Paru aussi sous les titres "Le curé et la jeune femme" ou "Le prêtre et la jeune fille". Projeté au Festival des Trois Continents Nantais 2012. Une tragédie qui peut trouver écho dans toute récession économique. Ce village brésilien autrefois prospère et soudain figé peut en effet rappeler la désertification 2012 des campagnes en marche, résultat de l'hégémonie financière. Seule la musique peut arracher quelque grimace à ce chef-d'oeuvre trop méconnu des sixties. Reconnaissable à sa jeune femme sexy dans ses petites robes d'été au milieu des ruines. Trouble servante d'un bienfaiteur paternaliste, indifférente à un fou. Les mâles tous derrière cette fleur fraîche haïe des fanées... Leur point de ralliement à tous faute de pertes sévères au plan matériel et familial, la religion... Superbe plan de l'alerte soutane flanquée de vieilles grenouilles... A l'inverse de l'ancien curé, le nouveau, frais comme un gardon, damnerait une sainte. Le spectateur jubile longtemps d'ailleurs, entre foi et chair, proche d'imaginer le couple piétinant les sauvages. A partir d'un poème, Joaquim Pedro de Andrade tisse une intrigue maudite d'avance, et pour cela délectable, distillée en un noir et blanc minutieux. La chute fait transpirer !