On s’ennuie ferme dans cette déambulation nocturne prétexte à des discussions sur la vie et l’amour aussi verbeuses que pleines de vacuité, et filmée de façon pompeuse.
Cette production BlumHouse ne démérite pas, assumant son statut de série B maligne régie selon une unité de lieu et de temps, qui manque de crédibilité mais entretient savamment la paranoïa contemporaine des harceleurs anonymes sur les réseaux sociaux.
Le récit adopte chaque point de vue, non pas pour donner des circonstances atténuantes, mais pour expliquer comment on en est arrivé à une situation qui dégénère et une escalade de la violence sans retour en arrière possible, à cause de la précarité.
L’approche avec laquelle Federico Luis filme ces personnes à la marge est peu commune. À travers leur ordinaire, dont le cinéma les dépouille souvent, et le besoin de Simón de se conformer à elles, il estompe au risque de l’inconfort les frontières tracées entre différences et normalité. Audacieux.
Son témoignage et ceux de ses filles, ainsi que les documents d’archives, forcent l’admiration et donnent un éclairage humain et plein d’intelligence au regard des évènements récents.
Tourné dans les montagnes des Carpates avec des animatroniques et non des effets numériques, cette rencontre du troisième type évoque E.T. (1982), de Steven Spielberg, par sa grâce, sa pureté, sa douceur, sa délicatesse, sa beauté et sa poésie.
Injectant ça et là un humour bienvenu, quoique inégal, à son récit un peu balisé mais porté par des actrices inspirées et sans maquillage, le duo de réalisateurs signe une comédie dramatique émouvante sur ces femmes qui livrent un combat quotidien pour remonter la pente.
Dans cette histoire très émouvante de courage et de résilience, Emmanuel Finkiel déploie un mélange de délicatesse et de force dans les sentiments dont lui seul a le secret.
L’initiative eût été audacieuse si ce sujet très actuel ne servait pas seulement de prétexte au déroulé d’une farce ringarde dénuée de la moindre ambition formelle et d’originalité. L’abattage de Valérie Lemercier et la bougonnerie familière de Gérard Darmon n’y changeront rien.
Régis Wargnier mêle les genres comme ses personnages les saveurs, mais la mayonnaise ne prend pas. Si là encore il fait dans la belle image, on s’ennuie ferme face à son romanesque daté et son intrigue mal ficelée aux mystères trop vite éventés et déceptifs.
L’étude des relations intrafamiliales dans une société de plus en plus individualiste est intéressante, mais cette comédie dramatique trop linéaire aux notes de piano omniprésentes se révèle plus tendre que vraiment drôle. Longuette également.
Le film pâtit hélas de son audacieuse structure, la femme complexe peinant à vraiment percer derrière la militante iconisée malgré la prestation d’Albina Korzh.
Si l’intrigue prend un peu de temps à se mettre en place, si les parenthèses oniriques avec Vincent Delerm sont dispensables, comme sa scène d’amour finale dans un lieu singulier, elle amuse beaucoup tout en faisant, loin du virilisme ringard, l’éloge de la douceur.
Formellement, le résultat est beau, pas seulement grâce aux paysages, et l’aventure alpine touchante, mais l’on peut regretter que l’ensemble finisse presque par évacuer la précarité de la profession malgré ce qu’en montre sa première partie.
Il y a là un regard délicat et des personnages attachants incarnés par des acteurs qui ne le sont pas moins, Ramzy Bedia et la jeune Patience Munchenback en tête.