Cette esthétique du malaise sous des atours séduisants participe de la réussite d'un film fascinant, interprété par une remarquable comédienne, Trine Dyrholm.
Thriller urbain confiné dans l’habitacle d’une voiture volée, "Piégé" tient la route de bout en bout dans une tension constante, pourtant réduite pour beaucoup aux seuls dialogues, ou à peu près, entre les deux protagonistes. Le film n’en reste pas moins des plus efficaces.
Le biopic que consacre Jean-Claude Barny, s'impose comme un film essentiel. Pas seulement parce qu'il s'intéresse au grand intellectuel et militant Frantz Fanon mais parce qu'il s'attache aux ressorts intimes de ses combats et engagements.
Charme et rebondissements dominent cette "Natacha (presque) hôtesse de l’air", une comédie à laquelle on prend un réel plaisir, emporté par une intrigue rocambolesque, un bel effort cinématographique et une interprétation classieuse.
La réalisatrice dresse le portrait d'une famille altérée, sorte de Rougon-Macquart des temps modernes, où l'hérédité entraîne son lot de traumatismes, transmis sans exception de génération en génération.
Le résultat est frappant, comme si le réalisateur pétrissait le matériau humain, à la fois son sujet et son outil de travail, pour en sculpter les replis les plus intimes. Ce geste artistique mis en œuvre sous l'œil de la caméra dans une réalisation ultra-épurée saisit le spectateur et provoque l'émotion, en profondeur.
Marianna Brennand a trouvé le ton juste, souvent implicite, mais toujours éloquent grâce notamment à l'interprétation de la jeune Jamilli Correa, pour raconter des parcours féminins où la violence se transmet de génération en génération.
En brossant le portrait d'un homme dont la vie est enfermée dans un espace géographique et social, le film nous montre comment des institutions, ici la justice, peuvent parfois contribuer à ouvrir des horizons, et se révéler utiles, même incidemment, pour faire bouger les lignes de destins tout tracés.
D'un visuel somptueux, mais sobre, tenu par une dramaturgie quasi shakespearienne, "Le Joueur de go" interpelle par son univers autant que son intrigue portée par des personnages envoûtants, au carrefour du polar et d'un portrait psychologique, projetés dans un exotisme fascinant.
Malgré une réalisation un peu ronronnante, "Lire Lolita à Téhéran", porté par la grâce et l'engagement de l'actrice iranienne Golshifteh Farahani, et par le casting brillant des femmes qui l'entourent, est un hymne à la puissance libératrice et salvatrice de la littérature, et des mots.
Sans esbroufe ni lyrisme de mauvais goût, Thierry Frémaux partage en toute sincérité sa passion et son émotion, intactes, face à toute l'humanité de ces images et ces mondes perdus sauvegardés par les Lumière.
Ken Scott soigne sa reconstitution temporelle de Paris tout en donnant la prédominance aux rôles qui participent d'un film touchant, dans lequel plus d'un se reconnaîtront. Non pas par rapport à Sylvie Vartan, mais à sa propre sensibilité, sa culture et ses passions.
"La Cache" est un film plein de tendresse et de fantaisie, qui offre à Michel Blanc un très beau rôle, à sa mesure, pour quitter la scène avec élégance, entouré par un casting aux petits oignons.
Inspiré de personnages et de fait réels, "Radio Prague", au-delà de son sujet passionnant et parfaitement traité, fait preuve d'une magnifique mise en œuvre dans la maîtrise de l'image, du cadre et de la lumière, soignés avec un perfectionnisme de tous les instants, remarquable pour une première œuvre.
Shiori Ito nous confie "Black Box Diaries", témoignage bouleversant d'une femme victime de viol, mais aussi enquêtrice de sa propre affaire. Un récit à cœur ouvert étalé sur huit ans, qu'elle dévoile non sans appréhension, mais avec une authenticité désarmante. Entre nos mains, elle laisse son histoire.