Sous couvert de douceur ambiante, le cinéaste raconte l’injonction sociétale, la résignation [...], dans un monde où la force apparente l’emporte sur la vulnérabilité, et le hockey sur le patinage. Dans un état de grâce suspendu, l’harmonie perce à force de complicité des personnages et d’accompagnement formel.
Sandrine Kiberlain prouve une fois encore qu’elle est capable de percer des trouées dans le temps. Ce qu’elle accomplit sous la houlette de Guillaume Nicloux, cinéaste travaillé par les espaces où morts et vivants se cherchent et se trouvent parfois, relève de la haute voltige.
Louise Courvoisier filme son Jura natal pour nous conter une épopée agricole dotée d’un charme fou. Vingt Dieux est un triple récit de première fois, pour sa réalisatrice, ses comédiens et son personnage principal. Moderne et rustique, local et universel, elle réussit son affinage avec brio.
Ludovic et Zoran Boukherma changent de registre en adaptant le best-seller de Nicolas Mathieu. Ils s’ouvrent au souffle du récit d’apprentissage et du romanesque en format scope, et livrent une fresque bouleversante.
Montage d’archives inouïes, ravaudage splendide de bribes d’existence, "Nelly et Nadine" est, au-delà du témoignage historique passionnant, un hymne à la liberté absolue.
Le souffle qui emporte "En fanfare" est aussi original qu’il est ancré dans un humanisme authentique, un respect des hommes et des femmes ici racontés.
Que penser de Leni Riefenstahl ? Plus qu’aucun autre documentaire ne l’avait fait jusque-là, "Leni Riefenstahl, la lumière et les ombres" nous offre une matière, riche en archives astucieusement mises en scène, pour réfléchir à la question.
Très adroit pour manier la farce, le pastiche, Michel Hazanavicius sait aussi faire preuve de retenue, d’élégance et d’un profond humanisme, comme en atteste son dernier film, "La Plus précieuse des marchandises".
Agathe Riedinger signe l’un des premiers longs-métrages phares de l’année, mais aussi un portrait juvénile troublant et vivifiant, reflet du monde moderne. "Diamant brut" s’avère un écrin rare, révélant progressivement de multiples facettes, de la puissance à la fragilité, de l’éclat au silence.
Une force archaïque très puissante traverse ce brillant premier-long métrage et nous tient en haleine, mobilisés, de sa séquence inaugurale à son générique de fin.
Derrière la caméra, Guillaume Senez et sa cheffe-opératrice Elin Kirschfink scrutent les regards intenses, constamment aux aguets, de Romain Duris dans son rétroviseur, dosent l’ombre et la lumière, l’immobilité et le mouvement – donc l’espoir en marche – qu’induisent les séquences en voiture, et se font ainsi les explorateurs de nos vies chahutées par tant de paradoxes.
CONTRE - Cette fable pseudo féministe commence très bien : élégance et rapidité, on y croit. Et puis, au bout d’une heure, on a bien compris le côté "Portrait de Dorian Gray" version gore avec corps ouverts et fluides en tous genres. Faut c’qui Faust ! Sauf que rien n’évolue, tout devient répétitif, outrancier.
POUR - Film politique, coup de force féministe jusqu’au-boutiste, monstrueux, décapant et régénérant, il est sans conteste l’un des meilleurs « body horror movie » de ces trente dernières années.
L’élégance de la mise en scène est en accord avec celle des sentiments ici racontés. Et la lumineuse présence de India Hair, Camille Cottin et Sara Forestier est un atout majeur de ce film tout en délicatesse.
La présence brute de ces femmes et de ces hommes, la force de leurs témoignages suffiraient à faire pleurer une pierre et donner envie de renverser l’ordre établi.
La réussite de ce procédé narratif, outre la grande qualité du découpage classique d’Eastwood, est due à l’excellence de l’acteur anglais Nicolas Hoult, au jeu facial en parfaite adéquation avec le déchirement intérieur éprouvé par son personnage.