Dans une comédie douce-amère réussie quoique manquant parfois de relief, Maria Alché et Benjamin Naishtat brossent avec humour les ravages du néolibéralisme dans le microcosme universitaire argentin.
Dans ce guêpier où l’écriture est à la peine, résiste au mieux la loufoquerie triste d’un dénouement câlin et l’humanité du trio d’acteurs dépareillés, bonne à prendre.
À travers le parcours de jeunes désœuvrés dans trois pays, le superbe premier long métrage d’Eduardo Williams dresse le portrait d’une génération désabusée à l’heure de la mondialisation.
Sobre et précis, le premier long métrage de fiction du cinéaste français calque son pas sur celui de son héros, un jeune Syrien sur la piste d’un ancien bourreau.
Amusant de voir que malgré tous ces efforts pour souligner l’unicité de la culture du pays du "Bonheur national brut", le Moine et le Fusil est aussi abrasif qu’un film Disney : à la fin, tout le monde est content, la démocratie a du bon et les torts sont oubliés pour peu que l’on ait bon cœur.
Jouant dès le départ la carte d’un loufoque trash – quelque part entre Dupontel et Dupieux - le film aura du mal à trouver sa singularité alors qu’il recherche en permanence le pas de côté.
Pour qui se soucierait de morale et de politique, c’est assez abject, exploitation du pire humain d’autant plus déplaisante que son exécution est au cordeau et qu’elle ne procure aucun vertige qui viendrait justifier sa pseudo-cruauté, ni sa toute petite méchanceté.
Dans ce film de bord de mer et de paysage, la part la plus réussie de la proposition se situe dans la captation de petites marines (comme on les désigne en peinture) animées, qui exhalent une douceur nostalgique assez poignante.
Nouvelle étape de la stratégie de franchise autour de l’œuvre d’Alexandre Dumas, l’adaptation impersonnelle et très rodée du Comte de Monte-Cristo par le duo Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière est surtout servie par la fraîcheur de sa jeune garde d’acteurs, avec un luxe de moyens.
Comme si Sans un bruit : jour 1 actait une nouvelle étape dans la mutation du film apocalyptique, plus en phase avec le sens de l’histoire : après le blockbuster Cassandre, le film soins palliatifs.
Déroulé, comme le premier volet, au gré d’une quête dont l’objet sera d’aboutir à une concorde d’émotions contradictoires, le récit est moins poignant, mais presque aussi ingénieux.
On peut parler de film sur le patrimoine, trouvant sa conclusion dans une scène de transmission du bien immobilier. L’envisager comme un documentaire animalier sur une intelligentsia hors sol, finalement érigée comme tributaire des valeurs vraies, n’aide pas à comprendre le fourvoiement d’un auteur dont on préfère largement se rappeler l’œuvre passée.
Le film, pas plus qu’il n’a su commencer, ne sait comment finir et ce n’est pas grave. Puisqu’il se passe quelque chose entre les deux, qui dure, qui marche, qui court et sourit.
Si on a du mal à croire à cet itinéraire, c’est qu’il est trop pavé de clichés et ne s’incarne jamais dans la mise en scène : le jeu de l’acteur, sur une seule note, les dialogues souvent maladroits, et les coups de force du scénario font écran au milieu qui est filmé, et à des rituels qui auraient demandé une précision plus documentaire.
(...) Il cherche à nous serrer le cœur en nous mettant à la place de l’ami négligé, dans l’ombre – et pâtira un peu de n’en faire qu’un point de vue. Mais il y a Carmen, et la mer, et les corps qui brûlent d’un désir de film (plus que d’autre chose, au fond), alors pourquoi pas, après tout, l’été commence, et il commence là où le cinéma finit