Au milieu des années 1960, Hollywood est dans un état de profonde mutation. Le western américain classique perd notamment les faveurs du public au profit du western spaghetti, bien plus violent et cynique.
La "trilogie du dollar" de Sergio Leone – Pour une poignée de dollars (1964), Et pour quelques dollars de plus (1965), Le Bon, la Brute et le Truand (1966) - a définitivement rebattu les cartes du genre.
Parfaitement conscient de ces nouvelles dynamiques, le réalisateur Howard Hawks, alors âgé de 70 ans, prend justement le parti d’évoquer le vieillissement des héros mythiques de l’Ouest sauvage en déclinant le canevas d’une de ses précédentes réalisations, et pas des moindres : le très célèbre Rio Bravo (1959).
Pour sa quatrième collaboration avec Howard Hawks, El Dorado met effectivement en scène John Wayne, non plus dans la peau d’un shérif investi par la volonté de faire triompher la loi, mais dans celle d’un mercenaire vieillissant (l’acteur est lui-même à l’aube de la soixantaine).
C’est le grand Robert Mitchum qui arbore ici la fameuse étoile du shérif, qui souffre de problèmes d’alcool. Tous deux incarnent une époque révolue, mise en opposition avec le personnage de James Caan, jeune aventurier fougueux et imprudent.
Avec sa scénariste Leigh Brackett, Howard Hawks reprend donc une même trame fondée sur l’amitié masculine et la nostalgie, tout en y apportant quelques modifications afin de livrer une version plus sombre et plus complexe. Crépusculaire, en somme.
El Dorado de Howard Hawks avec John Wayne, Robert Mitchum, James Caan...
Ce soir sur C8 à 21h20