Une jolie comédie dramatique chantée, pleine de modestie, habitée par une nostalgie douce mais pas vindicative, et portée par un formidable duo de comédiens.
Pas si petit, disons un film de genre assez malin, essentiellement mû par son interprète principal (la distribution féminine étant un peu négligée) et prodigue (parfois trop) en idées de mise en scène.
Bref… Nous, on préfère l’horreur quand elle nous prend aux tripes, sans se contenter de les éparpiller. Destination Finale : Bloodlines se range dans la catégorie des plaisirs funky et coupables pour soirées frissons, généralement entre ados. Attention, interdit aux moins de 12 ans quand même.
Pas de suspense haletant, pas de virilisme exacerbé, pas de pelouse ni de coup franc, mais un récit qui s’attache à l’intime, une sorte de match feutré et vénéneux curieusement mâtiné d’imagerie gay. Sofian Khammes, l’agent relégué, nous épate comme d’habitude, mais autour de lui, la froide rigidité de l’interprétation nous laisse à distance.
Tout de suite un bémol dans cette partition : on sait exactement où le film va nous mener. La musique comme la psyché humaine sont soumises aux humeurs, aux variations, aux polyphonies, aux attaques et aux ritournelles. Le tout est de s’entendre, au propre comme au figuré. Pour autant, Grégory Magne (...) réussit à capter notre attention.
Chemin balisé mais scénario malin, peuplé de visages issus de la scène et du net. Les apparitions assez folles de Zabou Breitman et François Berléand n’en sont que plus savoureuses.
Un jeune flic a infiltré une organisation indépendantiste tamoule, à Paris. En plongeant dans cette communauté, il va peu à peu s’identifier à ceux qu’il doit neutraliser. Immersion tendue dans un environnement inédit et méconnu. Film coup de poing. Et coup de cœur.
Même Une pointe d’amour est bien joué et que les dialogues sont plutôt percutants, on s’ennuie un peu, la faute à un scénario trop faible vu l’ampleur du sujet. Heureusement que Grégory Gadebois fait partie de l’aventure.
La puissante allégorie de la première partie se perd alors dans un registre paranoïaque volontairement confus. Les fulgurances esthétiques qui ont longtemps jalonné l’œuvre de Cronenberg disparaissent au profit de dialogues abondants, abscons et sans âme.
Valérie Bonneton trouve l’un de ses meilleurs rôles dans cette comédie dramatique et sociale qui suit le parcours de femmes confrontées à des problèmes d’alcoolisme, avec fantaisie, gravité et humanité.
Par son environnement urbain et son étalement dans le temps, cette fresque sentimentale qui se double d’un roman d’amitié trouve une identité propre parfaitement de son temps.
Tout ceci fait quelques étincelles. Pas vraiment de méchant. Psychologie à gros traits. Juste de la sueur et du fun. Alban Lenoir, habitué aux rôles mâchoires serrées premier degré, nous a vraiment surpris. Paola Locatelli a davantage de marge de progression, pas seulement en F1.
Pas très convaincant, et même assez désinvolte. Surtout quelques semaines après la sortie d’On ira avec Hélène Vincent, formidable comédie qui se terminait également en Suisse, pour les mêmes raisons, mais dans la drôlerie et l’émotion.
Aucun temps mort. Entre hasards et quiproquos, chaque séquence fait avancer le débat sans disqualifier qui que ce soit, sauf les masculinistes réacs. Il fallait bien ça pour embarquer Judith Chemla (actrice réellement victimes de violences conjugales) dans l’aventure.
La Québécoise filme la montagne, le troupeau et les êtres avec une constance tranquille. Sans effets, ni drone, ni psychologie. Une sobriété qui finit par confiner à la neutralité et écrête les sommets vers lesquels pourraient nous emmener les personnages et leurs cheminements.
Peut-être qu’on anticipe vite la dislocation familiale qui se déroule sous nos yeux. On sent une écriture appliquée, dans laquelle se sont nichés des comédiens à fleur de peau. Formidable Félix Moati notamment, en père tyrannique, presque de bonne foi, renvoyé au déclin d’une utopie qu’il a lui-même créée.
Auparavant, pendant une heure, on l’aura cependant vu toucher, papouiller, enlacer, parler à son ami Moon, qu’il utilise comme oreiller et installe même sur un cheval à bascule, telle une peluche. Ce sont peut-être ces images qui resteront… Et on ne s’attardera ni sur le manque criant d’enjeux narratifs, ni sur l’interprétation très aléatoire.