Cette comédie musicale, dont le charme suranné rappelle les films de Jacques Demy, assume un style kitsch aux réjouissants faux airs de boule à neige dont le décor est une reconstitution colorée des années 1970.
Le film navigue alors entre le présent, avec toute la réalité crue de sa déchéance physique, et les années 1960 dans une Amérique en pleine ébullition culturelle. Le tout parfaitement maîtrisé par un Paul Schrader, 78 ans, qui trouve dans Leonard Fife, comme dans son créateur Russell Banks, un alter ego générationnel confronté aux choix moraux et éthiques de tout un pays.
L’une des grandes forces du film de Guillaume Nicloux est d’avoir su dépoussiérer le mythe pour nous offrir une Sarah Bernhardt vivante et vibrante, dont l’extrême modernité résonne jusqu’à nous.
Trente ans après Le Roi Lion, Mufasa raconte la jeunesse du père de Simba, héros du dessin animé au succès triomphal dont Disney a produit une version en images de synthèse photoréalistes en 2019. Reprenant la même technique, cette fable, spectaculaire mais trop prévisible, célèbre l’union face à la force.
Inspiré de l’univers de Tolkien, ce film d’animation à la japonaise offre un scénario original et plaisant servi par des images spectaculaires, mais il ne parvient à se démarquer des adaptations cinématographiques du « Seigneur des anneaux » par Peter Jackson.
Très attendue, l’adaptation au cinéma du prix Goncourt 2018 séduit par son esthétique et l’interprétation de Paul Kircher sans jamais atteindre la puissance sociale et émotionnelle du roman.
Ce thriller sans relief, qui nous fait entrer dans les coulisses de l’élection du pape, souffre d’un scénario simpliste, qui éclipse son soin esthétique et la qualité du jeu des acteurs.
Adapté du livre d’Emmanuel Carrère, le cinéaste russe en exil Kirill Serebrennikov dresse, malgré quelques fulgurances de mise en scène, le portrait ambigu de ce personnage sulfureux, ouvrier et écrivain devenu militant ultranationaliste, qui a contribué à écrire sa propre légende.
D’une grande justesse, ce premier film éprouvant suit une jeune Française en Syrie, dans une maison de femmes destinées à devenir les épouses de djihadistes.
Si la démarche peut apparaître au premier abord expérimentale, il faut accepter de se laisser guider dans les méandres de son imaginaire pour en apprécier la beauté. Qu’il s’agisse des forêts de bambou artificielles de son Orient de pacotille, des temples enneigés du Japon ou du ballet de scooters sur un rond-point vietnamien sublimé par une valse de Vienne.