Né le 22 août 1980 à Bondy en Seine-Saint-Denis, de parents ivoiriens, Jean-Pascal Zadi s'installe avec sa famille à Ifs, en Normandie, alors qu'il est enfant. Après un bac littéraire et un BTS en communication, il s'inscrit au Cours Simon, qu'il quitte au bout de deux semaines, après qu'on lui a rétorqué qu'il ne serait pas crédible en Molière.
Il se lance alors dans le rap avec le groupe La Cellule, mais aussi derrière la caméra où il réalise des clips et des documentaires. Le premier d'entre eux, Des Halls aux bacs, revient en 2004 sur le parcours de rappeurs indépendants désormais reconnus comme Sefyu et Youssoupha. La même année, il s'associe à son ami d'enfance, Geoffroy Dongala, pour monter la société Gombo Productions. Grâce à celle-ci, Zadi signe en 2008 son premier long de fiction, Cramé, avec un budget de seulement 5000 euros. Suit African Gangster deux ans plus tard, porté par le rappeur Alpha 5.20, qui se vend à 10 000 exemplaires en vidéo.
Jean-Pascal Zadi continue sur sa lancée en 2011 avec Sans pudeur ni morale, produit par sa nouvelle boîte, Douze doigts production. Il y invite des guests comme Thomas Ngijol, Fabrice Eboué, Mokobé du groupe 113 et Alibi Montana. Après le documentaire African Dream consacré à Magic System, il se fait remarquer par Canal+ où il apparaît dans l'émission du Before du Grand Journal. Touche-à-tout, cet autoditacte publie aussi un roman, Bastos à crédit, en 2014, et co-anime une émission sur la radio Le Mouv'.
En 2020, il explose auprès du grand public avec Tout simplement noir, co-réalisé avec John Wax. Alors que ses précédents films n'étaient visibles que par le biais de circuits indépendants, cette comédie rencontre non seulement un vif succès en salles mais entre en résonance avec l'actualité et le mouvement Black Lives Matter. Le long-métrage ne passe pas non plus inaperçu auprès de la profession : il est nommé au César de la meilleure première oeuvre et permet à Zadi de remporter le prix du meilleur espoir masculin.
Emilie Schneider