R.I.S. : les experts de TF1 !

Alias Marc Venturi...

Jean-Pierre Michael campe le rôle de Marc Venturi, le chef d'équipe de R.I.S. Police Scientifique. L'acteur, qui a passé plus de 16 ans à la Comédie-Française, ne veut pas se laisser cloisonner dans un registre. Il passe à la télévision avec un enthousiasme non dissimulé.

Comment définiriez-vous Marc Venturi ?
Jean-Pierre Michael : Venturi est le chef d'une équipe de la police scientifique de Paris. C'est un personnage assez rigide. Son attitude et ses vêtements trahissent une grande retenue. Il porte en lui une part d'ombre, une blessure profonde liée à son passé. Tout cela fait de lui un homme froid et mystérieux et non un héros traditionnel aux qualités attendues.

Il parvient pourtant à créer autour de lui une équipe soudée...
Oui, car sur le plan professionnel, ses qualités sont indiscutables. Tous les membres de son équipe l'admirent mais ils aimeraient être plus proches de lui. Seul Hugo (ndlr : Pierre-Loup Rajot), son ancien professeur de fac, partage avec lui une belle complicité. Chacun connaît l'histoire personnelle de l'autre, ce qui crée un lien très fort entre eux. Et si, administrativement, Venturi dirige l'équipe, il n'existe pas de hiérarchie réelle entre les deux hommes.

Comment avez-vous préparé l'aspect scientifique de ce rôle ?
Je l'avoue : je n'ai pas lu le guide complet de la police scientifique (rires) ! Pendant le tournage, une spécialiste nous a donné des indications sur les gestes à respecter et le maniement des outils : relevé d'empreintes, tests ADN... Quoique pas forcément visible pour le téléspectateur, la présence de cette professionnelle de la police scientifique nous apporte un crédit certain.

Pourquoi avoir accepté de prendre part à ce projet ?
Pour plusieurs raisons. Au-delà de leurs enquêtes, les membres de l'équipe doivent résoudre leurs propres conflits. Il est rare de trouver dans une série française un personnage récurrent dont on ne connaît pas tout. Ce nouveau format de 52 minutes implique une écriture elliptique. C'était intéressant de la compléter, à travers des touches discrètes. Laisser des questionnements dans l'écriture offre aux acteurs la possibilité d'enrichir et de colorer les personnages. D'autre part, les mystères qui entourent les héros seront dévoilés au fur et à mesure. Cela stimule l'imagination des téléspectateurs et fait naître en eux une attente qui les tient en haleine d'un épisode à l'autre.

Vous venez du théâtre classique. Avez-vous hésité avant d'accepter un rôle pour la télévision ?
Non. Lorsque l'on a une formation d'acteur, on doit pouvoir tout faire. Mon art, c'est de jouer, d'incarner des personnages dans tous les registres et tous les domaines. C'est le métier de comédien dans son ensemble qui m'intéresse. Je ne vois pas pourquoi avoir débuté au théâtre m'empêcherait de faire de la télévision ou du cinéma. Malheureusement en France, on le sait, les gens ont tendance à “coller” des étiquettes. J'ai envie de dépasser les frontières qui existent et de ne pas me laisser enfermer dans une case. J'ai la chance de m'être essayé à plusieurs registres : théâtre moderne à la Comédie-Française, doublage de films... Les uns apportent aux autres et réciproquement.

Incarner un personnage récurrent a-t-il suscité en vous quelque inquiétude ?
Absolument pas. La production en télévision privilégie de plus en plus les séries. Mais apparaître en “guest” dans un épisode ne permet pas de développer une personnalité. Grâce à un rôle récurrent, on peut installer un personnage, le faire vivre. D'autre part, mon parcours à la Comédie-Française a fait de moi un homme de troupe. Sur le tournage de R.I.S. Police Scientifique, j'ai eu le sentiment d'appartenir à une nouvelle “tribu” avec les autres acteurs de la série. Cela m'a beaucoup plu. Il s'agissait d'installer sur la durée un nouveau style de série. Nous avions tous l'envie de créer quelque chose ensemble et d'apporter notre pierre à l'édifice. Enfin, on me confie ce rôle alors que je ne suis pas connu du grand public. C'est une chance exceptionnelle pour moi mais aussi un vrai défi. Je veux être à la hauteur de la confiance que l'on m'accorde. Rien n'est plus stimulant !

Qu'avez-vous appris durant le tournage ?
Le stress n'est pas le même qu'au théâtre mais il est tout aussi intense. Au théâtre, la représentation est certes unique et en direct mais se déroule sur un laps de temps moins long. En télévision, il faut être concentré dès l'instant où vous posez le pied sur le plateau car vous ne pouvez pas vous permettre de refaire 50 fois la même prise. Ce travail nécessite une grande concentration sur la durée et beaucoup d'endurance. Physiquement, c'est épuisant. D'ailleurs, depuis le début du tournage en juillet, j'ai adopté une autre hygiène de vie. Je me couche tôt, ne sors plus. Je n'ai peut-être plus d'amis à l'heure qu'il est ! J'avais déjà participé à quelques téléfilms mais la télévision est un outil que je ne maîtrise pas totalement. Je découvre et apprends énormément, notamment dans ma façon de jouer. Je suis impatient de voir le résultat !

Propos recueillis par Aurélie Binoist

Thomas Destouches avec TF1