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Michael Mann qui s'attaque à un biopic, c'est un fait déjà excitant en soi. Mais quand le personnage étudié se nomme Mohamed Ali, alors on attend un choc entre deux stylistes qui exercent dans leur catégorie respective: le cinéma et la boxe. Et au niveau des combats, on ne peut être déçu. La caméra de Mann danse entre les corps et capte l'ambiance autour du ring de façon saisissante. Cette mise en scène très réaliste procure une ...
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On se gardera bien de tenter une interprétation de ce titre énigmatique ; réfléchir à la proposition formelle est déjà en soi un sacré défi. Construit en deux parties, « Syndromes and a Century » aborde des questions existentielles et amoureuses en prenant pour décor principal un hôpital – en pleine campagne, puis à Bangkok. Outre ce motif commun, on relève également des situations et des dialogues similaires au début des deux ...
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C’est toujours une déception quand un film d’un cinéaste que l’on admire ne répond pas tout à fait à nos attentes. « Le Garçu », dernier long-métrage de Maurice Pialat, donne à la fois le sentiment d’être totalement ancré dans l’œuvre de son auteur en reprenant des caractéristiques liées au montage et aux thèmes abordés dans les films précédents, et en même temps d’opérer un décrochage étonnant dans le ton. Si ...
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« L’invasion des profanateurs », version Kaufman, adopte une stratégie narrative qui peut paraitre surprenante et qui se révèle contre toute attente largement payante, à savoir le choix de porter une démarche explicative du phénomène surnaturel tout en ne cédant pas à l’effroi qu’il procure. Le prologue donne le ton en montrant très précisément le trajet de cette entité venue de l’espace qui va se déposer sur les ...
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Ce pourrait être un film emblématique d'une génération ou d'une époque ; Cavalier fait le choix volontaire de ne pas élever son film à ce niveau en adoptant une forme mineure, récréative , et un ton volontiers malpoli. Comédie désenchantée sans jamais tomber dans la mélancolie, "Le plein de super" parvient à être relativement accessible sans pour autant rendre ses personnages sympathiques ou ses ressorts comiques conventionnels. Le ...
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Dire que Ari Folman adapte Anne Frank serait beaucoup dire, il laisse au contraire le personnage réel hors-champ dans le présent et ne le met en scène que dans les nombreux retours en arrière pour se centrer autour du destinataire fictif – Kitty –, qui devient enfin un corps de cinéma. Avec un tel dispositif, on pourrait formuler l'interprétation selon laquelle Anne Frank appartient au passé et n'aurait rien de contemporain ; or, le ...
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Peter Weir ne se contente pas de prédire l'apocalypse dans "La Dernière Vague", mais il raconte aussi la descente aux enfers d'un homme qui bascule dans l'irrationnel et qui devient un antagoniste mystique pour une tribu aborigène vivant au sein même de Sydney. Document sur le rapport complexe des blancs australiens aux aborigènes et film fantastique déployant ça et là des visions abstraites et envoûtantes, "La Dernière Vague" accomplit ...
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Attention, cette critique dévoile des éléments essentiels de l'intrigue.
Après "Get Out" qui avait proposé une vision horrifique du racisme, au détour d'une série B qui trouvait un bel équilibre entre humour grinçant et terreur sourde, et Us" – titre ambivalent –, qui allait plus loin dans le discours métaphorique mais qui s'embourbait quelque peu dans une surcharge de couches scénaristiques, Jordan Peele intrigue avec un nouveau ...
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Dès le premier plan fixe filmé depuis l'intérieur d'une grotte, Michelangelo Frammartino est attentif au changement de luminosité, au bruit et au mouvement des animaux qui apparaissent un peu plus haut : en somme, un tableau naturel est en train de se construire. Capter la nature dans toute sa diversité est le projet du cinéaste, que ce soit lors des scènes dans la montagne – filmer dans le plus grand calme les hommes et les bêtes ...
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David Blue Garcia imagine une suite à ce classique du cinéma d'horreur en érigeant les éléments du film original comme reliques mythiques (petites figurines que l'on trouve dans des shops, le retour du personnage de Sally Hardesty, la tronçonneuse littéralement dépoussiérée) tout en y apportant une touche gore des plus explicites, un contre-pied fait au film de Hooper, qui suggérait davantage qu'il ne montrait. Ce goût pour le sang ...
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Le troisième long-métrage de Thierry de Peretti traite d'une obscure affaire d'un trafic de drogue qui aurait été organisée par les sommets de la police française dans les années 2010. Plutôt que d'éclaircir les nombreuses zones d'ombre de ce "scandale d'état", le cinéaste corse va au contraire creuser le mystère en créant de longues scènes dialoguées dans lesquelles il devient vite impossible de démêler le vrai du faux. Le ...
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Petit film en apparence que ce "Petite Solange", au vu de la tonalité douce-amère adoptée par Axelle Ropert, qui comprend que la situation filmée (un couple en train de se séparer) porte déjà en soi un potentiel dramatique. Plutôt que de filmer le moment depuis l'intérieur du couple et de s'exposer à toute une série de règlements de comptes, la cinéaste décide de prendre le point de vue de l'ado, Solange. C'est à travers elle que ...
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Il va sans dire que le thème de la rédemption – abondamment creusé par Paul Schrader et par le cinéma en général – n'est pas très singulier et, a priori, le traitement qui en est fait dans "The Card Counter" ne transpire pas l'originalité non plus (un ancien militaire assagi va devoir dissuader le jeune Cirk de se venger d'un ancien tortionnaire). Si la relation entre William et Cirk et ce qui en découle n'est pas la part du film la ...
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Film hautement langien, "Panique" met en scène le parcours d'un homme seul contre tous ; non sans rapprochements avec "M le Maudit" – à la différence que Monsieur Hire n'est, lui, pas coupable – le film représente certes un personnage singulier, mais surtout un acteur hors du commun, qui joue clairement à contre-emploi. Il faut bien mesurer le geste de Duvivier quand il filme Michel Simon, star absolue du cinéma français, reconnu pour ...
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Premier film d'une trilogie, "Before Sunrise" frappe d'abord par la densité de son écriture ; en effet, dès les premières minutes en train, le jeu de séduction s'instaure entre Céline et Jesse. Ce jeu, qui va prendre la forme de multiples réflexions sur l'amour, le couple et le passé des personnages, permet à la fois de nouer une complicité entre eux, et de saisir le pouls d'une ville. Vienne, ville culturelle, au centre de l'Europe, ...
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Il se murmurait que Paul Thomas Anderson allait se tourner vers une ambiance plus chaleureuse après la froideur – relative – de "Phantom Thread". À la vision de "Licorice Pizza", on est étonné par la sensation qui nous a été procurée et qui, de mémoire, ne l'a jamais été de la part d'un des précédents films de PTA, à savoir celle d'avoir vécu durant 2h15 dans un rêve, une bulle idéale de drôlerie, d'amour et d'émotion. Mais ...
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Après "La vie de Jésus", Bruno Dumont poursuit dans la même voie d'une description d'un environnement sordide, où il faut faire de sacrés efforts pour trouver "l'humanité" qui est pourtant le titre même du film. Il y est question d'une enquête policière autour d'un viol et meurtre d'une jeune fille, mais celle-ci est davantage inscrite comme un fil conducteur placé en arrière-plan que comme un véritable moteur : ce dont il est ...
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L'idée initiale ainsi que la première partie de "Adieu Monsieur Haffmann" sont plutôt intéressantes en ce que la relation instaurée entre le personnage de François Mercier et celui d'Haffmann demeure sur le fil du trouble. Ce dernier n'est pas causé par l'influence d'un des deux hommes, mais par la situation elle-même : le bijoutier n'ayant pas réussit à fuir Paris pour rejoindre sa famille, il doit être caché dans sa propre maison ...
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Un film d'aventures typique des années 90, doté d'effets spéciaux assez élégants et porté par un élan sentimental dépourvu de cynisme. "Jumanji", c'est bien sûr le plaisir de revoir ces innombrables animaux, catastrophes naturelles ou autre chasseur psychopathe sortir tour à tour d'un jeu personnifié, contenant une sorte de monde parallèle qui équivaut à un retour à l'état sauvage ; c'est aussi l'émotion de retrouver un groupe de ...
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La version de "Jeanne d'Arc" signée Dreyer est unanimement célébrée par la critique : on y loue le jeu expressif de Maria Falconetti, la mise en scène flamboyante suivant les regards avec une acuité sans pareille et en guise de sous-texte une critique acide du monde ecclésiastique. En regardant de près cet objet culte, ce qui frappe avant tout, c'est la quantité de cartons qui illustre bien l'idée que Dreyer voulait faire un film ...
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Avec "Douleur et gloire", Pedro Almodóvar avait livré son grand film autobiographique et récapitulait un certain nombre d'obsessions formelles et thématiques. Comme arrivé au bout d'un chemin, le cinéaste devait prendre une autre direction et les deux options choisies dans "Madres Paralelas" sont surprenantes : la maternité et le franquisme. Almodóvar se frotte pour la première fois à la politique et au passé tortueux de son pays, il ...
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Le titre français ne rend pas forcément justice au personnage de Richard Williams ; le titre original, lui, décrit beaucoup mieux l'impact du personnage sur ses filles : omniprésent, décidé à tout contrôler, King Williams semble pourtant ne pas donner l'impression de connaître quoi que ce soit au tennis. Pour quiconque connaît un peu ce sport, les quelques observations et entrainements de Richard sont plus que suspects, frôlent ...
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Il faut se méfier des films à twist : le retournement de situation final peut être si impressionnant qu'il éclipse tout ce qui précède ou, au contraire, il permet de reconsidérer tout ce qui a été vu et lui donne une autre coloration. Notre vision du film change alors sensiblement et sa thématique est creusée via un angle nouveau et insoupçonné. Dans "Les Autres", le twist opère une logique de renversement réussie en ce que le ...
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Steven Spielberg adapte le drame de Leonard Bernstein, Stephen Sondheim et Arthur Laurents, déjà porté à l'écran par Robert Wise. Sans avoir vu le film de ce dernier, Spielberg rejette la fixité de Wise et crée une mise en scène plus en accord avec l'âge d'or de la comédie musicale hollywoodienne : le corps et la musique sont mouvement, et il convient de filmer les deux en prenant le parti de l'euphorie du déplacement. Toutefois, là ...
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Avant d'écrire, on aimerait parfois prendre du recul sur les films, afin de pouvoir objectiver l'émotion ressentie durant la projection. Si certaines œuvres ne nécessitent pas forcément ce temps (en raison notamment de leur relative pauvreté), d'autres demandent au spectateur de laisser infuser leurs images : c'est le cas des longs-métrages d'Apichatpong Weerasethakul, lentes méditations qui envoûtent et font réfléchir autant pendant ...
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"The French Dispatch" a reçu un accueil mitigé lors de sa présentation au festival de Cannes : certains critiques ont notamment décrit un film inégal, formellement abouti mais dépourvu de fil directeur. Le film de Wes Anderson a en effet de quoi dérouter, il est certainement le moins narratif de son auteur et celui qui réfléchit le plus sur la singularité de cet art formaliste. Passé un prologue sympathique sans être emballant, le ...
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Nanni Moretti se renouvelle avec "Tre Piani", puisque la forme chorale est inhabituelle pour le cinéaste et c'est la première fois que ce dernier adapte un roman. Ce qui frappe dans les premiers instants, c'est l'aisance avec laquelle Moretti passe d'une histoire à une autre, présente les drames familiaux qui nouent le récit sous une forme claire et épurée. Les sujets traités sont lourds (détestation d'un père pour son fils, une mère ...
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Le deuxième long-métrage de Kelly Reichardt est minimal sur le plan narratif, mais tortueux dans la relation entre les deux personnages principaux. L’histoire est simple : deux amis de longue date partent camper durant tout un week-end. Ce que filme Reichardt est ici moins une histoire d’amitié que la fin d’une relation, la cinéaste emploie d’ailleurs un rythme lent, se sert des couleurs automnales et assume les longs moments de ...
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À partir d’une idée originale, capable d’inspirer un bon suspense, Rémi Bezançon va se livrer à une critique du monde éditorialiste et de son opportunisme cynique. Assez drôle dans sa manière de montrer la circulation d’une croyance absurde – il va de soi que le pizzaiolo n’a pas pu écrire un chef-d’œuvre de la littérature –, le film réussit à créer une alchimie entre Fabrice Luchini (dans sa zone de confort) et ...
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Film culte signé Tsui Hark, « Time and Tide » est un pur objet formaliste. En effet, il ne faut pas trop chercher à comprendre un scénario pour le moins alambiqué : celui-ci n’est qu’une ligne de fuite au sein de laquelle s’engouffrent des figures n’ayant pour fonction que de se battre et survivre ; quant à la mise en scène, elle amplifie, stoppe, singularise chaque mouvement, le tout dans un élan de chorégraphie virtuose. ...
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La mort arrive et pourtant c’est aussi la vie, plus que jamais, qui est captée par la caméra attentive de Pialat. Quand bien même une femme est en train de mourir du cancer, son fils Philippe continue de tromper son épouse, et son mari Roger de courir les femmes qui passent dans sa boutique ou dans le bistrot du coin. Pialat met en scène des personnages assez peu sympathiques, mais incroyablement vivants, qui n’ignorent pas le drame de ...
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Yvan Attal met en scène la belle idée de traiter un rapport de classe à travers les origines et surtout la parole. Les scènes où Daniel Auteuil (Pierre Mazard) et Camélia Jordana (Neila) travaillent ensemble sont les plus réussies, car elles contiennent une pluralité d'affects pertinents au regard de la relation : défiance, drôlerie et apprentissage se mêlent avec justesse, au point où la préparation au concours d'éloquence change ...
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Nadav Lapid se met en scène en cinéaste présentant son dernier film dans une bourgade située dans le désert israélien. Il réalise que son film ne correspond pas aux critères imposés par le ministère de la culture. Dans la lignée formelle et thématique de "Synonymes", "Le genou d'Ahed" se déroule sur une journée et déploie une rage immodérée contre Israël, décrit ici comme un état totalitaire. En même temps que Y. se lance ...
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Bruno Dumont surprend une fois de plus avec "France", mélange de satire et de mélodrame, ensemble difficile à appréhender à cause de ses nombreuses ruptures de tons. La dimension satirique demeure la plus évidente, Dumont opérant une critique cinglante du journalisme en ce qu'il n'obéit pas à sa règle fondamentale, à savoir restituer le réel. Plutôt qu'une capture documentaire des événements, le personnage incarné par Léa Seydoux ...
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En remettant à "Drive my car" le prix du meilleur scénario, le jury du dernier festival de Cannes a récompensé un film aussi complexe que majestueux. On y suit d'abord l'histoire d'un couple qui dysfonctionne, dont la communication est mise à mal – et l'on comprendra pourquoi. Hamaguchi montre à quel point le dialogue entre les deux époux ne passe que par leurs professions respectives : quand Yusuke et Oto font l'amour, elle trouve alors ...
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Le premier film de João Pedro Rodrigues témoigne d'une radicalité singulière et difficile à appréhender. Loin de proposer une trame narrative, ce sont plutôt une série de fantasmes qui se déroulent dans une nuit qui n'en finit pas : fantasmes déstabilisants, parfois violents, que le cinéma dit "traditionnel" ne met en général jamais en scène, et qui peuvent ici pleinement s'exprimer car ils ne sont en aucun cas surplombés d'un ...
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