Ridley Scott étudie au West Hartpool College of Art et au Royal College of Art de Londres. Au début des années 60, il intègre la British Broadcasting Company (BBC) et devient réalisateur d'une série policière très populaire sur la chaîne, Z Cars. Il est également chef décorateur sur deux séries de science-fiction, Out of the unknown (1965) et R3 (1964), et devient rapidement l'un des réalisateurs télé les plus inventifs du moment.
C'est en 1977 que Ridley Scott effectue son passage au grand écran avec Les Duellistes, un drame historique porté par Keith Carradine et Harvey Keitel. Le long-métrage obtient le Prix du Jury au Festival de Cannes. Le cinéaste enchaîne alors deux longs-métrages de science-fiction très vite élevés au rang de films culte : Alien, le huitième passager (1979), où Sigourney Weaver se trouve confrontée à un abominable extraterrestre, et Blade runner (1982), qui voit Harrison Ford incarner un chasseur de primes traquant des Replicants. Pour ce film, le cinéaste affronte ses producteurs et se voit contraint de rajouter une voix off explicative et une fin plus optimiste.
En 1985, Ridley Scott connaît son premier échec commercial avec Legend, un film d'heroic fantasy interprété par Tom Cruise. Il enchaîne alors deux polars, Traquée (1987), où Tom Berenger s'éprend de la richissime femme dont il doit assurer la protection, et Black rain (1988), où Michael Douglas incarne un flic tenace face à un dangereux yakusa.
En 1991, le cinéaste britannique obtient un triomphe public et critique pour Thelma et Louise, road-movie mené tambour battant par Susan Sarandon et Geena Davis, nommé à six reprises aux Oscars, notamment dans la catégorie Meilleur réalisateur. La décennie 90 va toutefois être marquée par quelques déconvenues pour le réalisateur. Ni 1492 : Christophe Colomb (1992), ni Lame de fond (1996) et ni À armes égales (1997) n'obtiennent les faveurs de la critique et du public. Ridley Scott retourne alors à la production avec la série télévisée The Hunger (1997), adaptée des Prédateurs, film réalisé par son frère Tony en 1983.
En 2000, le très rentable (plus de 450 millions de dollars de recettes dans le monde) et primé Gladiator (Oscar du Meilleur film et du Meilleur acteur pour Russell Crowe) témoigne une fois de plus du génie de son metteur en scène, lequel est parvenu à réinventer le genre classique et démodé du péplum. Abonné dès lors aux fresques historiques, il se voit confier la réalisation de projets d'envergure, tels le violent et réaliste La Chute du faucon noir (2002), basé sur la bataille de Mogadiscio en octobre 1993, et Kingdom of Heaven (2005), ayant pour cadre l'époque des Croisades.
Ridley Scott, véritable "touche à tout", se consacre également à la mise en scène d’œuvres au budget plus restreint et moins axées sur le spectaculaire comme Hannibal (2001), la suite du Silence des agneaux, ou les comédies Les Associés (2003), avec Nicolas Cage, et Une grande année (2007), qui le voit collaborer à nouveau avec Russell Crowe pour un atypique périple provençal. C'est toujours avec l'acteur néo-zélandais en vedette qu'en 2007, Ridley Scott signe American Gangster, thriller également porté par Denzel Washington dans la peau du célèbre malfrat Frank Lucas. Il reste très attaché aux grands bandits américains puisqu'il produit L'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford avec Brad Pitt la même année. Il passe ensuite côté police, CIA plus précisément, avec Mensonges d'Etat où il retrouve une vieille connaissance en la personne de Russell Crowe.
En 2009, Scott collabore pour la cinquième fois avec son acteur fétiche sur Robin des Bois, en affichant clairement sa volonté de réaliser une sorte de Gladiator médiéval. Côté production, il aide des projets audacieux et pertinents avec sa société Scott Free (Welcome to the Rileys, Le Territoire des Loups, etc.). Il produit ainsi en 2010 le documentaire Life in a Day, réalisé par Kevin McDonald avec l'aide des internautes du monde entier et du site Youtube. Cet attrait pour les projets ambitieux, le cinéaste l'a aussi pour ses propres réalisations, comme le montre son grand retour à la science-fiction avec Prometheus en 2012, à la fois préquelle de son chef d’œuvre Alien, et premier volet d'une future trilogie. Michael Fassbender, qui y joue l'androïde David, retrouve Scott l'année suivante avec Cartel, un thriller controversé dans lequel il côtoie Cameron Diaz, Javier Bardem, Penélope Cruz et Brad Pitt.
Le 19 août 2012, il perd son frère, Tony Scott, qui met fin à ses jours en se jetant du pont Vincent Thomas Bridge à Los Angeles. Malgré cette épreuve, le cinéaste continue d'enchaîner les projets. Il signe des fresques ambitieuses en costumes (le péplum Exodus: Gods And Kings dans lequel Christian Bale campe ni plus ni moins que Moïse, le moyenâgeux Dernier Duel, Napoléon sur le célèbre empereur), de la SF (Seul sur Mars, Alien: Covenant, la série Raised by Wolves), et des adaptations de faits divers (Tout l'argent du monde inspiré de l'histoire vraie du kidnapping de John Paul Getty III, House of Gucci sur le meurtre de l'homme d'affaires Maurizio Gucci).
À 85 ans, le réalisateur prolifique tourne la suite très attendue de Gladiator, avec Paul Mescal en successeur de Russell Crowe.