Cette série de la CW devait à la fois ramener le public attaché aux dramas lycéens et celui de la S-F.
Malheureusement, la série échoue lamentablement tous ses objectifs, se réduisant à un vulgaire drama beauf lycée américain sur arrière-fond de survie post-apocalyptique.
La partie survie, et les choix moraux et décisions fortes que doivent affronter ces 100 jeunes venus repeupler la Terre après un hiver nucléaire, n'est qu'une façade scénaristique. Aucune intrigue forte ne s'y attache, et ces éléments reviennent selon le bon vouloir des auteurs.
Les seuls enjeux développés dans la série sont des intrigues familiales et amoureuses, ainsi que d'énormes questions morales posés aux spectateur avec la subtilité d'un Humvee.
Et régulièrement, ces décisions prises frôlent toujours le réactionnisme et l'autocratisme : la société que ces jeunes créent spontanément, ressemble fortement à un État gouverné par la force et le populisme, proche du fascisme.
Seul la loi du plus fort l'emporte, les pires atrocités sont permises dès lors qu'elle servent l'intérêt (tout relatif) de la communauté. La raison, incarnée par le personnage de Clarke, se plie le plus souvent aux injections de la force, incarné par Bellamy.
Autant, ce type de décisions est tout à fait justifié et parfaitement amené dans une série comme The Walking Dead, autant ici, ça arrive de nulle part.
La médiocrité scénaristique se révèle quand les auteurs décident de se servir des "Terriens", représentant la menace extérieur au groupe, quand celui-ci n'est plus tiraillé par des conflits moraux ou de personnes. Cet élément aurait dû être utilisé depuis le début de la série, mais il n'apparaît que vers le dernier tiers.
Une des erreurs gravissimes de mise en scène, au-delà des choix artistiques donnant le sentiment de regarder un soap type les Frères Scott, est de passer la plupart des épisodes à faire des aller-retour entre la station spatiale où sont les parents des ados et la surface où sont les héros. ça coupe la cohérence de la série et casse le rythme.
D'autant plus que les nombreux flash-back expliquent avec menu détails l'historique des personnages, plutôt que de laisser les spectateurs imaginer ce qu'ils ont pu endurer là-haut, et juger leur personnalité d'après leur action au sol, au lieu de se coltiner leur histoire personnelle "sauce sépia".
Côté casting, on est plus proche d'un Gossip Girl que d'un The Walking Dead, chaque acteur incarnant un stéréotype du lycée, sans jamais s'en détourner : la blonde (héroïne aryenne et chirurgienne de circonstance); le leader charismatique à poigne de fer; la brune méditerranéenne rebelle et féline; les deux geek; l'aventurier Don Juan; le lieutenant fourbe et avide de sang; etc.
La CW fait du CW, oeuvre simpliste, caricaturale, et dénuée de tout ambition ou enjeu.