Cinéma et jeux vidéo : je(ux) t'aime moi non plus ?
mardi 8 décembre 2009 - 00h00

Concurrents et partenaires, les jeux vidéo et le cinéma ne cessent d'alimenter leurs univers respectifs. Des univers à la fois parallèles et convergents, dans lesquels évolue toute une génération de cinéastes et de créateurs qui se reconnaissent dans ces deux industries culturelles. Dossier-enquête réalisé par Olivier Pallaruelo

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Février 2010. Sony nous propose de rencontrer David Cage pour évoquer avec nous son travail sur le jeu Heavy Rain. Souvent, pour ne pas dire toujours, la révolution qui s'opère dans l'industrie du jeu se mesure à l'aune des avancées et prouesses technologiques, à l'heure des consoles "Next Gen" et parfois de la surenchère gratuite des productions. David Cage pose quant à lui cette révolution en d'autres termes. Et si elle se faisait par l'exploration de nouveaux modes de narrations, afin de faire naître et susciter chez les joueurs non seulement une réelle empathie pour les personnages contrôlés, mais aussi de vraies émotions ? Avec trois jeux à son actif dont Nomal Soul resté fameux pour la participation de David Bowie et l'expérimental Fahrenheit, le créateur français est devenu sans doute l'un des deux ou trois français les plus connus dans le monde des jeux vidéo et des Game Designers. Après quatre années de développement, Heavy Rain, qui emprunte beaucoup aux codes régissant l'univers du cinéma, est enfin disponible. Pour le studio Quantic Dreams, le pari est énorme : miser sur la maturité des joueurs en offrant une expérience vidéoludique ne ressemblant en rien à ce qui est proposé. Rencontre avec un homme volubile, passionné...et passionnant.





Une pemière question faussement simpliste : comment est né "Heavy Rain" ? Est-ce parti d'un constat et / ou d'une volonté de réinventer une grammaire narrative ? De casser les codes régissant la production des jeux vidéo ?
David Cage: l'idée était de créer une expérience interactive pour un public adulte, basée sur l'émotion et la narration. J'ai 40 ans, je suis né et j'ai grandi avec les jeux vidéo, et arrivé à cet âge vénérable, on a un peu toujours l'impression de jouer à la même chose. La plupart des jeux se ressemblent, basés sur les mêmes règles : des épées, des flingues à manier, des voitures à conduire, des plates-formes à escalader...Mon sentiment était que le Média faisait du surplace. Il peinait à grandir, à offrir un contenu adulte et surtout à s'adresser à un public adulte. Chez Quantic Dreams, on a réfléchi à la manière de créer cette expérience, comment raconter ce type d'histoire. Pas de la raconter passivement comme peut le faire le cinéma ou la TV, mais en essayant de rendre le joueur acteur de cette histoire. Il y a eu pas mal d'expériences tentées, depuis les livres "dont VOUS êtes le héro" ou les malheureux films interactifs des années 1990 aux résultats catastrophiques. Nous voulions quelque chose de pleinement interactif, et pour cela il a fallu remettre en question pas mal de règles et de conventions. Ce qui nous a ammené à faire de Heavy Rain une sorte de jeu de rupture qui consiste à dire : "on a pas d'arme, on ne tue personne"; le jeu repose sur l'immersion dans l'histoire, sur les choix que l'on fait et leurs conséquences. Ceux qui ne sont pas forcément familiers avec les jeux vidéo ont parfois cette image de jeux ultra violents. Heavy Rain est à l'opposé de ça. Il emprunte beaucoup aux codes du cinéma, mais est pleinement interactif. C'est une oeuvre hybride, mais pas dans le sens où c'est à moitié de la cinématique et l'autre du jeu. Il ne s'agit que d'un jeu, mais dont le language visuel et narratif emprunte au cinéma.

Le jeu emprunte donc une sorte de voie médiane entre le cinéma et le jeu vidéo ?
C'est une voie médiane oui, mais sans compromis sur l'interactivité. C'est ça qui est toujours difficile à expliquer. Lorsque l'on créé une voie médiane, on a le sentiment de dire "c'est pour moitié du cinéma, moitié du jeu". Non, ici, c'est pleinement interactif. En revanche, le language utilisé, le travail avec les acteurs, comment est-ce qu'on construit l'émotion et la caractérisation sont effectivement des emprunts au cinéma, tout comme lui-même les a emprunté à la littérature, qui elle-même les a emprunté au théâtre...Le jeu vidéo a longtemps été isolé à souvent faire les mêmes actions en boucles axées sur les boutons. Ici, on essaye de ramener le jeu dans un univers narratif qui existe et fonctionne très bien depuis longtemps comme les contes, le théâtre, la poésie. Ces choses là peuvent aujourd'hui s'appliquer au jeu vidéo. On peut vraiment atteindre le même degré d'émotion et d'immersion dans jeu; et quand je parle d'émotion je ne parle pas uniquement d'adrénaline, de stress ou de peur. On peut y trouver -et j'espère que c'est le cas dans Heavy Rain- la même palette d'émotions que l'on peut trouver dans un film, y compris des choses comme l'empathie, la tristesse, le malaise, la surprise, la déprime...Le jeu a aujourd'hui les moyens de créer et déclencher ces émotions.

Cette "quête" ou recherche de l'émotion est quand même le fil conducteur de tous vos jeux. C'est flagrant par exemple avec "Fahrenheit".
Absolument. Mon analyse est finalement simple : le plaisir qu'on éprouve devant quelque forme d'art que ce soit provient exclusivement de ce qu'on ressent. Lorsqu'on regarde une peinture dans un musée par exemple, on éprouve pas de plaisir à être debout et à examiner les couleurs sur une toile, ça n'a pas d'intérêt. Ce qu'on apprécie, c'est ce que la toile évoque en nous et ce qu'elle nous fait ressentir, ce qu'elle nous évoque. Le ressenti est au coeur de tout. Lorsqu'on va dans une salle de cinéma, on est pas forcément heureux d'être assis dans le noir à voir des images qui bougent. On est heureux parce qu'on vit quelque chose d'intense, on se projette là-dedans. Pour le jeu vidéo, c'est pareil : le plaisir vient de ce que l'on ressent. Heavy Rain essaye d'élargir la palette de ce que l'on ressent, d'étendre un peu le plaisir que l'on peut avoir à jouer, en donnant accès à d'autres formes d'émotions.

Comment expliquer finalement que l'industrie du jeu prenne aussi peu de risques, se cantonne le plus souvent à épuiser les mêmes recettes. Par facilité par exemple ?
Il y a plusieurs raisons à cela. La première est que les thématiques comme la peur, la frustration et la compétition sont des émotions assez basiques, auxquelles on a tous été confronté durant notre adolescence. On a tous été voir des films d'horreur, grimpé sur des montagnes russes pour ressentir le grand frisson, etc...C'est un âge où on a besoin de se prouver des choses, besoin de montrer qu'on est adulte, qu'on a pas peur. Initialement, le jeu a été un média fait par des adolescents pour des adolescents; et peu à peu, il s'est retrouvé enfermé dans cette thématique là pour ces raisons là. Je crois aussi que c'est un média qui avait une granularité assez grossière; on peut d'ailleurs faire un parallèle facile avec le cinéma à ses débuts. Le premier film qui a été fait, c'est L'entrée en gare du train de la Ciotta. Très vite après, ca été "L'attaque du train", puis après ca été "L'attaque de la banque". Pourquoi ces thématiques là ? Parce que le média était alors assez grossier. C'était en noir et blanc, il n'y avait pas de son, la finition était pas terrible...Il fallait donc raconter des choses physiques, spectaculaires, pour que tout le monde comprenne ce qui se passe. Si ces premiers films s'étaient concentré sur l'émotion dans le regard d'un acteur au moment où il s'apprêtait à pleurer, le média n'était pas prêt à retranscrire ça. Quand le média a commencé à s'affiner, on a commencé à voir apparaître des Georges Méliès, des frères Lumière, des Louis Feuillade, puis plus tard des Orson Welles et encore d'autres. Au fur et à mesure, ces créateurs ont accompagné l'affinement du média.

Dans le jeu vidéo, on en est un peu là, le média a été assez grossier jusqu'à une date pas si lointaine, on ne pouvait pas faire grand chose de très subtil. On a donc fait des supers-héros, des combats, des choses très spectaculaires en tirant parti de ce que permettait la plate-forme. Cette situation change. Aujourd'hui, on atteint un niveau de qualité technique et graphique qui permet vraiment de faire ressentir l'émotion. Je crois que c'est le moment pour l'industrie du jeu de tourner cette page, ce qui ne signifie d'ailleurs absolument pas qu'il ne doit plus y avoir de jeux pour les enfants ou les ados comme les jeux de combats ou autres. Il continuera à y en avoir et c'est très bien comme ça; mais mon souhait est que le jeu vidéo puisse désormais aussi raconter des choses plus subtiles.

C'est aussi le souhait de certains réalisateurs comme Matthieu Kassovitz, Guillermo del Toro, le réalisateur de "District 9" Neill Blomkamp, et bien d'autres encore...
C'est une chose très intéressante ça. On s'est d'ailleurs rencontré avec Matthieu il y a quelques temps. Il fait parti de cette génération de réalisateurs qui ont à peu près le même âge, qui eux aussi ont été élevé et ont grandi avec les jeux vidéo, ca fait partie de leur culture. C'est très intéressant de voir des acteurs et des réalisateurs de ce niveau là parler de jeux vidéo. Aujourd'hui, quand je dis dans l'industrie du jeu que les jeux devraient déclencher des émotions, on me regarde parfois bizarrement en me demandant "de quoi est-ce que tu parles ?". Lorsque j'en parle avec Matthieu, c'est pour lui une évidence, parce que c'est ce que fait le cinéma depuis 100 ans. D'une certaine manière, je me sent plus en phase avec le discours de quelqu'un comme Matthieu qu'avec malheureusement le discours de beaucoup de gens de mon industrie, qui sont parfois enfermés dans des schémas et des manières de faire. Pour certains, on fait comme ça depuis longtemps, donc aucune raison pour que cela change. La formule actuelle a atteint ses limites, il faut avoir le courage de casser certaines choses pour en construire d'autres.

Vous avez toujours pensé ça ou bien est-ce le fruit d'un long cheminement personnel ?
Cette envie était présente je crois dès mon premier jeu, Nomad Soul. C'était mon premier jeu, donc j'ai commencé à utiliser les outils et les codes qui étaient à ma disposition. C'est un jeu dont je suis très fier, on m'en parle d'ailleurs encore, il essayait de se servir des codes traditionnels du jeu du mieux qu'il pouvait. J'avais déjà essayé de jouer sur cette impression de schyzophrénie en contrôlant plusieurs personnages dont celui incarné par David Bowie. C'est à la fin de ce jeu que j'ai eu une vraie envie de rupture et de me dire qu'on avancait pas. Tout ce qu'on fait les uns les autres, c'est de se repomper les recettes, recracher sous une autre forme ce qu'on a vu ailleurs. Aujourd'hui, il y a des jeux extraordinaires comme Zelda avec des schémas de jeux qui sont strictement copiés et dupliqués, mais avec une autre histoire, un autre personnage, un autre univers. Tout ça tourne en rond, mais émotionnellement, l'industrie n'avance pas. Bien sûr, il y a de brillants contre-exemples, qui montrent que c'est quand même possible; je pense notamment à Shadow of the Colossus et Ico qui sont des chefs-d'oeuvres. Ces jeux là ont un univers et une force poétique qu'on ne trouve qu'au cinéma par exemple, dans la BD et la littérature. Fumito Ueda, le créateur du jeu, a vraiment apporté ces univers dans le jeu vidéo. Il y a des jeux très différents, j'aime par exemple beaucoup Flowers qui d'ailleurs n'est presque plus un jeu vidéo, mais propose un voyage.

Mais est-ce que les éditeurs ne sont pas aussi confortés dans cette absence de prise de risques lorsqu'on voit les chiffres de vente astronomiques de certains titres ? Les consommateurs semblent un peu leur donner raison...
Sur ce point, il y a toujours un problème entre l'offre et la demande. Est-ce que les gens achètent une certaine typologie de jeux parce que c'est ce qu'ils veulent, ou bien parce que c'est tout ce qu'on leur propose ? Aujourd'hui, il n'y a pas de choix. Quand on cherche un jeu qui soit une comédie, ca n'existe tout simplement pas. Quand on cherche une tragédie interactive, ca n'existe pas. Tout ce qu'on peut acheter, ce sont en gros des shooters et des jeux de voitures. La démarche d'Heavy Rain, c'est de dire que oui ces jeux là existent, pas de problème, n'arrêtons pas. Mais essayons d'élargir notre public, explorer d'autres voies, afin que le public ait le choix. Et qu'on sorte de cette caricature que sont en train de devenir les jeux vidéo : "les jeux sont violents, on tire partout, etc...". Sortons donc du ghetto dans lequel on est en train de se mettre !

Une caricature largement relayée par la classe politique d'ailleurs, et pas seulement. C'est encore un autre débat...
...Mais c'est un débat vraiment intéressant ! Quand je vois l'image que relayent les politiques et les médias dit "grand public", évidemment que ça m'agace ! A les écouter, nous sommes presque des pornographes et des dealeurs de drogues ! Alors qu'évidemment ce n'est pas ce qu'est cette industrie; il y a beaucoup de gens qui ont un énorme talent, qui sont créatifs, qui ont une vision, et qui en plus portent des développements avec la technologie tout en essayant d'avoir une vraie vision artistique. Tout ca est très complexe. En même temps, je ne peux pas vraiment en vouloir aux détracteurs des jeux vidéo et à ces médias, parce que si l'on prend un peu de recul par rapport à ce qu'est le jeu vidéo dans son ensemble, on ne peut que leur donner raison. On a tellement de gens qui veulent aller dans l'excès post-adolescent, on est tellement incapable de nous élever qu'il ne faut pas s'étonner que lorsqu'on nous regarde de l'extérieur, on ne donne pas une grande image de notre métier...C'est même tout à fait justifié. On peut évidemment leur reprocher de s'arrêter là et de ne pas essayer de gratter, parce qu'encore une fois il y a des gens passionnants dans ce secteur. C'est un média vraiment extraordinaire, mais il faut lui laisser le temps de grandir.

La frontière entre l'industrie du jeu et celle du cinéma est poreuse, ne serait-ce qu'avec la circulation des technologies et des personnes. Ce sont des industries complémentaires mais aussi concurrentes. Je pense par exemple à Normand Corbeil qui signe la partition du jeu mais a aussi composé des BO de films. Mais est-ce que l'industrie du jeu n'a pas finalement longtemps souffert d'un déficit de légitimité par rapport au cinéma, voir d'un complexe d'infériorité ?
Je crois que la relation entre le cinéma et le jeu est l'histoire d'une longue incompréhension. Pendant longtemps, le cinéma a totalement méprisé le jeu vidéo, en le concevant comme un simple produit dérivé, et c'est encore le cas aujourd'hui. Grosso modo, quand on développe un film, on se dit "on va faire des portes-clés, des Tee shirt, des figurines et un jeu vidéo". Ca c'est un immense problème. D'un autre côté, le cinéma regarde notre industrie avec une certaine envie. Certaines annonces ont été assez terrifiantes pour Hollywood, quand par exemple ils réalisent que le week-end de la sortie d'un énorme jeu, la fréquentation des salles risque de baisser de manière dramatique, ils se disent "tiens ! Finalement il y a de la concurrence !" (NDLR : David Cage fait sans doute allusion à la sortie mondiale du jeu "GTA IV", qui venait "concurrencer" la sortie du film Iron Man chez Paramount. Pour ne pas avoir à affronter cette concurrence au risque de voir le taux de fréquentation baisser, le distributeur choisi de décaler la sortie du film; du jamais vu dans l'industrie Hollywoodienne). Les Majors souffrent énormément du piratage aussi, bien plus supérieur que dans les jeux. Quand eux vendent leurs tickets à 10 euros, nous nous vendons les jeux à 70 euros. Donc oui, je pense qu'il y a une forme de mépris teinté de jalousie assez curieuse.

A l'opposé, notre industrie ne comprend souvent rien au cinéma. Quand on a par exemple la possibilité de faire un jeu basé sur ce chef-d'oeuvre qu'est Le Parrain, que prend-t-on ? La séquence où deux mecs tiennent un flingue, complètement marginale dans le film et qui n'est en plus même pas le sujet du film, et on va orienter le jeu autour de ça. A partir de ça, on passe à côté du film, on le caricature, on isole quelques éléments violents. Quand Francis Ford Coppola ne se montre pas franchement ravi du portage de son jeu, je le comprends totalement. Il y a donc des problèmes des deux côtés, même s'il y a effectivement beaucoup de passerelles. On le voit d'ailleurs sur la manière de travailler dans un film comme Avatar : ce que James Cameron appelle Performance Capture, nous on travaille dessus depuis 10 ans. On travaille exactement sur les mêmes techniques, sur les acteurs virtuels, les animations faciales, etc...A bien des égards, c'est le même métier. Mais il faut reconnaître qu'il n'y a pas encore de James Cameron dans le jeu, ni de Quentin Tarantino, de Ridley Scott...Pour l'instant, ces gens là n'existent pas dans notre industrie. Ils sont peut-être potentiellement là, en train de naître, mais encore faut-il qu'on puisse leur donner les moyens de s'exprimer.

Vous parlez d'Avatar. Est-ce que justement ce film ou ce genre de film pourrait préfigurer une hybridation de plus en plus prononcée entre les deux industries ?
Conceptuellement, oui. Le problème, c'est que l'industrie du jeu n'est absolument pas prête à ça. Et pour une raison simple : dès que le héro n'a plus d'arme, on ne sait plus comment le gérer. C'est aussi une problématique d'interface. Aujourd'hui quand on joue à un jeu, on appuie sur carré qui permet de tirer, avec la croix je saute, etc...Donc le nombre d'actions est forcément limité par le nombre de boutons qu'il y a sur ma manette. Ma problématique, c'est "comment je fais pour raconter une histoire avec de l'émotion avec des boutons qui me permettent de tirer, ramper, courir ?" Ce n'est pas possible. Donc il faut inventer une nouvelle interface, une nouvelle manière d'interagir. C'est là je crois qu'Heavy Rain apporte quelque chose, parce que tout repose sur l'idée qu'interagir et parler modifie l'environnement. Il appartient peut-être à la première génération de jeu qui permettra demain à un Coppola d'adapter réellement un film comme Le Parrain, dans la dimension où le joueur est acteur, joue un rôle.

Il s'agit au fond de redéfinir complètement ce qui fait le coeur de votre métier, à savoir l'interactivité ?
Heavy Rain essaye de redéfinir ce que signifie jouer, interagir. Ca peut paraître extrêmement arrogant de dire cela, mais on essaye vraiment de proposer des actions qui n'étaient pas proposées avant. Des choses qui avant étaient faites sous forme de cinématiques sont jouables aujourd'hui; le language narratif de notre jeu permet de jouer quasiment n'importe quelle situation. Toutes les scènes sont d'ailleurs différentes. On n'est pas comme dans un jeu où on change juste de décors et d'ennemis; dans notre jeu, chaque scène propose un nouveau challenge et quelque chose de nouveau à jouer. Je suis convaincu que c'est ce qui fera la force et l'originalité du jeu.

Faire des jeux pour un public adulte, c'est finalement une constante au sein de Quantic Dreams. "Fahrenheit" était déconseillé aux moins de 18 ans, c'est aussi le cas pour "Heavy Rain".
Tout à fait, encore qu'il y a une nuance de taille : faire des jeux pour adultes et faire des films pour adultes ne signifie pas vraiment la même chose ! Dans notre industrie, on a des conditions de censure drastiques, que d'ailleurs je ne trouve pas toujours très adapté. Mais là aussi on paye nos excès en un sens, car encore une fois on est incapable de faire preuve d'un peu de raison dans notre industrie, de s'auto-réguler.

Vous parlez de la France ou à une échelle plus globale ?
A l'échelle planétaire. Aujourd'hui, si vous montrez un sein dans un jeu vidéo, et peu importe la manière dont vous le faite, que ce soit élégant ou vulgaire, ca peut vous valoir un classement "18+" dans beaucoup de pays. Alors que si vous montrez un sein en prime time à la TV, dans une publicité pour déodorant par exemple, ca ne pose de problème à personne. Quand je regarde certaines séries TV américaines, qui sont pour certaines interdites aux moins de 10 ans, je peux vous assurer que si c'étaient des jeux, ca serait interdit aux moins de 18 ans. Je trouve d'ailleurs que cette différence est assez étrange, j'ai souvent pensé que ca venait en travers de ma liberté d'expression. Tout simplement parce qu'il y a des pays qui interdisent le jeu. Donc on se retrouve contraints à modifier le contenu du jeu pour accéder aux joueurs, pour au bout du compte leur montrer des choses qu'ils ont déjà vu ailleurs. Ca c'est assez contrariant. A l'inverse, la censure est assez permissive sur la violence : arracher des têtes, des bras, tuer des gens...Aucun problème pour tout ça. Le sexe en revanche, dans un certain nombre de pays, c'est un drame total. C'est d'autant plus ridicule que lorsqu'on va taper le mot "sexe" dans un moteur de recherche, on a tout ce qu'on veut.

En fait, cette censure considère implicitement que les jeux vidéo sont pour les enfants, et donc qu'il faut les protéger. Même quand on travaille sur un jeu "18+" comme Heavy Rain, on considère que des enfants peuvent tomber dessus et qu'il faut les protéger. C'est aussi une barrière à la créativité. Attention, je ne dis pas que le Rating (NDLR : la classification des films et des jeux) n'est pas souhaitable du tout; je dis juste que je ne comprends pas pourquoi les règles du Rating sont aussi différentes d'un média à l'autre. Pourquoi quelque chose qui est interdit ou déconseillé aux moins de 10 ans à la TV devient un "18+" dans les jeux vidéo. Les politiques nous disent : "oui mais c'est interactif !". Très bien, et ? Et rien. Il n'y a pas une étude dans le monde qui montre que parce qu'on a vu un sein en 3D dans une expérience interactive, ca traumatise plus que d'avoir vu un sein sur internet. Tout ça ne repose que sur du vent. Pourquoi les jeux vidéo ne seraient-ils pas alignés sur les contraintes du cinéma ou d'autres médias ?

Revenons au contenu du jeu. Il y a une chose très intéressante dedans : la possibilité de voir à l'écran ce que pensent les personnages. Ce n'est pas un simple gimmick, mais sert véritablement à faire avancer la narration. C'est une analogie très intéressante avec le cinéma d'ailleurs, parce que l'une des choses les plus difficiles à montrer pour un réalisateur, c'est ce que pense un personnage dans son film. Il aura donc recours à des moyens comme la voix off par exemple.
C'est très juste. C'est ce qu'on a essayé de faire, de faire écouter aux joueurs ce que pensent les personnages. On peut exprimer beaucoup de choses visuellement, comme lorsqu'un personnage a froid, est blessé, etc. Mais des choses peuvent traverser l'esprit d'un personnage, sans avoir de représentation physique. Il fallait qu'on trouve une manière de le faire, là encore de manière interactive. Quand on est stressé, les choses se bousculent dans notre tête, ca passe trop vite, on arrive pas à comprendre, le personnage devient fou...On a essayé par exemple d'illustrer ces idées simples à travers une interface et le gameplay.

En parlant de narration et de gameplay, vous avez pensé les deux en même temps ?
Oui, toujours. Car le risque lorsque l'on fait ce type d'expérience c'est qu'on trouve d'abord du gameplay, et après on trouve vaguement une histoire. Ou alors on veut raconter une super histoire sans trop savoir comment ca pourrait se jouer. Tout le challenge d'Heavy Rain est de proposer un gameplay qui supporte l'histoire mais aussi une histoire qui soutienne le gameplay. Les deux doivent toujours fonctionner ensemble. Les scènes les plus réussies dans Heavy Rain sont celles qui arrivent à marier les deux.

On vous connait en tant que musicien puisque c'est votre formation de base, comme auteur et créateur de jeu, producteur...Faut-il ajouter la casquette de direction d'acteur après l'expérience d'Heavy Rain ?
Je signe mes jeux sous la forme "écrit et réalisé par David Cage". C'est tout à fait intentionnel. Ce n'est absolument pas une question d'ego, c'est une revendication politique !C'est de dire aujourd'hui, il y a des auteurs dans le jeu vidéo. J'ai écrit et conçu seul. Ce n'est pas le fruit d'un compromis d'un département marketing avec l'éditeur comme dans beaucoup de jeux. C'est vraiment une histoire que j'avais envie de raconter. Quand j'écris "réalisé par", ca veut aussi dire que je fais le travail d'un réalisateur sur un film : j'ai casté les acteurs, j'ai répété avec eux, j'ai tourné avec eux, j'ai fait la mise en scène avec les caméras, j'ai supervisé l'intégration artistique finale avec le compositeur de la BO. C'est exactement le travail d'un réalisateur sur un long métrage, si ce n'est que je travaille sur une expérience beaucoup plus longue, puisque je travaille sur un film qui fait au moins 10 h. Et j'ai un département supplémentaire sous ma direction qui est l'interactivité. Et quelque part aussi la technologie puisque toute celle qu'on développe découle des besoins que je définie par rapport à mon scénario.

Quelle est ou serait la chose dont vous êtes ou pourriez être le plus fier ? Est-ce par exemple d'avoir ouvert une brèche par rapport à la manière de raconter une histoire, dans laquelle vous espérez que d'autres collègues s'engouffrent ?
Du côté des joueurs, la chose dont je serai le plus fier serait de lire dans certaines Review que le jeu laisse une ou certaines traces dans l'esprit du joueur. Qu'une fois le jeu fini, ils remettent le jeu dans sa boîte, ils rangent leur manette, mais que le jeu ait laissé une trace en eux, qu'il y ait des situations dont ils se rappelleront longtemps après y avoir joué. C'est d'ailleurs le cas des meilleurs films ou meilleurs livres qu'on a pu lire ou voir, ils laissent une trace en nous. C'est la marque de quelque chose qu'on a vécu de profond et d'important. D'un point de vue plus professionnel, ma plus grande satisfaction serait qu'Heavy Rain ouvre des portes à d'autres, attire l'attention des gens du cinéma, de sorte qu'ils se disent enfin que les jeux vidéo ne sont plus simplement des produits dérivés; de faire venir ces gens de talents au sein de notre industrie et qu'ils nous fassent aussi profiter de leurs talents, d'aider ce média à avancer.

Propos recueillis par Olivier Pallaruelo
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Commentaires

  • Steven Burnedeyes

    C'est moi ou beaucoup de gens passent leurs temps à se plaindre sur ce site ?

  • brqui-gonjinn

    George Lucas, un marchand de jouets !? Faut arrêté c'est un génie !

  • Ganpaf

    j'ai cru entendre que halo à été laché par la fox alors que le projet avais été confié à neil blomkamp et ce avant district 9

  • WinslowLeach666

    Si Brett Ratner réalise l'adaptation de God of War, je fonce aux States et je lui coupe les joyeuses, ça va aller vite. Il ferait mieux de se mettre au tricot plutôt que de réaliser (si on peut parler de réalisation) des films

  • christ0289

    on attend toujours halo le film

  • Nopsis

    Mmh Grim Fandango premier du genre... Ce n'était pas Alone In The Dark ? Premier survival horror et premier jeu représentant des polygones en 3D sur un décor 2D ?
    Sinon bravo pour le dossier, très intéressant et très complet.

  • valou76250

    La plus grosse blague c'est quand même "Les sims le film" ! U_u
    On peut rien faire avec ça ! W><
    Par contre si on me donne le nécessaire pour faire le film Bioshock !
    Je vous fait un diptyque de 6H sur la chose ! Avec l'avant et l'après de Rapture ! :P

  • Joolk

    Un peu indigeste ce gros dossier, mais ya du taff derrière.

  • Astronot

    Nous sommes bien d'ac, Call of en film??? nawak ce jeux relate juste des mecs qui font la guerre, il n'y a pas de trame à proprement dit!

  • KIRAZIEL

    Call of Duty en film ? c'est une blague j'espère.... aucune utilité. Juste parce que les derniers jeux sortis ont eu du succès avec pleins de kikoos qui les ont achetés bah direct faut en faire un film... c'est pathétique. Allez trouver un scénario là-dessus.... c'est du vu et revu -_-"

  • dumaltese

    du réchauffé votre dossier, vous auriez quand même pu au moins le réactualiser... '-_-

  • psykoman696

    j attend avec impatience gears of war 3 sur 360 donc l annonce d un film ou d une trilogie est franchement jubilatoire!!!

  • Wolhrajh F. Taffin

    Vivement un film Splinter Cell =/

  • ZaCkaLG

    Mois j'aime bien Cette Idée et j'attends Call Of Duty Le Film ça Sera génial.

  • Noémie L.

    Jeu vidéo ou film interactif ? Un mélange des deux sans doute ! Heavy Rain a été en tout cas une belle surprise. Poignant et violent, il nous plonge dans une histoire très noire et désespérante. Certains hurlent à l'arnaque, mais c'est surtout qu'ils ne sont pas "entrés" comme ils auraient dû dans le quotidien des personnages. Via des actions toutes simples et quotidiennes, on s'habitue au gameplay, et c'est véritablement lors de certaines phases d'action que ce système prend toute son ampleur : tuerez-vous ou non ? Vous mutilerez-vous ou non ? Ces séquences deviennent aussi pénibles à réaliser que si nous devions réellement les accomplir. C'est là, la grande réussite de David Cage, pour ce Heavy Rain !

  • Nakadai

    Pas encore joué, mais j'avais adhéré complètement à Fahrenheit d'un point de vue émotionnel, même si pour ce qui est du concept de "jeu", c'est effectivement un cas limite. En ce qui me concerne, il y a déjà quelques teps que le jeu vidéo est un art à part entière, avec des trucs aussi énorme que les "Silent Hill" ou en effet "Shadow of the Colossus"... Et ça n'a rien à voir avec le cinéma : toute comparaison entre les deux n'existe qu'en surface, mais les jeux savent désormais véhiculer des émotions, des concepts et même un véritble discours avec leurs propres moyens, desquels l'interactivité est indissociable... J'aime le travail de Cage, même si ce n'est pas celui que je préfère, et je m'en vais essayer celui-là dès que possible.

  • Tamagori

    Interview très intéressante. J'ai dévoré ce jeu comme on dévore un bon thriller. Que David Cage se rassure, je ne suis pas prête d'oublier ce jeu.

  • sarakin01

    Un très bon dossier ? oui certainement dans le contenu, mais je ne suis pas parvenu au bout tant les fautes d'orthographes sont nombreuses...par pitié faites attention...

  • Anoine88

    Interview très intéressante...

  • Leon9000

    Voilà au moins un jeu qui a sa place sur Allociné étant donné sa forte dimension cinématographique, c'est d'ailleurs assez gratifiant pour le septième art qu'il serve d'inspiration pour permettre aux jeux vidéos de murir. D'ailleurs le terme jeux vidéos lui même ne sera bientot plus exact, il faudra davantage parler d'oeuvre interractive. J'ai déjà lu tout ce que je voulais sur David Cage sur Gameblog, je salue son audace et son ambition de vouloir se focaliser sur l'émotion et la maturité de l'intrigue au détriment du divertissement, même si je trouve qu'il exagère la situation du jeu vidéo, à l'entendre on croirait que le jeu vidéo n'existait pas avant lui, faudrait pas oublier des jeux comme Silent Hill 2, Deus Ex, plusieurs RPG cultes genre FFVII voir récemment Bioshock qui disposent de scénarios qui n'ont rien à envier au cinéma, bien au contraire. D'ailleurs, je trouve que le cinéma actuel est beaucoup plus dans une période de stagnation et de manque de créativité que le jeu vidéo qui ne cesse de s'ettofer.

  • Tupide

    "tupide, c'est plus que d'apuyer sur des boutons, c'est choisir les bonnes actions qui permetterons de faire avancer l'histoire"
    Etant donné qu'il existe pas mal de jeu qui permette aussi de choisir ses actions mais sans avoir à se tapper ces continuels et insupportable séance de QTE, je vais passer mon tour pour Heavy Rain.
    GTB : je suis plutot d'accord avec toi. Oui, c'est vrais que le jeu vidéo manque d'ambition artistique d'une manière général, mais la solution de Cage est une impasse, ni plus ni moins.

  • Stryven

    J'ai le jeu et pour ma part je trouve qu'il est très réussi, c'est une oeuvre cinématographique d'abord et un jeu ensuite. Bravo David Cage !

  • GTB

    Pour l'interview de Cage, je partage sa mise en exergue du problème narratif des jeux mais je ne partage pas sa réponse avec Heavy Rain.

  • Scrameustache1

    tupide, c'est plus que d'apuyer sur des boutons, c'est choisir les bonnes actions qui permetterons de faire avancer l'histoire

  • Tupide

    Oulà j'ai oublié de précisé (je n'avais pas vu la taille du dossier!) Je parlais bien sûr de l'interview de David Cage !

  • Tupide

    Je trouve ce type d'une prétention incroyable ! Il nous fait un méchant complexe d'infériorité vis-à-vis du cinéma... En plus la voie qu'il a choisi pour Fahrenheit et Heavy Rain est une impasse : Il s'agit de QTE (quick Time Event), un concept absolument horrible : le seul but du jeu est d'appuyé sur la touche qui s'affiche à l'écran au bon moment! Et... C'est tout ! Comme dans un jeu de rythme... L'intérêt est... inexistant !
    Alors OUI, il faut l'admettre, d'un point de vue narratif, le jeu vidéo est moins intéressant que le cinéma. Et alors? La peinture n'est pas très narrative, n'en est elle pas moins un art? Pourquoi le jeux vidéo devrait ressembler à un mauvais ersatz de cinéma? Et il y'a évidement un moyen de réaliser un jeu avec un contenu et une profondeur sans pour autant singer grossièrement le cinéma. Pour le jeux vidéo "artistique" quelques voies à suivre : Fallout2, Rule Of Rose, Shadow of Collussus voir même Bioshock par exemple... Mais pitié ! pas Heavy Rain ou Fahrenheit !

  • beliall

    Comme dit juste avant, c'est dommage de pas avoir parlé de jeux vidéos les plus cinématographiques, j'ai nommé Metal Gear Solid.
    On pourrait citer les Final Fantasy aussi, Okami et pleins d'autres...
    On en parle de plus en plus j'ai l'impression du rapprochement entre JV et cinéma mais cela fait très longtemps que ça a débuté.
    Kojima n'est-il pas un des précurseur dans ce domaine ?
    Evidemment, les graphismes devenant de plus en plus beaux, le lien se fait de plus en plus fort, mais ce ne sont pas les graphismes qui font les grands jeux bien que cela y participe.

  • siamos1

    c'est triste de voir un dossier de 16 pages sur les liens entre l'industrie du jeux vidéo et celle du cinéma sans mentionner une seule fois la saga la plus cinématographique des jeux vidéos : Metal Gear Solid.
    Un jeu qui a en quelque sotre lancé la mode de la cinématique "type cinéma" dans le monde du jeux video.

  • trunky'sss

    Tu a raison "Al_MJB_07" , Heavy rain n'est pas le seul , comme infamous et uncharted ou bien shenmue sortie a l'époque sur Dreamcast des jeux très proche heavy rain , visuellement peut être plus beau.
    Mais ca c'est mon point de vue

  • mkpo_

    Cela faisait un bout de temps que j'attendais autre chose d'un jeu vidéo, il me tarde de jouer à Heavy rain, quoi que soit le résultat de cette expérience vidéo ludique, elle aura eu le mérite d'exister et de montrer que c'est possible et qu'il y a des gamers qui n'attendent que ça.
    Merci à David Cage et son équipe

  • mad-dog

    Très bon dossier, il aurait également été juste de parler des jeux qui remettent les films desquels ils sont adaptés "à la mode" (ne serait-ce qu'un temps). Nombreux sont ceux qui on regardé le film "The warriors" après avoir joué au jeu éponyme.

  • tcherno$80

    on somme ns pour les proger de jeux video ki se ferons en films

  • ALMJB07

    moi je suis un peu déçu qu'il n'est pas parlé de God of War, c'est aussi un vrai petit film. On est a fond dedans, les décors et les cinématiques sont magnifiques ! Bref, s'il s'avère qu'il sorte en film espérons qu'il soit bien respecté :S !

  • Notrub

    Je trouve cela honteux de ne pas parler d'un jeux comme Metal Gear Solid qui est le premier jeux a autant crée le lien entre le cinéma et le jeux vidéo. Si la connexion entre les 2 médias est si populaire c'est bien grâçe à ce jeu qui a été le premier a réellement aller au bout en donnant un style cinématographique très poussé. Je trouve sa très honteux de votre part Allociné

  • Beatrix25

    Très bon dossier.
    Franchement, WoW peut tout à fait être très réussi à une condition : utiliser les mêmes technologies qu'Avatar, parce qu'un film live serai vraiment casse-gueule.

  • frozzo

    le dossier est vraiment bien (bien que trop court). Nous sommes certainement encore a l'air primitif de ce que pourrait être les expériences de JV-Atmosphèrique . Quantic Dream est vraiment un bon studio qui je l'espère ne se fera jamais racheté. ce dossier fait vraiment rêver. encore bravo

  • xtech93

    Je pense que pour les films de zombies, on oublie un peu Roméro avant de parler de Resident Evil.

  • Afon

    Un excellent dossier, le meilleur que j'ai lu sur allociné et un des meilleurs que j'ai lu tout court. C'est étayé, chiffré, on y trouve des tas d'interviews. On part du passé, on explique bien le présent et on ébauche le futur. Moi qui croyait bien connaître l'univers des jeux-vidéo, j'ai appris de nouvelles choses.

    Seul regret, dans l'historique du jeu-vidéo, très réussi et détaillé, je trouve que chaque machine arrivé après la NES aurait du être citée, au moins la master system et surtout la Game Gear de Sega. L'autre oubli est à mon sens Metal Gear Solid, le jeu qui a su marié à merveille jeu-vidéo et cinéma qui est totalement absent du dossier dommage.

    Du très bon boulot néanmoins, un grand bravo aux auteurs du dossier !

  • Liquidus

    La cinématique d'intro de Lynch King est dantesque!!!

  • Orti

    Ce qui est intéressant avec LucasArts c'est que Monkey Island, inspiré de l'attraction Pirates des Caraïbes à Disneyland, a inspiré les films Pirates de Caraïbes (le scénariste de Pirate des Caraïbes avait bossé sur l'adaptation avortée du jeu par Spielberg, en 2000).

  • jodrack

    Je pense que nous avons encore rien vue...
    Rendez vous dans 10 ans même heure, même jours...
    Chouette dossier, complet précis.
    un grand bravo,

  • rockyou76

    bon dossier,pas d accord sur strangehold qui est un tres bon jeu,a part ca c'est tres bien detaillé.le soucis des adaptations des jeux video,c'est que l ont a pas encore pris l'importance du phenomene,il y a un manque de respect total des oeuvre videoludique,les projets sont donné a des realisateurs de seconde zone,la trame n est pas respecté,ont denature l'oeuvre(un jeux d infiltration ou opressant se transforme en film bourrin debile),c'est dommage,et puis les adaptations ne sont pas tjrs judicieuse(mario bros,street fighter,chun li,far cry etc.........).j'espere qu'a l avenir avec la nouvelle generation de realisateur elevé au jeux video,ont arretera de meprisé ce support car il ya vraiment matiere a faire de super film(dead space,bioshock,heavy rain,alan wak,half life,splinter cell,metal gear et tant d'autre).

  • DCey

    Zelda serait un peu dure quand même, le royaume d'hyriule est assez vaste et diversifié.

    Pour ma par, Metal Gear, je ne veux pas qu'il soit adapté car l'histoire du jeux est tellement complexe que elle est inadaptable dans les normes d'aujourdhui (longeur de film entre 1h30 - 3h)
    Jouer à MGS sur console est déjà une très belle expérience ludique !, rien que le 1 vous en met plein les yeux et je ne vous parle pas des autres !

    Avatar je me demande si l'histoire du film tiendra la route car elle m'a bien l'air basique pour le moment ( un groupe se rebelle car ses proches font des chose méchant au gentil autochtones -----> classique), enfin cela ne me coupe pas l'envie d'aller le voir quand même, c'est du Cameron là :D

  • crashtib

    Dossier extrêmement sérieux, complet et d'une grande qualité. Il manque quelques éléments sur des jeux comme Metal Gear Solid qui auraient pu apporter des éléments de réponse supplémentaires ou compléter la problématique. Mais c'est avec bonheur que je constate qu'aujourd'hui le jeu vidéo prend une place à part entière dans l'industrie des médias, et comme si bien dit, va maturer pour générer une palette d'émotions et non plus être un produit pour adolescents boutonneux gâtés. Bien qu'aujourd'hui l'attention est portée sur ce secteur en raison de son succès et dynamisme économique, le public, à l'instar de blockbusters trop souvent réchauffés, se lassera un jour du schéma habituel "tuer tous les méchants" ou assimilé. Dans dix ans? Soit le jeu vidéo aura muté et rejoindra le cinéma pour des qualités d'émotion ou d'immersion, soit il coulera et sera à classer aux côtés de secteurs économiques comme la télé-réalité ; donner au public ce qu'il veut parce que ça fait vendre.

  • kud-kamanPX

    J'aimerai bien voir zelda adapté au cinéma , il y'a un univers très riche a exploité dans la lignée du seigneur des anneaux
    ou d'harry potter.

  • TeTeu l'Geek

    joli dossier mais rien de trés nouveau, en ce qui me concerne a par le pouvoir de la force qui reléve le niveau les adaptation ne valent pas grand chose... méme on ce qui concerne avatar, ce n'est pas brillant..le jeu est décevant

  • bornorenof

    Très bon dossier.
    Largement assez exhaustif pour moi.

  • Rianelfique

    final fantasy a eu droit à un long métrage et deux court métrage et je suis d'accord avec Dystran pour dire que c'est LA référence d'une grande partie de gamer

  • Coldfinger

    l'auteur semble insinuer que Bloom Box et Straglehold ne sont pas de bons jeux et je tiens à rectifier cette ambiguïté car au contraire, ils sont tous les 2 excellents.

  • crapulebmx

    D'accord avec Dystran!

  • Dystran

    Final Fantasy aurait eu sa place dans cette chronologie, étant donné que cette série a donné lieu notamment à Advent Children et Les créatures de l'esprit (il me semble que c'était ça le titre... pas génial ce dernier en tout cas).
    Et puis pour beaucoup de gamer c'est quand même LA référence.

  • Guybrush03

    Merde message pas à la bonne page (je parle biensûr de la chronologie)

  • Guybrush03

    Oui c'est vrai.Ils ont même pas foutu MGS (Une des séries la plus "cinéma")

  • kud-kamanPX

    J'attends avec impatience cette adaptation de God of War, ce jeu a été fait pour le cinema. Avec des film comme 300 ou le Choc des Titans qui sort bientôt la voie est toute tracée pour un chef d'oeuvre en tous cas il y'a interêt ! ratage interdit

  • DCey

    Jusqu'à présent aucune des adaptations des jeux video ne m'a ébloui ou plutôt devrai-je dire ne m'a plus !

    - Hitman ... trop typique
    -Streetfighter, Mortal Kombat, Tekken, D.O.A (à classer ensemble car ce sont juste des navets, adapter un jeux de combat au cinéma, impossible car la trame scénaristique ne tiendra pas la route, voyons ... même le scénario de ces jeux est "vide" (mais si les jeux en question sont fun)
    -Silent hill est pour moi l'adaptation la mieux reussie d'un jeux vidéo (même si il est moyen et que on ne ressent aucune frissons)
    -FarCry, Doom, encore déception (mis à par la scène en vue à la première personne de Doom qui m'a beaucoup plus car c'est la première fois que j'ai vu ca au cinéma)
    -Resident evil ... Au secours ...
    Mais quel tristesse ce film, quel massacre, Alice mais qui c'est ca ? Des pouvoir psychiques ??? Non mais ? Quoi encore, des zombies qui utlise des armes pendant que l'on y est ! Et des angles de vue digne d'un amateur (et encore) !
    Et il y a Max Payne, un film que j'attendais avec impatience. Max payne étant pour moi un des jeux m'ayant le plus marqué ! Mais quel désastre ce film ... du début jusqu'à la fin, nul. 2 scènes de bullettime ... nul eux aussi...
    Comme John Malkovich le dit brillament WHAT THE FUCK ?
    Par pitié faut qu'ils arrêtent leurs conneries là ! Je veux pas voir mon MGS détruit par ces types, Fallout, Mass Effect, God of War, Final Fantasy et tant d'autres encore ...

  • JokerDreizen

    En général, les adaptations de jeux vidéos en films sont des désastres, et les adaptations de films en jeux vidéos rapportent des thunes tout en étant assez mauvaises (si on met de côté les grosses licences du style Seigneur des anneaux et Star wars qui arrivent toujours à nous pondre des jeux variés et originaux).

    Y'a ptêt des exceptions, mais rares.
    Halo par Neil Blomkamp aurait bien rendu, autant que Warcraft qui a l'air entre de bonnes mains.
    Pour ce qui est de Prince of Persia, ma foi, ça donne pas très envie ...

  • AlloCine

    Pour le choix de Metal Gear Solid, le dilemme a été terrible, mais nous ne l'avons pas retenu pour deux raisons :

    1) bien que la piste d'un film soit évoquée depuis 2002, il n'y a absolument rien de réellement concret, aucune nouvelles pistes ni annonces sérieuses autour du projet, si ce ne sont quelques rumeurs. Voilà déjà pourquoi il n'est pas dans le line up des licences attendues au cinéma, qui se repose avant tout sur des éléments concrets (scénario en cours d'écriture, annonces officielles, etc)

    2) pour la première partie du dossier, c'est vrai que nous aurions pu en parler davantage, mais là aussi c'est un choix. A lui seul, le jeu pourrait faire l'objet d'un dossier, tout comme nous aurions pu insister davantage sur un film comme "Matrix" qui est à la frontière des genres...Difficile de faire des choix :-)

    O.P.

  • In_Famous

    J'aime ce jeu, j'aime l'histoire, et j'aimerais le film <3 ... tout simplement les MEILLEURS jeu de la PS3

  • derossi81

    moi aussi j'attend god of war , sur grand ecran une vraie turie , et soul rever .

  • KIDICARUS

    la serie rogue squadron tirée de l'univers Star wars est purement excellente.
    ah vivement une suite sur console nintendo biensur ;)

  • draven_

    Franchement, Je suis un fan inconditionnel de "God of war" ! Je l'attend sur grand écran avec impatience ! Mais honnêtement, si le réalisateur est bien Brett Ratner (au secours !!!...) et notre héros Kratos Djimon Hounsou (et pourquoi pas DiCaprio tant qu'on y est !...), je donne pas cher du film...à mon (très) grand regret !!!

  • draven_

    Ces 2 jeux sont excellents avec une mention toute particulière pour le numéro 2 !

  • PanG

    Et MGS ? :'(

  • morgancity

    c'est ma plus grosse passion les jeux video

  • kuniwest

    Paul WS Anderson... LE massacreur de licence par excellence, Mortal Kombat, Resident Evil. Et surtout il a réussi en un seul film a détruire 2 des créatures les plus mythique du 7eme art, Alien et Predator. Sa ne lui suffit pas trois films resident evil que l'on peut qualifier d'abomination. Il en faut un autre, pour enfoncer le clou. Change de métier bouffon

  • kuniwest

    Waaaaahhhhh, SVP, faut pas toucher a un jeux comme ça!!! Meme réalisé en interne par sony c'est impossible de recréer le ressenti que l'on peut avoir en y jouant.

  • yvonchad

    John Moore a tellement raison...De meme que le pote de Xavier Gens dont je n'ai pas bien saisi le nom.
    Très bien ces petites videos...

  • Thiron

    Wi...Lucas a raison le marché du jeux vidéo a dépassé celui du cinéma mais en même temps j'ai la vague impresion que plus ça va...moins les jeux sont bon...
    L'une des principales caractéristiques est aussi leur énorme facilité de nos jours...je ne sais pa ssi on peut me qualifier de HardCore Gamer...mais moi, ça fait un bail que je joue (depuis tout petit petit) et je dois dire que les jeux trop court ou trop facile (le dernier Prince Of Persia) me pourrissent mon plaisir...

    Et sinon concernant, les sagas vidéoludiques Star wars...il y a deux sagas à essayer à tout prix: les Dark Forces (devenu ensuite Jedi Knight avec Kyl Katarn) et la saga de jeux de rôle Knight Of The Old Republic...

    La plupart des autres adaptations sont ratées ou baclés.

  • Liquidus

    bon dossier, seul regret, Metal Gear n'a même pas été cité, à part ds l'interview du rédacteur de gamekult.

  • alastor78

    "Tron, le premier film utilisant les effets spéciaux. "

    heu effets numériques, non parce que les effets spéciaux ça existe depuis méliès hein.

  • AlloCine

    Bien vu ! La boulette a été corrigée :)

  • Leon9000

    Passionnés de ces deux loisirs à la fois? Ca tombe bien, j'en fais parti même si le cinéma démeure ma première passion, car si le jeu vidéo a dépassé le cinéma en terme de divertissement il a besoin encore d'audace et d'initiative afin de l'égaler en tant qu'art.

    Excellent dossier au ton trés juste et lucide, j'ai le même avis que le réalisateur de District 9, le cinéma n'est pas au meilleur de sa forme et sur le déclin, cela dit, je me demande encore comment sera le futur du cinéma lorsque les jeux vidéos auront atteint une totale suprématie.

  • davsfilm

    Excellent dossier j'ai adoré!!! Vraiment très très intéressant

  • tyler_durden19

    15 pages avec même pas 20 lignes par page...Allociné a déjà le quasi-monopole de l'actu ciné sur le web, cette interface leur permet d'avoir plus de "clics" mais l'ergonomie pour le lecteur est vraiment pourrie...CHANGEZ!

  • tyler_durden19

    15 pages avec même pas 20 lignes par page...Allociné a déjà le quasi-monopole de l'actu ciné sur le web, cette interface leur permet d'avoir plus de "clics" mais l'ergonomie pour le lecteur est vraiment pourrie...CHANGEZ!

  • alanachantelune

    Attention, attention, vous aviez portant fait un dossier sur le doublage : on dit "comédien de doublage" et pas "doubleur" !!!!! Le doubleur, c'est la société de doublage, pas la personne qui prête sa voix !!!!!

  • DonKas

    n'importe quoi !

  • eternien

    Toutes les adaptations de jv en film sont naze et je pourrais dire que c'est pareille dans l'autre sens, mais ceux qui ont connus la grande époque des jeux 8 et 16 bits savent que non, à l'époque on savaient faire des jeux à licence de qualité, pas comme maintenant.

  • KIDICARUS

    heu sonic c'est 90 ou 91.
    vous devez confondre avec alex kidd qui fut la mascote de sega.

  • jonath08

    Ah Tim Schafer ! Faites ses jeux (notamment le récent Brutal Legend). Il y a une vraie écriture. C'est vraiment différent des Call Of duty où on tire sur tout ce qui bouge...

  • jonath08

    ah Wing Commander. Ma série de jeux vidéo préférée ! J'avais été bluffé de voir autant d'acteurs connus dans un jeu. Et puis les cinématiques, c'était pas du kitsch à la Command&Conquer. ça faisait vraiment un film (le budget allait avec d'ailleurs...)

  • Solid-Snake-Plissken

    Raah, Shenmue...Rien que de lire ce nom, je me demande quand on aura un jeu digne de son niveau...A part Metal gear (et encore, style bien différent...).SEGA a bien lancé Yakuza, c'est du bon, mais si ça rappelle Shenmue, ça l'est pas (ça m'empêche pas d'être fan).

    Bref, l'interaction entre les 2 médias existe déjà, ça s'appelle Metal Gear.Sinon, les adaptations, il faut "juste" capter l'essence du matériau adapté, l'esprit, et offrir une technique qui suit.

    24 Le Jeu est un assez bon exemple d'adaptation réussie, sans parler du chef d'oeuvre Batman Arkham Asylum.

  • Doctor B.

    "Je suis persuadé que dans les dix prochaines années, il y aura un véritable Citizen Kane des jeux vidéo"... Jouez à Shenmue I et II sur Dreamcast, qui a déjà 10 ans d'age et vous verrez que le "Citizen Kane" du JV existe déjà et que les grands univers ne servent pas qu'à tuer des grands mères.

  • Doctor B.

    "1986 : Sega crée le hérisson Sonic, lancé sur Master System." --> Il y a une erreur il me semble. Sonic est né en 1990/91 plutôt, pour relancer les ventes de la Megadrive et pour avoir une mascotte capable de concurrencer Mario. En 1986, c'est plutôt "Alex Kidd" que Sega a crée, une autre mascotte qui n'a pas eue le succès escompté.

  • Touffun

    une petite erreur pour les chiffres de call of duty; c'est pas 14 millions(14millions c'est pour cod4 uniquement ;) ) mais plutôt 55-60 millions de jeux call of duty qui ont étaient vendu pour l'ensemble de la saga et faudrait voir ce chiffre a la hausse avec COD:MW2

  • Touffun

    une petite erreur pour les chiffres de call of duty; c'est pas 14 millions(14millions c'est pour cod4 uniquement ;) ) mais plutôt 55-60 millions de jeux call of duty qui ont étaient vendu pour l'ensemble de la saga et faudrait voir ce chiffre a la hausse avec COD:MW2

  • Rif37

    Que de bévues....
    Sonic n'a pas été créé en 1986 sur Master System mais en 1991 sur Megadrive...
    -C'est le développement de Myst qui a commencé en 1991, sa mise sur le marché a eu lieu en 1993...
    -Si la playstation est bien sortie n 1994 au japon() en même temps que la saturn qui du coup ne date pas de 1996), Sony n'a rien a voir avec dune 2 de Westwood, édité par virgin interactive, qui est sorti en 1992
    Bref beaucoup d'erreurs et d'approximations... c'est très regrettable

  • Climteastwood

    la barre espace, c'est bien aussi

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