Brian Cox, John Lithgow, Timothy Spall, Brendan Gleeson, Richard Burton, Rod Taylor... De nombreux -et fameux- talents se sont déjà glissé sous les traits et les habits de Winston Churchill, une des figures politiques les plus importantes et influentes du XXe siècle. Il faut désormais ajouter à cette déjà très respectable liste le nom de Gary Oldman.
Acteur unanimement salué et respecté par ses pairs, très apprécié par le public, Gary Oldman est incontestablement un immense acteur, dont le talent n'est, depuis longtemps, plus à démontrer. C'est aussi un artiste totalement polyvalent, capable d'évoluer dans des registres très différents, doué d'une grande capacité à se transformer physiquement et vocalement pour les besoins d'un rôle.
Avec Les heures sombres, disponible sur Prime Video, il incarne donc cette figure totémique de la Grande-Bretagne, alors que le pays est frappée par le désastre de Dunkerque, et que l'Angleterre se retrouve bientôt seule face à l'Allemagne nazie, menacée d'une invasion.
Doué d'une culture immense, connu pour ses bons mots, fin manipulateur aussi, retors, tout à la fois détesté par ses ennemis politiques mais capable de soulever l'enthousiasme et l'adhésion des foules par ses brillantissimes talents d'orateur, Churchill est une figure absolument fascinante, pleine de contradictions, que Oldman fait sienne dans une extraordinaire performance.
Elle a d'ailleurs été saluée, entre autre, par le Golden Globe du meilleur acteur dans un drame ainsi que par l'Oscar du Meilleur acteur en 2018. Le premier de sa déjà grande carrière.
Pour lui, tout est parti de la voix. "Je devais me convaincre moi-même que ma voix pouvait passer pour celle de Churchill. J'ai pris un de ses discours et un répondeur téléphonique et je me suis mis à expérimenter. Puis je suis allé à la recherche d'informations, au-delà de celles contenues dans le scénario, pour comprendre l'homme qui avait défié un dictateur. Je voulais comprendre sa psychologie, le fonctionnement de sa pensée, et le reconstruire pierre par pierre" racontait l'acteur.
Au-delà des prothèses et du maquillage, il a fallu six mois à l'acteur pour trouver le juste équilibre pour l'incarnation de son rôle, travailler sa diction afin d'atteindre la voix de son modèle, jusqu'à sa gestuelle. Le résultat est à découvrir dans ce biopic historique passionnant, filmé par un Joe Wright en grande forme.