Mis au repos forcé suite à un double infarctus en 1975, Louis de Funès, le roi du box-office français depuis les années 1960, voit sa carrière en péril. Toutefois, grâce au producteur Christian Fechner, qui s’est associé au réalisateur Claude Zidi, le comédien retrouve rapidement le chemin des plateaux de tournage. Sorti en 1976, L’Aile ou la cuisse séduit 5,8 millions de spectateurs.
Suite à ce triomphe, le duo Fechner/Zidi se précipite pour lancer une nouvelle collaboration avec Louis de Funès. Après l’avoir opposé à Coluche, alors valeur montante au cinéma, dans L’Aile ou la cuisse, ils décident de l’opposer à la populaire Annie Girardot dans La Zizanie.
À l’écran, ils forment le couple Daubray-Lacaze. Lui, industriel ambitieux, agrandit son usine de matériel de dépollution et, du même coup, détruit le jardin de sa femme, férue d’horticulture. Décidée à se venger, celle-ci quitte le domicile conjugal et se présente contre lui aux élections municipales.
Très ancré dans son époque, le film fait notamment référence au plein emploi, à la place des femmes dans le milieu politique, à la protection de l’environnement ou encore au débat de l’entre-deux tours de 1974. À travers deux personnages représentant deux partis – la petite bourgeoisie entrepreneuriale traditionaliste face à une certaine idéologie de gauche -, La Zizanie égratigne gentiment le monde de la politique, sans jamais prendre position.
Un bon prétexte pour laisser libre cours à la verve de Louis de Funès et d’Annie Girardot. Le premier, affaibli et amaigri, livre une prestation digne de son génie ; la seconde, jamais faire-valoir, imprègne son rôle de sa forte personnalité.
Sorti le 22 mars 1978, soit trois jours après le second tour des élections législatives, La Zizanie rassemble 2,7 millions de Français dans les salles obscures.
La Zizanie de Claude Zidi avec Louis de Funès, Annie Girardot, Julien Guiomar...
Ce soir sur C8 à 21h10