En 1970, deux vétérans des émissions comiques américaines comme le Dean Martin Show ou Tonight!, Stan Burns et Mike Marmer, proposent à la chaine ABC une série intitulée Lancelot Link: Secret Chimp. Diffusée tous les jeudis à partir du 1er janvier 1970, elle n'a duré qu'une saison.
La particularité du show est que les héros sont tous joués par des chimpanzés. L'idée est simple quoique douteuse : costumer les animaux, les grimer avec des postiches et leur faire interpréter des personnages doublés par de vrais comédiens.
L'idée de départ est que les leaders du groupe pop The Evolution Revolution, Lance Link et Mata Hairi sont aussi de célèbres espions au service de l'Agence de Prévention du Mal pour arrêter les criminels du C.H.U.M.P.
Ayant travaillé sur la série comique d'espionnage Max la menace, Burns et Marmer s'en donnent à coeur joie dans les scénarios, prétextes à mettre les chimpanzés dans toutes sortes de situation et à parodier les séries et genres cinématographiques du moment.
Sur le plateau, la série doit s'adapter à des contraintes techniques. Il faut éclairer différemment les chimpanzés que les habituels humains afin de les mettre en valeur sous les projecteurs. Les dresseurs apprennent aux animaux à garder les vêtements qu'on leur met, qui sont adaptés à leur morphologie.
Par ailleurs, pour éviter les chaleurs des femelles, tous les mâles sont castrés. Le résultat de cette décision sera mitigé, ne changeant pas grand-chose au comportement des singes.
ABC ne supervise pas le show et laissent Burns et Marmer seuls aux commandes alors même que le show leur a coûté (ajusté à l'inflation) autour de 8 millions de dollars pour 17 épisodes. Lancelot Link a connu un succès assez important pour que des produits dérivés soient déclinés, parmi lesquels un album du groupe ou une lunch box officielle.
La raison de l'annulation du show est inconnue, mais cela a peut-être à voir avec son budget, délirant pour l'époque.
Entre la gestion des animaux sur le plateau, les comédiens de doublage présents sur le plateau pour dire leurs répliques à haute voix, la synchronisation des mouvements de bouche des singes avec ce qu'ils sont censés dire et les cascades qu'on leur demande parfois, il y a de quoi s'arracher la tête.
Lorsqu'un fan demandait à Stan Burns s'il avait un épisode préféré, il répondait, un sourire aux lèvres : "Le dernier".