“Sur la route, personne ne vous entend crier” pourrait être le sous-titre de ce premier film qui parvient à installer une ambiance tendue grâce à son rythme effréné, et où percent la culpabilité et les remords d’un routier confronté à ses actes.
Si sa démarche est, à n’en pas douter, sincère, Jennifer Devoldère s’applique à suivre un récit convenu, et signe une comédie, par endroits, maladroite.
La réalisatrice choisit d’évoquer la sexualité des anciens à travers un personnage fictionnel nourri de témoignages bien réels souvent passionnants, ce qui malheureusement ne transparaît pas à l’image, trop aseptisée.
Introduit par une dystopie narquoise sur Noël, Marcel le Père Noël est un conte musical “banlieusard” tonique et drôle, entremêlant sociologie et condition sociale autour du Père Noël et d’un livreur de pizzas. La preuve qu’on peut être léger et édifiant.
Retraçant la dernière année de Franz Kafka, rongé par la tuberculose et par l’urgence absolue d’écrire et d’aimer, ce film, à la fois élégant et sobre, revient sur l’amour fécond qui unit l’écrivain à la jeune Dora Diamant dans les bras de laquelle il mourut.
Entre patinage à l’air libre et décoration des sapins, deux récits différents sur la forme mais rappelant pareillement, avec humour et sans moralisme mièvre, que l’esprit de Noël consiste d’abord à se rapprocher de l’Autre par-delà l’envie de s’amuser.
Unique premier film de la dernière Compétition officielle cannoise, et l’un des rares signés par une réalisatrice, "Diamant brut" brosse le portrait à la fois touchant et imparfait d’une jeune femme obsédée par le désir d’être vue et aimée à tout prix.
Idées courbes et ligne droite pour "Le Choix" où un contremaître liquide un mensonge routinier devenu un secret inhabitable. Émouvant sans pathétisme, ce portrait claustrophobe d’un homme médiocre qui s’élève en se salissant enfin est une réussite.
Les constantes de la vie/l’amour/la mort perçues dans un unique lieu, au fil du temps. La prouesse technique est indéniable, la promesse d’un chef-d’œuvre conceptuel est presque tenue, malgré un romanesque un peu trop convenu et une émotion qui tarde à venir.
On retrouve un Xavier Beauvois inspiré, notamment dans l’écriture de son personnage principal, père de famille au bord du gouffre qui renaît dans une fuite insolite.
Guillaume Senez retrouve, après "Nos batailles", Romain Duris pour un joli film sur la parentalité et un fossé culturel déchirant les familles au-delà du genre et des frontières.
Durant le Siège de Sarajevo, des cinéastes continuèrent à filmer. Jean-Gabriel Périot exhume ces films et donne la parole à leurs auteurs dans ce documentaire riche et brillant, dont on partagera ou pas certains partis pris, mais qui remue et interroge.
Julien Colonna signe un premier long sensible sur sa Corse natale, par le biais d’un angle romantique et à travers le regard d’une adolescente dont le père est un baron de la pègre locale. Beau film estival, "Le Royaume" impressionne par la force de sa narration.
Trois courts métrages tissant avec intelligence un long cohérent dans lequel nos deux amis ours apprennent à faire des glaces, à jouer avec la neige et à traverser la Terre pour aller à un festival de sorbets au pôle Nord. Toujours aussi drôle et tonifiant.