Le film de Clint Eastwood et la série télévisée d’Andrew Sodroski traite du même personnage et des mêmes événements. Pourtant il n’y a que très peu de redondance, et les deux projets méritent, tous deux, le déplacement. Le 1er point intéressant de la comparaison analytique, est de relever que l’approche n’est pas la même. Eastwood voulait présenter l’affaire et le personnage de manière globale. La série voulait le faire de manière détaillée. Elle se donnait dix épisodes pour le faire. Le 2ème point intéressant à comparer, est que l’éclairage des faits relatés, lui non plus, n’est pas du tout le même. Eastwood met plus l’accent sur les épisodes du passé de Jewell. Eléments qui pèseront négativement dans la balance de la suspicion ultérieure. Les cinéastes de la série, et surtout John Avnet traiteront de ces épisodes de manière très elliptique. Ce qui est un peu dommage, car ils sont très éclairants. En revanche, Eastwood ne traite absolument pas du vrai coupable. Tel n’était pas son propos, d’ailleurs. Ce qui laisse à penser que les réalisateurs de la série ont un peu « triché ». Ils avaient, dans leur cahier des charges, la mission de parler essentiellement du poseur de bombe, or ils se sont énormément appesantis sur le suspect. Mais bon, on leur pardonne volontiers car dans cette affaire, les deux protagonistes sont passionnants. Un troisième élément de comparaison devrait encourager le spectateur à ne bouder ni le film ni la série. Le jugement aux antipodes porté sur les autres protagonistes de l’affaire. Ce sont toutes ces différences de traitement concernant la mère, les enquêteurs, la journaliste, qui donnent au cinéphile l’impression de ne pas voir le même film. Et ultime élément de comparaison : la prestation magistrale des deux acteurs. Entre Cameron Britton et Paul Walter Hauser, difficile de trancher. Même personnage, même force émotionnelle, mais avec deux jeux différents. E-pous-tou-flant !