoup d’envie, et beaucoup d’appréhension aussi. La peur de ne pas être à la hauteur et de décevoir. C’est un mélange d’émotions à la fois exaltant et intimidant. Mais je me jette dans cette aventure à bras le corps, comme tout ce que je fais. Je ne sais pas faire à moitié. Et jusque-là, après trois semaines de préparation, je me régale. Je suis au cœur de la création et c’est ce que j’aime.

    Fabien MALOT - FTV - DEMD PRODUCTIONS

    Que pouvez-vous dire au sujet de l'intrigue de ce téléfilm ? On va revenir sur le début de l’histoire entre Paul et Léa, c'est bien ça ?

    Absolument. On a suivi ce couple pendant sept ans. Et les auteurs se sont demandés ce qu’ils allaient pouvoir raconter pour ce téléfilm spécial et se sont arrêtés sur la question "Comment se sont-ils rencontrés ?". Anthony Maugendre, qui l’a écrit et qui a déjà écrit pas mal d’épisodes de Tandem, a eu de très belles idées. On travaille très étroitement tous les deux pour faire de ce spécial Tandem un très beau téléfilm.

    Peut-on s'attendre à un peu plus de comédie ?

    On ne va pas changer l’ADN de la série. Mais on n’a jamais vu la famille Soler-Marchal réunie, c’était impossible, car quand les uns étaient sur un plateau, les autres étaient sur le deuxième. Et là j’ai enfin le luxe d’avoir la famille ensemble donc on va beaucoup les voir tous ensemble. On va davantage entrer dans leur intimité. Et ensuite on retrouvera évidemment une enquête policière plus classique. Et la gendarmerie va se retrouver mêlée à tout ça.

    Pensez-vous que d’autres téléfilms sont possibles par la suite ? Ou est-ce vraiment un dernier cadeau pour le public ?

    Je ne me pose pas cette question-là. Pour l’instant je suis à fond dans ce téléfilm. Se passera ce qu’il se passera. Je n’ai pas de certitudes. D’ailleurs j’ai beaucoup de mal avec les gens qui ont des certitudes, surtout dans le monde dans lequel on vit, où tout bouge et tout va très vite. Je me concentre sur ce téléfilm pour le moment. Et ensuite j’ai d’autres projets, d’autres choses à faire.

    Qu’est-ce qui va le plus vous manquer sur Tandem ?

    Je ne suis pas quelqu’un à qui les choses manquent. Car le manque fait beaucoup souffrir, et on n’a pas besoin de ça. C’est une page merveilleuse qui se tourne. J’ai été extrêmement heureuse durant sept ans sur Tandem. Avec des partenaires de choix, une série qui a très bien évolué. Une famille Tandem, vraiment, avec un vrai respect des uns et des autres.

    Ça a été une sublime tranche de vie. Sept ans ce n’est pas rien. Je vais quitter Léa, cette femme que j’ai adorée incarner et défendre. Mais il n’y aura pas de manque. Sûrement un peu de nostalgie, et le souvenir d’un des plus beaux moments de ma carrière. Mais la fin de quelque chose annonce toujours le début d’autre chose, donc on va se concentrer sur le début.

    Fabien MALOT - FTV - DEMD PRODUCTIONS

    Justement, quels sont vos projets à venir en dehors du téléfilm Tandem ?

    J’ai écrit la suite de ma pièce de théâtre, La Salle de bain, qui s’intitulera La Salle de bain, acte 2. Il y a vingt ans, Loulou fêtait ses 30 ans, aujourd’hui elle fête ses 50 ans. Dieu sait si on a de nombreuses choses à dire sur ces femmes de 50 ans aujourd’hui, sur leur place dans la société. C’est drôle, c’est parfois attachant, avec un vrai fond de réflexion.

    Il y a vingt ans, Loulou était en conflit avec sa mère, qui était divinement interprétée par Pascale Roberts qui n’est plus de ce monde. Elle planera au-dessus de nous. Mais il y aura désormais la fille de Loulou dans cette nouvelle pièce, qui sera âgée de 17 ans. Un nouveau conflit de générations, ça va être chouette. On va partir en tournée à la rentrée 2024, c’est Anne Bourgeois qui fera la mise en scène, et on est en plein casting.

    Vous avez hâte de remonter sur scène ?

    Bien sûr. Ça doit faire au moins cinq ou six ans que je n’ai pas fait de théâtre. C’est une pièce qui va faire du bien aux femmes. Et puis comme on n’avait pas pu faire de tournée à l'époque avec La Salle de bain, pour des raisons personnelles, je suis heureuse de débuter cet acte 2 par une tournée en province pour ne pas lâcher le public de Tandem et aller à la rencontre des spectateurs de la série.

    Après sept années passées dans la peau de Léa Soler, restez-vous ouverte à la possibilité de tenir à nouveau un rôle récurrent dans une série si un projet se présente ?

    Quand on m’a proposé Tandem, cela faisait déjà 25 ans que je faisais ce métier, et je l’ai pris comme un vrai cadeau. Donc je ne suis fermée à rien. Ce ne sera pas tout de suite, car j’ai envie d’autre chose. Mais je suis ouverte à tout. Si ce téléfilm de Tandem est réussi, peut-être qu’on me proposera d’autres réalisations.

    Honnêtement, je ne me projette pas, je n’ai jamais fait de plans de carrière. Ce qui m’intéresse c’est de m’amuser et de faire ce que j’aime. Je vis bien, je m’éclate. Je suis heureuse de me lever parfois à 4 heures du matin pour aller tourner ou de faire des journées de préparation de 14 heures. Ce sont des valeurs que j’essaye d’inculquer à mon fils : choisis un boulot que t’aimes car tu vas y passer du temps. Et si tous les matins tu ne sais pas pourquoi tu te lèves, ce sera difficile. Alors que si tu t’éclates, ce sera beaucoup plus facile.

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