Cape de fin pour la saga de Christopher Nolan ! Avec "The Dark Knight Rises", le cinéaste boucle en effet sa trilogie sur Batman, et c'est donc l'occasion d'en faire un bilan, garanti sans spoilers - Dossier réalisé par Maximilien Pierrette
Contrairement à d'autres, chez qui le choix des méchants est dicté par l'envie de producteurs de ne pas passer à côté de personnages incontournables d'un univers, quitte à ce qu'ils ne s'inscrivent pas dans le ton d'un film, ceux des Batman de Nolan obéissent à une logique bien précise : définir le héros et les thèmes d'un épisode à travers eux.
Batman et les Bad-Men de la saga - © Warner Bros. France
Si tous renvoient, de façon plus ou moins prononcée, à la frontière qui sépare justice et vengeance, Ra's Al Ghul (Liam Neeson, photo ci-dessous) est le premier à l'incarner. En tant que mentor de Batman, il lui inculque aussi bien des techniques de combat et/ou de camouflage qu'une façon d'être et de rendre la justice. C'est d'ailleurs au niveau de certaines idées que les deux hommes divergent : l'un est en effet convaincu que l'homme a du bon en lui, tandis que l'autre prône davantage le chatiment par le feu et s'apparente à un terroriste, ce qui, quatre ans seulement après le 11 septembre, n'est pas anodin. En refusant de le suivre et de rejoindre la Ligue des Ombres, Bruce va alors comprendre (et nous avec) qu'un homme se définit avant tout par ses propres choix et actions.
Liam Neeson et Christian Bale dans Batman Begins - © Warner Bros. France
Autre thème important de Batman Begins, qui renvoie également à la situation des Etats-Unis au moment de sa sortie : la peur. Celle que Batman doit générer chez ses ennemis, comme celle dont se sert Jonathan Crane/L'Epouvantail (photo ci-dessous) pour manipuler son entourage, à l'aide d'un gaz hallucinogène. Un produit que le héros va d'ailleurs tester, pour comprendre à quel point la plaie ouverte par la mort de ses parents est encore vive. Au-delà de l'aspect émotionnel qu'ils impliquent, ces segments du film montrent donc que chacun a sa technique, mais qu'au final, le résultat est sensiblement le même, l'écart entre le physique de Cillian Murphy et la noirceur intérieure de son personnage de méchant renvoyant à la dualité de Wayne, volontairement niais et arrogant pour que son héroïsme ne soit pas suspecté.
Sous le masque : Cillian Murphy dans Batman Begins - © Warner Bros. France
Fil rouge de la saga (parmi tant d'autres), la peur est également au programme avec le Joker dans The Dark Knight (voir l'extrait ci-dessous), à cause de son imprévisibilité et son inventivité. Capable de frapper n'importe où, n'importe quand et n'importe comment, il est convaincu que les autres sont finalement aussi fous que lui, et qu'il suffit d'une simple pichenette pour que tout le monde s'entretue. En celà, le personnage incarné par le regretté Heath Ledger se présente comme le négatif de Batman, malgré quelques similitudes en ce qui concerne le goût pour le déguisement, la théâtralité ou le symbole. Car si l'un prône l'anarchie quand l'autre cherche à maintenir l'ordre, tous deux ne sont finalement rien d'autre que des freaks masqués qui se complètent. Déjà prévenu par Gordon à la fin de l'épisode précédent, Batman comprend ici que le Joker est l'une des conséquences de sa présence à Gotham, et que sa quête est davantage porteuse de tragédie qu'il n'aurait pu le croire.
Entre Batman et le Joker se dresse Harvey Dent (Aaron Eckhart, photo ci-dessous), que l'on peut voir comme un miroir du justicier. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si ce procureur qui rêve d'être le héros de Gotham City se fait appeler Le Chevalier Blanc, faisant entrevoir à Bruce la possibilité de raccrocher la cape dans un futur proche. Une défiguration pour cause d'incendie plus tard, le personnage pète une pile et prend un chemin inverse de celui de Batman : confronté à un deuil, il choisit la vengeance plutôt que la justice, ce que laissaient présager quelques signes avant-coureurs comme cette façon de jouer la vie d'un suspect à pile ou face. Le Chevalier Noir constate alors la fragilité du bien et de ses idéaux dans ce monde, la tragédie constante que génère sa quête de justice, son impossibilité de revenir en arrière et il se voit contraint de fuir en endossant les crimes d'Harvey, afin que les habitants de Gotham conservent un soupçon d'espoir.
Aaron Eckhart dans The Dark Knight - © Warner Bros. France
Huit ans plus tard, Bruce doit sortir de sa retraite pour affronter Bane (voir le teaser ci-dessous). Un méchant qui, au premier abord, ressemble juste à un gros bourrin, doté des "qualités physiques d'un gorille", sauf que non. Ou pas que : "Bane est un terroriste tant du point de vue de sa personnalité que des ses actes", explique Tom Hardy, son interprète. "Il est physiquement intimidant et il est aussi très intelligent, ce qui le rend d'autant plus dangereux." C'est donc un double-challenge auquel le héros doit faire face, en affrontant cet ennemi 2.0, qui, en plus de donner une autre ampleur à sa souffrance, va comprendre qu'il est peut-être temps pour lui de passer à autre chose, comme lors de cette scène clé où Bane contre aisément les techniques de camouflage de Batman.
Ce dernier doit alors se résoudre à un corps-à-coprs physique et mental qu'il pourrait avoir du mal à tenir : "La composante physique de ce que Bruce Wayne accomplit en tant que Batman est d'une importance extraordinaire, mais nous ne l'avions pas encore mise à l'épreuve dans les deux premiers films", raconte Christopher Nolan. "Je voulais que Batman rencontre son égal sur le plan de la force physique, mais aussi intellectuelle." En clair, un méchant qui va faire comprendre à Bruce que ces années de lutte contre le crime l'ont vraiment usé, et lui permettre de remettre en application le précepte de son père : "Pourquoi tombons-nous ? Pour pouvoir apprendre à se relever."
Anne Hathaway dans The Dark Knight Rises - © Warner Bros. France
Si Bane a tout du méchant pur dans The Dark Knight Rises, Selina Kyle (photo ci-dessus) est quant à elle plus ambigüe. Un véritable électron libre aux motivations floues : "Je pense que Selina fait ce qui est nécessaire pour survivre, et cela implique de franchir des limites que d'autres pourraient trouver impardonnables", explique Anne Hathaway. Aussi bien capable de trahir Batman que de l'aider, elle l'entraîne dans un jeu du chat et de la (chauve-) souris, et apparaît ainsi comme un alter ego du héros, ce que confirme Jonathan Nolan, co-scénariste du film (et frère de Christopher) : "C'est son sens ambigu de la morale qui fait que Batman a enfin quelqu'un avec qui il peut s'entendre (...) la dynamique entre eux est si évidente et spontanée (...), l'affinité si immédiate qu'elle enlève un peu de noirceur au personnage de Batman." Un parallèle entre les deux n'est donc pas compliqué à faire, et le fait que le Chevalier Noir puisse avoir besoin de son aide montre bien que ce dernier est peut-être arrivé à la fin de son parcours.
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