De temps en temps, il suffit d'un rôle pour changer à jamais le cours de la carrière d'un acteur. En montrant sa gamme de jeu et sa capacité à se réinventer dans une nouvelle incarnation. Drive, sorti en 2011, a marqué le début de la dernière décennie avec une performance singulière et marquante de Ryan Gosling. C'est l'exemple parfait de la façon dont un acteur peut se réinventer.
Cette histoire dépouillée d'un chauffeur/cascadeur qui se retrouve empêtré dans le milieu criminel et dont la vie s'écroule est un film d'auteur déguisé en thriller d'action. Non seulement c'est un changement de registre pour l'acteur, mais c'est un rôle qu'il n'était même pas censé avoir à l'origine. Selon Empire, c'est Hugh Jackman qui devait jouer le rôle du chauffeur (jamais nommé dans le film), ce qui semble étrange avec le recul.
Difficile d'imaginer à présent quelqu'un d'autre que Gosling dans ce rôle. Le héros est un homme presque entièrement silencieux, une performance qui a exigé de Gosling de faire l'exact opposé de ses précédentes prestations. Il avait joué des personnages plus loquaces et plus émotifs. Tout cela a disparu dans Drive, et à sa place se trouve un rôle qui met l'acteur au défi de montrer ce dont il est capable.
Ce film a modifié notre perception de Ryan Gosling, qui n'était plus seulement un belle gueule mais un acteur capable de faire beaucoup avec très peu. Un choix de casting qui s'est avéré judicieux et qui a accompagné un effet de surprise. Car le ton et le jeu des acteurs ont insufflé au long métrage un sentiment d'incertitude qui fait trop souvent défaut dans les films.
On ne saurait trop insister sur l'importance de la simple présence physique, avec des moments où un simple regard de Ryan Gosling suffit pour une scène. Le personnage du chauffeur n'a que très peu de dialogue. Comme Gosling l'a déclaré au Los Angeles Times en 2011, c'est lui qui a décidé de réduire au maximum ses dialogues au début du tournage. Une décision en forme de contre-pied à son précédent film, Blue Valentine de Derek Cianfrance.
Depuis, à travers ses autres performances, que ce soit dans The Place Beyond the Pines, Only God Forgives, Blade Runner 2049 et même First Man, Ryan Gosling s'est construit cette image d'acteur taiseux dont les silences valent mieux qu'un long discours.
Drive et Only God Forgives quittent le catalogue de Prime Video le 7 décembre.