Contrairement à ce qu'on pourrait croire, J.J. Abrams, le créateur de "Lost" et "Alias", et réalisateur de "Star Trek", n'a pas eu que des succès dans sa jeune carrière : entre pilotes non retenus et la récente annulation d'"Undercovers", tout ce qu'il touche ne se transforme pas forcément en or... Dossier réalisé par Jean-Maxime Renault
HBO est connue pour ses séries de prestige. Son niveau d'exigence est tel que même une série avec J.J. Abrams à la production et Rafael Yglesias (La Jeune fille et la mort, From Hell, Dark Water) au scénario en duo avec Tom Schulman (Le Cercle des poètes disparus) peut ne pas se transformer en série. Il existe d'autres exemples comme tout récemment The Miraculous Year, un pilote signé par l'oscarisée Kathryn Bigelow avec Susan Sarandon, entre autres, qui n'a pas vu le jour. Que s'est-il alors passé avec The Anatomy of Hope, le pilote que le créateur de séries cultes a produit pour HBO ? Selon ses dires, le pilote était bon et HBO en était satisfaite mais elle l'a jugé trop sombre et trop déprimant pour oser proposer la série semaine après semaine sur son antenne. La série mettait en effet en scène le combat contre le cancer de patients en phase terminale. Leurs folles espérances, leurs échanges, leurs peur... Le casting comprenait rien de moins que Eion Bailey, John Ortiz, Chris Messina ou encore Kerry Condon. Pour le moment, J.J. Abrams n'a donc jamais travaillé pour une chaîne du câble.
A ce jour, une seule création de J.J. Abrams a été refusée au stade de pilote: The Catch, développé au cours de la saison 2005-2006 pour ABC. Il s'agissait alors du troisième projet du créateur pour la chaîne après Alias et Lost. On en attendait donc forcément beaucoup. Une commande de série complète semblait même inéluctable mais le sort en a décidé autrement. L'histoire était centrée sur Tom "Koz" Kozikowski, un homme qui doit jongler entre son travail et sa famille, alors qu'il est à la fois détective privé, chasseur de primes et garde du corps. J.J. Abrams avait confié le rôle principal à son grand-ami Greg Grunberg -qu'il a fait travailler dans Felicity, dans Alias et dans le pilote de Lost dans le rôle du... pilote- qui s'est rabattu sur Heroes. Le casting comprenait également Joanne Kelly et Don Rickles. Lorsque ABC a rejeté le pilote, Bad Robot a tenté de le revendre à d'autres chaînes, du câble notamment, mais aucune ne s'est montrée intéressée. Preuve sans doute que le pilote n'était pas si bon. On notera cependant l'effort d'offrir des héros "différents" à ses séries, ici avec un acteur en léger surpoids, ce qui était d'ailleurs l'un des ressorts comiques du pilote; ou encore dans Undercovers avec deux acteurs principaux afro-américains, une première ! Cela ne s'est pas avaré payant dans les deux cas malheureusement.
En matière de productions, J.J. Abrams a subi d'autres échecs qui font partie des aléas du métier, notamment en termes de comédies de 22 minutes. Malgré quelques tentatives, et plus précisement des scripts qui ne se sont pas transformés en pilote et donc encore moins en séries, il n'a encore jamais réussi à imposer son style dans ce genre qui revient pourtant en force depuis deux ans. On se souvient ainsi de deux projets en particulier : le premier, This Might Hurt, qui se déroulait dans le cabinet d'un pédiatre déjanté au charme ravageur; et le second, sans titre, qui mettait en scène les déboires d'une animatrice d'émissions pour enfants interprétée par Cheri Oteri.
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