Plus d'un an après la diffusion de la deuxième saison, Je te promets, l'adaptation française de This Is Us portée par Camille Lou, Hugo Becker, Marilou Berry, Guillaume Labbé et Narcisse Mame, revient ce lundi 3 avril sur TF1 pour un troisième volet des aventures de la famille Gallo.
A cette occasion, Guillaume Labbé, l'interprète de Michaël, s'est confié à notre micro sur cette nouvelle salve d'épisodes et plus particulièrement sur l'évolution de son personnage, son histoire avec Estelle (Sara Martins) et le passé mystérieux de Paul. De quoi annoncer une saison riche en rebondissements.
Allociné : Si on remonte au tout début de l’aventure Je te promets, qu’est-ce qui vous a séduit dans le rôle de Michaël ?
Guillaume Labbé : J'ai aimé son immaturité affective. Je le trouvais drôle et en même temps hyper touchant. J'ai senti qu'il y avait un enfant blessé derrière tout ça. J'aimais bien cette idée du gars à qui tout sourit, qui a toujours été le meilleur aux yeux des autres et qui dans ses yeux à lui est en réalité une grosse merde. C'est ce que j'aime chez lui.
Michaël a beaucoup changé depuis le premier épisode de la série. Quel regard portez-vous sur son évolution ?
C'est une évolution très intéressante. C'est bien écrit. La psychologie des personnages a été très bien développée dans la série originale. En raccourcissant la saison en France, on perd un peu en revanche. Je n'ai pas vu la série américaine mais en lisant, il y a des moments où je me dis que ça va un peu vite et que ce serait sympa d'avoir une ou deux bandes de plus pour comprendre l'évolution.
Après, il parait que c'est un peu trop lent dans le format américain donc finalement on gagne peut-être un peu. En tout cas, j'adore l'évolution de Michaël mais je me dis que parfois ça vaudrait le coup d'aller un peu plus en profondeur dans certaines directions.
Je te promets aborde des thématiques universelles sur la famille, l’amour ou encore le deuil. L’identification possible entre les personnages et les téléspectateurs est-elle selon vous l’une des forces de la série ?
Oui. Je pense que c'est ça qui fonctionne. C'est une série sur une famille qui s'aime profondément. Malgré cela, il y a des problèmes et des engueulades mais au fond, c'est vraiment beaucoup d'amour fraternel et amical. Je pense que ça aussi c'est agréable. Il y a quelque chose de jouissif à voir autant d'amour.
A la fin de la saison 2, Michaël faisait la connaissance d’Estelle, la cousine d’Agnès, qui va jouer un rôle important cette saison. Que pouvez-vous nous dire sur la manière dont va évoluer cette relation ?
C'est intéressant parce que ça démarre comme un plan cul mais Michaël a envie que ce soit un peu plus que ça. Il a envie d'officialiser et de la voir plus souvent pour autre chose que du sexe. De son côté, Estelle n'est pas du tout dans cet optique-là. C'est là le conflit entre les deux. On sent qu'il y a de l'attachement mais qu'Estelle est sur le frein à main.
C’est aussi la saison dans laquelle Michaël va se questionner sur son désir de paternité…
Michaël n’a jamais été vu comme un père potentiel par son entourage et ne s'est jamais vu comme ça lui non plus. Avec Estelle, il commence à se poser des questions. Il va prendre conscience qu'il a envie d'être père au détour d'une conversation avec elle. Lui se sent prêt.
Est-ce qu'il se sent prêt parce qu'il est amoureux d'Estelle et qu'il veut construire une famille avec elle ou est-ce qu'il a vraiment envie d'être père ? C'est une autre question.
Michaël est aussi le personnage qui souhaite le plus ressembler à Paul. Selon vous, il cherche à reproduire ce qu'il a eu avec son père ?
Je ne sais pas. C'est une bonne question. Je pense que Michaël est celui qui a l’image la plus écornée de son père. En tout cas, c'est celui qui se rend le plus vite compte que ce n’était pas forcément l'homme complètement incroyable, sans défaut et parfait qui lui a été donné de voir.
Je pense que Michaël est un peu plus critique vis à vis de lui. Il voudrait peut-être lui ressembler mais il est prêt en tout cas à voir au-delà de cette image pour découvrir la vérité.
D’ailleurs, Michaël va enquêter sur le passé mystérieux de son père. Que va-t-il apprendre et quel impact cela aura-t-il sur lui ?
Il va apprendre beaucoup de choses sur le passé de son père et plus particulièrement sur son frère Alexandre, leur oncle. Tout ceci va avoir un énorme impact car Paul leur a menti toute leur vie. Ils ne pouvaient pas imaginer que leur père mente. Paul, c'est vraiment l'image du père parfait.
De plus, cette histoire va libérer Michaël. Ça va le libérer de cette image du père qu'il a commencé à égratigner en saison 2. Ça va le libérer un petit peu de la nécessité d'être parfait.
Michaël va aussi apprendre des choses sur l'image que son père avait de lui et cela va beaucoup le blesser puis le replonger dans ses addictions. Il va avoir des petites rechutes parce qu'il apprend des choses vraiment très dures.
La saison débute sur un flashforward de l’année 2040. Michaël, Maud et Mathis ont bientôt 60 ans. Est-ce que cela vous a plu de vous grimer pour ces scènes ?
Oui. C'est toujours agréable de changer. Ça facilite le passage dans un personnage très différent.
Combien de temps dure une transformation comme celle-là ?
C'est hyper léger. Le choix ici était de ne pas aller dans une transformation énorme. Il s’agit surtout de produits qui accentuent les rides et d’un petit maquillage. Au total, ça a dû prendre 1h30. On a fait aussi le choix de ne pas mettre de prothèses sous les yeux ou dans le cou parce que ce sont vraiment des séquences courtes.
Quel est votre meilleur souvenir de tournage ?
Mon meilleur souvenir, c'est dans la saison 2. C'est une longue séquence avec Maud, Mathis, Florence et la psy de Michaël. Les émotions ont eu le temps de monter et on a vraiment eu le temps de jouer et de partager. J'ai eu de grosses émotions. C'était vraiment très agréable.
Y-a-t-il une scène qui a été particulièrement difficile à tourner ?
Il y a une scène, que je n'ai jamais vue d'ailleurs, dans laquelle je suis dans la cour d'une mairie. Je joue au foot ivre et drogué en pleine journée. A l’origine, c'est une scène qui devait être complètement différente. Elle devait être tournée la nuit avec une bouteille de bière.
J'ai vraiment eu peur de cette scène. J'ai eu peur qu'elle soit complètement ridicule. Je ne savais pas comment la jouer. Je me souviens que me mettre dans cet état d'ivresse m’a pris beaucoup d'énergie. C’était difficile de rester dedans et d'être à 1000% pour y aller à fond. Finalement, j'ai pris énormément de plaisir à la faire.
J'ai adoré parce que je me suis senti très libre alors qu'au départ, je me suis vraiment dit "comment je vais faire ça ?". Pourtant, j'étais à deux doigts de leur dire "on ne fait pas ça, c'est pas possible". C'est l’une des rares scènes où j'ai été dirigé par Renaud Bertrand. Il m'a beaucoup aidé.
En attendant la saison 4 de Je te promets, avez-vous d’autres projets dont vous pouvez nous parler ?
J'ai tourné dans une série pour Amazon qui s'appelle Escort Boys. C'était génial. C'est dirigé par Ruben Alves. Ça se passe en Camargue et raconte l'histoire de gars qui deviennent escort malgré eux. C'est hyper beau, sensuel et drôle. C'est intéressant parce que ça traite à la fois du désir féminin et masculin. J'ai vu les épisodes et c'est génial. J'ai très hâte que ça sorte.
J'ai également joué dans un unitaire avec Muriel Robin qui devrait bientôt sortir sur TF1. Clément Michel est à la réalisation. Ici, je ne joue pas un escort mais un père incestueux qui viole son fils. C'est très bien écrit et très difficile.
Sinon, je tourne actuellement dans Machine, une série pour Arte. Elle est réalisée par Fred Grivois. C'est une série d'action assez noire dans laquelle je joue un soldat un peu taré, un peu simple intellectuellement et très dangereux. Je pense que ça va être super. Margot Bancilhon a le rôle principal avec Joey Starr.
