Avis Freud

Si Freud passionne, c’est en raison de sa vision du personnage qui dépoussière la représentation traditionnelle du célèbre psychanalyste pour en proposer autre chose, pour la raccorder à sa puissance mystique fondamentale, conformément aux sensibilités du romantisme noir. La série fait penser à Penny Dreadful dans la perméabilité installée entre réalité et imaginaire, médecine officielle et sciences occultes, témoignage d’une époque, concrétisation par la fiction de ses fantasmes, de ses peurs et de ses espoirs. Elle prend également l’aspect d’une enquête criminelle, rappelant au passage la codification galopante des méthodes policières peu à peu uniformisées et véhiculées par le roman-feuilleton et la nouvelle au XIXe siècle. La mise en scène soignée s’appuie sur un travail de la photographie et de la lumière grâce auquel nous sommes introduits dans des espaces confinés et obscurs – le bureau, les salons mondains où l’on se livre à des pratiques ésotériques, la taverne où l’on vient boire et se provoquer en duel. Les personnages qui traversent ces lieux bénéficient d’une profondeur véritable, fruit d’une écriture rigoureuse : ils sont porteurs d’une forte charge érotique, sont des corps remplis de désirs et de fantasmes que la pratique de l’hypnose décuple et libère. C’est une série qui n’a pas peur de filmer l’éros et le thanatos, les deux pulsions essentielles chez l’homme parce qu’entremêlées et entre lesquelles louvoie l’existence humaine. Série passionnante et dotée d’une personnalité tonale, Freud constitue une excellente surprise, donne vie à un univers où l’Histoire s’ouvre au surnaturel de sorte à réviser un mythe qui resterait sinon de l’ordre de ce buste de pierre déconstruit en générique.

Ce n'est peut être pas la série du siècle. Et elle n'est peut être pas, aussi originale qu'elle n'y parait. Il n'empêche que c'est bien fait. Que ça m'a bien plu. Et surtout, qu'elle ne mérite certainement pas, ces notes aussi basses, et ces critiques aussi acerbes...

C'est très bien filmé, et superbement mis en scène. L'écriture est plutôt classique, et conforme aux standards moderne. Mais aussi élégante, plaisante, et parfaitement rythmé. Même si elle n'est pas exsangue, de quelques facilités, malgré tout bien amené. La direction artistique est très belle et classieuse. Et le casting, impeccable de charisme, et de justesse théâtrale. Certes, rien de bien poussé sur le plan biographique, ou de véritablement historique là dedans. Ni même de réaliste ou de profond. Juste du romanesque, et de l'anecdotique de surface, qui excite bien les sens. Les grands clichés populaires de Freud. Des rites occultes, débauchés et hérétiques. Une secte de tordu aristocratique, mené par des conspirateurs politiques revanchards. Du spiritisme, de la sorcellerie, de l'hypnose, et de la manipulation mentale fantasmagorique et surnaturelle. Les excès libertaires et pittoresques, de la grande bourgeoisie du XIXième. On a un peu l'impression de se balader, dans une version malsaine, toxicomane et érotique, du Secret De La Pyramide. Mais qui serait exclusivement conçu pour les grands niais, pudiques et fragiles de plus de 16 ans. Et qu'importe la futilité du geste, si le résultat est beau, agréable et divertissant...

Une œuvre fantasmé, émoustillante, cauchemardesque, fiévreuse et enivré. Par moment un peu sale ou brutal. De l'imagerie d’Épinal architecturé avec soin, et servie par une superbe esthétique millimétré au cordeau. Gentiment déviant et dégénéré. Délicieusement fantaisiste et extravagant. Bref, un bon petit esprit de vieille série B européenne des 70s. De la fiction en costume, qui dépoussière tranquillement le suranné, en piquant modestement un ton et des effets de style contemporain, à droite ou à gauche( The Alienist, Hannibal, Insidious, Under The Skin ). Ésotérique, sensuel et raffiné. Avec son quota de vice embourgeoisé et romantique, de misère sordide et crapoteuse, de sexe sulfureux et animal, de noirceur vénéneuse et élitiste, de violence sanglante et psychopathe, et de transgression culturelle et sociale en tout genre. Même si cette série Autrichienne, fait immédiatement penser à du Penny Dreadful, il faut admettre que par moment, Jean Rollin, la Amicus, la Hammer, ou certaine production italiennes ou espagnoles des années 60 et 70, ne sont pas non plus si éloigné que ça, de ce grand délire psycho-hallucinatoire...

Et si vous vous attendiez à l'histoire factuelle du véritable Sigmund Freud, dans un biopic sérieux sur sa vie et son œuvre, qui raconterais comment a-t-il créé la psychanalyse, passez votre chemin en accélérant le pas, au risque d'être sinon lourdement déçu. Tout juste une évocation baroque du personnage, qui d'un brillant et controversé pionnier de la psychiatrie, en aurait fait un laborieux et attachant détective amoureux, en jouant avec talent sur un registre stéréotypé, se situant toujours sur un ton entre le pop, le pulp, et le fantastique. En revanche, si vous aussi, vous appréciez l'onirique cauchemardesque, le fantastique d'ambiance arty, et les dévoiements farfelues d'un contexte historique réel( genre la démarche intellectuelle d'un Abraham Lincoln Contre Les Vampire, ou d'un Orgueil Et Préjugés Et Zombie ), à des fins de pur divertissements à sensation, vous apprécierez peut-être autant que moi cette série, et espérerez aussi une prochaine saison 2... S'il te plait Netflix, celle là, ne l'annules pas...

P.S. : Sur Netflix, je n'ai jamais vu autant de nudité masculine frontale. ça n'a peut-être pas grand intérêt. Mais je tenais tout de même à le signaler ^^

Un bijoux ! Evidemment il y a quelques longueurs et incohérences, mais on ne peut que s'incliner face à une prise de risque au vue de tous les plats réchauffés qu'on voit d'habitude.
Impressionné par certains acteurs et notamment les 2 policiers.

Les théorie Freudiennes sont noyées (mais quand même là), cachées entre les lignes de coke du scénario, dans un mélange d'ésotérisme et de chamanisme Hongrois (à juste raison alambiquées, tenez vous bien le contre transfert c'est au moment où spoiler: Freud écrit Fleur à la place de Martha
... Oui bon voilà, il était jeune et n'avait pas encore nommé le transfert, tous cela est sur un fil ; ceux qui ne connaissent pas Freud n'y verront que du feu concernant les théories, ne restera que le fil conducteur du neurologue devenu piètre hypnotiseur faisant tourner les tables des esprits, avant de découvrir ce continent encore inconnu qu'était la psychanalyse ; tout du moins consciemment ;)... Pas sûr que cela fasse du bien à l'immense Sigmund Freud. Le message c'est les chamans étaient les premiers psychanalystes.

Le public aime et j'en fait bien partie ! Oui il y a mélange des genres et alors ? La critique "autorisée" n'aime pas tant mieux. Comme dans les meilleurs romans populaires il y a une Atmosphère à couper au couteau, Vienne, un pur plaisir d'entendre la belle langue allemande, et si j'ai souris parfois de voir Docteur Freud aussi outrancier, c'était par connivence. Bon on peut ne pas se prendre la tête, profiter du spectacle et arrêter d'etre trop rationnaliste ?

Série historique trés bien faite avec une approche originale du Dr FREUD et de son oeuvre... bon je vous laisse , je vais aller me documenter sur le personnage...

Une série assez injustement sous notée par la critique. La photographie est superbe et crée une ambiance à la fois mystique et très sombre. Les personnages ont fait l'objet d'un véritable travail d'écriture et bénéficient d'une véritable profondeur. Quant à l'intrigue, qui est ce qui semble le plus déranger, oui la série ne retrace pas la vie de Freud, toutefois il est largement exagéré de dire que son personnage aurait pu être remplacé par n'importe qui. Tout d'abord, parce que Freud a effectivement travaillé un certain sur l'hypnose et s'y est même essayé lui même, ensuite parce que ses théories ou plutôt leurs prémices sont bien là. Ce n'est pas le but de la série mais on peut bel et bien y voir dans les derniers épisodes un début de construction de ses futures théories. Pour conclure sur le scénario en lui même, il est bien écrit, sait ménager le suspens et joue très bien sur la fine limite entre réalité et mysticisme. Donc oui, Freud est une bonne série, du moment qu'on ne s'attend pas y voir retranscrit sa vie, mais qu'on la prenne pour ce qu'elle est : un plaisant divertissement qui nous plonge dans la Vienne du fin du XIXe siècle.

Robert Finster est une belle découverte dans ce rôle tout en subtilité et sa partenaire Ella Rumpf sublime sa prestation en brillant elle-même. Mais ce qui fait baisser le niveau de cette série c'est l'embroglio dans lequel on nous entraine, sous prétexte de sujet complexe ( la psychanalyse) on nous embrouille l'esprit et on ressort de cette série en ayant l'impression d'avoir été dupé à la fois sur le sujet abordé et sur la manière de nous emmener dans l'histoire. C'est un Freud qui essaye de convaincre ses pairs de ses théories mais qui peine à nous convaincre en mélangeant ésotérisme, enquête et science, sur fond pseudo-historique.

Autant on aimera cette atmosphère très Peany Dreadful teinté de véritables concepts psychanalytiques autant on aurait aimé aller plus loin dans le sujet de la psychanalyse et que les théories soient posées et non distillés pour les connaisseurs (surtout avec des titres d'épisodes thématiques).
Enfin la dimension fantastique ne sert qu'à enfumer un peu plus nos esprits et à nous faire dire qu'ils ne savaient pas où ils allaient mais que Poe/ Doyle et Freud auraient passé un bon moment devant cette série chacun à sa manière.

Excellente série, il ne faut pas la prendre au 1er degré et surtout la mettre dans son contexte du 19 éme siècle.
Folie et sorcellerie étant associées.

Je m'attendais à regarder une série relatant la vie de Freud, ce n'est pas du tout le cas, la série a de nom que le personnage car mis à part évoquer quelques théories freudiennes (rapidement) et tourner autour de l'hypnose, ce n'est pas (du tout) le propos.
Des acteurs pas mal, surtout l'actrice qui joue le personnage de Fleur, un petit thriller '' ésotérique'' divertissant qui se laisse regarder avec plaisir avec quelques scènes assez gores un peu tirés par les cheveux et pas franchement utiles. J'ai bien aimé cette série et je la conseille malgré tout ! Un belle réalisation avec de jolis plans :)

L'idée est audacieuse mais tout part très vite au naufrage, grotesque en plus. C'est le Penny Dreadfull de la loose. Dommage car le mythe freudien était un terreau fertile.

Excellente série qui redonne à Freud la place qu'il mérite vraiment c'est à dire celle d'un charlatan mégalomane moins adepte de la méthode scientifique que des pseudo-sciences et de l'ésotérisme.

Série qui résume une partie de la jeunesse de Freud. Le scénario privilégie les flash-back et l'action, et oublie un peu la vie de Freud lui-même. Je vous recommande tout de même.

J'imaginais un biopic puisqu'il est classé dans « histoire, biopic et crime » mais ce n'en est pas un. C'est une fiction criminelle de la fin du 19ème, à Vienne, avec une approche freudienne explicative comme la régression ou le transfert. Il y a donc, en quelque sorte tromperie sur le titre et cela est un peu malhonnête. La réalisation est confuse et assez racoleuse avec sa dose d'hémoglobine, de misogynie et d'homosexualité. Cela pourra plaire à certains, ce qui n'a pas été mon cas.

Série originale Netflix voulant surfer sur la renommée de Sigmund Freud, ce thriller dramatique, policier et psychologique s'avère au final vraiment pas terrible. C'est même clairement une série qui rate un peu son hypnose. S'il est agréable de voir une grosse diversité sur Netflix en matière de productions étrangères, et que Netflix prospecte partout en Europe et même dans le monde pour se trouver du contenu original, il est regrettable que cette série loupe un peu le coche. Création autrichienne, "Freud" reprend le personnage éponyme emblématique pour le plonger dans une enquête sordide. Malheureusement, je suis un peu resté sur ma faim concernant cette série… Père de la psychanalyse, Sigmund Freud est une sommité dans son domaine, pour tout ce qu’il a apporté. Mais la série qui porte son nom ne compte pas offrir une restitution réaliste et précise de sa vie. Au contraire, on comprend dès la première scène que l’homme qu’on va suivre n’a rien d’un cador. Ou du moins, il ne l’est pas encore. C’est sa pauvre servante qui en fait les frais, en étant impliquée dans une séance d’hypnose qui a tout d’une mascarade. Malgré cette entrée en la matière qui fait passer Freud pour un petit malin drogué et quelque peu capricieux, il va vite avoir l’occasion de montrer ce qu’il sait faire en étant impliqué dans une enquête qui le fera coopérer avec une médium et un policier. La revisite d’une telle figure inscrite dans l’imaginaire collectif suscite de l’intérêt sur le papier. Toute relecture d’un matériau ou d’un personnage trop classique est toujours la bienvenue, comme quand, dans un autre genre, la série "Sherlock" modernise le mythe du fameux détective. Oui, on découvre bien Freud sous un autre jour, avec la part de libertés que la démarche implique. La série a au moins la qualité de détourner un personnage a priori très (trop ?) sérieux pour le rendre sympathique aux yeux du grand public. Robert Finster a d’ailleurs un certain charme dans le rôle principal. Il est le seul à vraiment sortir du lot au sein d’un casting qui force sur tous les traits de leur personnage respectif. On pourra, naïvement, penser que "Freud" peut être une porte d’entrée pour que le public s’intéresse à l’œuvre du vrai Freud et à ses travaux sur la psychanalyse, mais pas sûr que cette aventure qui flirte avec l’irréel débouche là-dessus tant elle passionne que par intermittence. Pourtant, la série se donne, avec des scènes graphiques, une belle ambiance générale et quelques passages un peu fous, ainsi que des décors vraiment soignés et une belle photographie. Mais ces sursauts ne peuvent pas cacher tout le reste. Et, surtout, le côté sulfureux est trop appuyé, comme si on cherchait à s’en servir comme une façade pour dissimuler tout ce qui ne va pas. Le ton détonnant est presque considéré comme une fin en soi, en portant que peu d’intérêt aux autres composants. La longueur d’une intrigue qui s’étend malheureusement sur huit épisodes (de quasiment une heure chacun) et le manque d’attachement pour ces personnages qui ont laissé la subtilité aux vestiaires sont des défauts rédhibitoires pour que "Freud" ait des allures de réussite. J'aurais aimé que ce mélange entre l’historique et la fiction débouche sur une proposition barrée. Mais même en ces temps de confinement où le grand public friand de films et de séries a encore plus de programmes télévisuels à se mettre sous la dent, on ne peut pas ériger l’ennui de nos vies comme excuse pour se satisfaire d’une série aussi peu stimulante et intéressante. Dommage que cette série Netflix manque autant d'enjeux et d'âme car elle avait un potentiel intéressant et aurait pu vraiment devenir, en tant que série policière dramatique et psychologique, une série à la "Sherlock" qui est autrement plus passionnante