Si j'étais une jeune femme de vingt ans, je serais sûrement fan de "Girls", série créée par Lena Dunham (qui tien également le rôle principal) et produite par Judd Apatow, je la regarderais sans aucun doute avec mes copines, un litre de glace dans les mains. Le hic, le couac, le blème, c'est que je suis un grand dadais de vingt huit ans qui regarde "Sons of anarchy" et "Game of thrones" avec ses potes, une binouze à la main. Plus sérieusement, "Girls" avait tout pour plaire au premier abord. Pas mal fichue, bien jouée, parfois même pertinente, elle avait en elle toute les bonnes cartes. Malheureusement, la série fait le choix suicidaire de nous montrer le pire des comportements humains, les dix épisodes nous entraînant dans les déboires de quatre jeunes filles à papa proprement insupportables et clichées (l'héroïne égoïste et paumée qui couche avec un abruti notoire; la baroudeuse blasée qui se croit cool; la parfaite fille casée qui a des doutes sur son couple; la vierge n'ayant jamais dépassé le stade Disney) dont on se contrefout royalement. Si la série a le mérite de mettre en scène des femmes réalistes, loin des gravures de mode et d'être très crue, elle ne se débarasse jamais de ce côté petit bourgeois irritant et faussement provoc, se contentant d'aligner les scènes de sexe bien crades histoire de choquer la ménagère (le grand kiff des séries actuelles). Jamais attachante et rarement drôle, "Girls" est un sacré gros pétard mouillé.