Les taux de mièvrerie et de puérilité dépassent la norme bessonienne habituelle. Le tout est filmé comme une publicité pour céréales, c’est tout juste si on n’entend pas les corn flakes tomber dans le bol.
Si le film appuie, de façon un peu répétitive, sur la thèse de la violence paternelle faisant le lit du fascisme, la description de l’emprise subie par Licia, la mère des deux garçons, mécanisme aussi vicieux que mystérieux, est implacable.
D’une sobriété formelle bienvenue, mais au volontarisme trop voyant, ce film sur des migrants vient allonger une liste déjà longue (et pour cause…), sans apporter d’autre originalité que celle de son décor basque.
Ce monde magique (l’image est somptueuse) et les grands thèmes enfantins du récit (il faut sauver E.T. ) contrastent avec la cruauté du sous-texte. Pas de répit pour l’Homme, et encore moins pour le père. On a bien compris que ce film était une ode à l’intelligence des Ochi. Était-ce une raison pour écrire des personnages humains aussi monolithiques ?
Malgré cette contrainte, on s’émerveille devant la richesse d’un univers foisonnant, dans lequel les cochons volants croisent les dragons célestes. Et où les scènes de combat, impressionnantes, se marient à merveille avec un humour bon enfant, pour petits et grands.
Si l’initiative est salutaire, le film perd en crédibilité à force de souligner chaque émotion, les bons sentiments venant systématiquement dévitaliser les moments de bravoure, à l’image d’une course de rallye au milieu d’un désert et d’une scène de retrouvailles émouvante entre une mère et ses enfants.
Trop séquencé et déjà épuisant alors que débarque Christophe Lambert en chauffeur de taxi bavard et largué, Alterlove est surtout un écrin pour deux doux acteurs de talent, Kim Higelin (l’héroïne du Consentement) et Victor Poirier.
rôle de premier film, étrange, dérangeant, presque volontairement mal aimable avec son esthétique lo-fi : lumière blafarde, images tremblantes, grain de la pellicule 16 millimètres.
Ce thriller en huis clos, inspiré par les dangers de la technologie omniprésente dans nos vies, avait tout pour séduire. Mais en abusant des retournements de situation absurdes, le film échoue à rendre sa critique pertinente, et finit ironiquement par nous faire rire.
Cette relation difficile n’est pas, à l’écran, aussi émouvante qu’elle aurait pu l’être. Et si l’engagement politique nourrit des scènes plus fortes (une filature meurtrière dans la foule, notamment), il reste malgré tout au second plan et semble simplifié. Avec cette relation où l’équilibre fait défaut, le film ne trouve pas non plus le sien.
S’il est vrai qu’on se désintéresse rapidement de l’enquête, on finit en revanche par être ému par ce duo père-fille qui tente de se reconstruire après la mort de la mère.