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Tout le monde le sait : "Marie-Antoinette" mélange musique classique et pop-rock. Ceci a pour but de décontenancer le spectateur, Sofia Coppola méle le passé et le futur, elle détruit la notion du temps afin de nous montrer que le film n'est pas le biopic de la royale franco-autrichienne mais bien l'histoire universelle d'une jeune adolescente abandonnée dans un monde de simulacres. La réalisatrice réussit son épreuve. Effectivement, on ...
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A l’occasion de la première intrusion de la couleur dans le cinéma d’Akira Kurosawa, «Dodesukaden» (Japon, 1970) offre un feu d’artifices pictural de couleurs miroitantes et incandescentes. Au cœur de la misère, dans un bidonville décrépissant où vivent toute une communauté, des rouges flamboyants côtoient des verts murs et des bleus irradiants. Difficile de ne pas s’extasier devant le charme des teintes, qui rappellent ...
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«Kidzu ritan» (Japon, 1996) de Takeshi Kitano conte l'histoire de deux jeunes «délinquants» qui s'amusent à racketter leurs camarades, etc... Jusqu'à ce qu'un jour ils tombent sur plus fort qu'eux. De cette incident va naître leur désir de grandir, de devenir quelqu'un. En réalité, le film parle de l'histoire de 5 jeunes japonais qui vont plus ou moins réussir. Le pessimisme de Kitano achèvera le film sur un cercle bouclé ...
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Le silence et l’absence qui marquent les premières minutes de «Kagami no onnatachi» (Japon, 2002) de Kijû Yoshida sont assez marquantes pour pouvoir être mentionnées. S’ouvrant sur une musique pincées -couvrant tout le film d’angoisse- et éludant les visages derrière des pare-brises ensoleillés ou un parapluie blanc, l’incipit du film renie les identités, le visage des personnages pour mieux les perdre. Ce n’est pourtant pas ...
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Du passage occasionnel d’Akira Kurosawa dans la production soviétique résulte un film-fresque dans lequel se forme un regard dialectique des plus rousseauistes sur la nature: «Dersou Ouzala» (URSS, 1975). Après l’échec commercial de «Dodesukaden» au Japon, le cinéaste est contraint de fuir son environnement cinématographique pour pérenniser la création de son œuvre. Biopic, avant l’heure, sur un guide de montagne, cet œuvre de ...
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Quelques traits gribouillent la silhouette d’un homme des villes. Nimbé de gris et de couleurs sombres, cet homme est un rond mobile dans le feu des dessins. «Idiots and Angels» (USA, 2008) de Bill Plympton développe la plastique propre à Plympton pour lui donner l’aspect de l’eau, matière versatile selon les humeurs du vent qui la caresse. Le dessin animé de Plympton est comme cette eau, variable au gré de celui qui la touche. ...
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«De l’autre côté du lit» (France, 2008) de Pascale Pouzadoux, derrière son esthétique saturée de convenances et ses couleurs flashy évoquant Brigitte Roüan, n’entend rien de moins que capter le cliché d’un foyer familial français. En faisant interpréter le couple moyen par deux vedettes du cinéma populaire français, Pouzadoux, d’une part, permet de faire financer son film et, d’autre part, considère la situation du bon ...
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Confondre le phénomène de la peinture et celui du cinéma, rendre similaire l’aspect d’un Seurat et d’un Cavalier sont les enjeux auxquels tendent le cinéma numérique. Pourtant il semble que la belle confusion entre le cinéma et la peinture ne soit pas tant une question de moyen qu’une question de geste artistique. Arnaud Desplechin avec «Rois et reine» (France, 2004) procède au même mouvement que les peintres. En fonctionnant ...
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La famille, vaste programme que le cinéma ne cessera jamais d’user. Le cinéma américain, plus que n’importe quel autre, sait englober depuis les films de John Ford toute l’imposante structure qui accompagne le pôle familial. Dans cette tradition artistique de la famille comme symptôme du fonctionnement social, Arnaud Desplechin réalise «Un Conte de Noël Roubaix !» (France, 2008). L’ampleur et la vigueur du film (tant dans la ...
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Le cinéma français a toujours entretenu avec la comédie un rapport étrange, retranché dans l’extrême des vulgarités (cf. Max Pecas) ou dans une curieuse absurdité (cf. de Bunuel à Moullet). Jean-Marie et Arnaud Larrieu pratiquent la réunion de ces deux tendances dans «Le voyage aux Pyrénées» (France, 2008). Un couple d’acteurs vient se recueillir dans les montagnes pour y trouver la quiétude que le monde citadin ne peut leur ...
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Elle est un géant perdu dans les ravages d’un tsunami. Lors de la Nouvelle Vague, sous la prestance médiatique des Truffaut, Godard, Chabrol, Rohmer et Rivette, Agnès Varda réalise en 1962 l’un des plus beaux films français : «Cléo de 5 à 7». 46 ans plus tard, elle demeure trop peu connu du grand public, seuls les cinéphiles avertis savent qu’elle n’est pas seulement la femme de Jacques Demy et l’ami de Chris Marker. Auteur de ...
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La prophétie des grenouilles annonce une pluie diluvienne astreignant les hommes, les herbivores et les carnivores à se réfugier ensemble dans une miraculeuse grange-bateau. Le film d’animation de Jacques-Rémy Girerd contient une audace toute paradoxale. Usant d’un graphisme élémentaire voire schématique où les corps sont un assemblement de formes géométriques arrondis aux extrémités, les arrondissages des trombines participent à ...
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Le cinéma moderne vient de naître avec le néoréalisme italien qui s’éteint dès 1952 avec «Umberto D.». La modernité procède à son développement en ne devenant plus l’affaire de quelques mouvements nationaux épars mais en infiltrant les œuvres mêmes de quelques grands réalisateurs. «Sommaren med Monika» (Suède, 1953) d’Ingmar Bergman prend la relève du néoréalisme en projetant au sein de l’œuvre l’intimité de son ...
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Peut-être le film le plus connu de Jean-Pierre Melville, «Le Samouraï» (France, 1967) est l'histoire d'un homme solitaire, un exécuteur de basse besogne, un tueur professionnel en somme. Joué magnifiquement bien par Alain Delon, qui confirme son statut d'acteur formidable, Jeff Costello, le tueur à gage accomplit un contrat qu'on lui a demandé. Mais Jeff Costello sera suspecté par la police. Heureusement, la maîtrise du tueur lui aura ...
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Sur la nuque d’Olivier, les frères Dardenne dessinent avec «Le Fils» (Belgique, 2002) la tragédie d’un homme. Enseignant menuisier dans un établissement scolaire, Olivier vient un jour à faire la connaissance d’un jeune adolescent, assassin accidentel de son fils plusieurs années auparavant. Dans une trame linéaire qui, comme souvent chez les Dardenne, laisse clairement voir le problème narratif et sa résolution, Olivier et ...
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"Le Pari" est une critique vivace sur les gens qui tentent d'arrêter de fumer. Campan et Bourdon n'ommettent aucun détail, ceci afin de mieux les amplifier. Les situations n'en deviennent que plus drôle. Le film est une comédie de deux Inconnus sur le tabac. Hilarant, toutefois moins bien que "Les 3 Fréres". Bernard Campan et Didier Bourdon en beau-f' faux-cul nous concotent 1h30 d'humour. Entres autres les meilleurs situations : les ...
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Jean-Luc Godard et les stars : presqu’une condition sine qua non. «Le Mépris» (France, 1963) unit deux célébrités de son époque : B.B. que se partagent les paparazzi (cf. «Paparazzi» de Jacques Rozier) ; J.-L. G. que s’arrachent et qui déchire la critique. Partagé entre ces deux sommités du moment –qui n’appartiennent pas franchement au même milieu-, «Le Mépris» raconte l’histoire «du cinéma (qui) substitue à notre ...
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Le cinéma de Jean-Pierre et Luc Dardenne, derrière son apparente simplicité véhiculée par une caméra légère, rarement posée, révèle un discours métaphorique sur l’expression du cinéma par le truchement des affres sociales. Une telle prise en compte ne serait que fortuite si elle s’appliquait à un seul film («L’Enfant» est le plus représentatif). «Le Silence de Lorna» (Belgique, 2008) vient étayer cette hypothèse. La ...
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Cinématographie, art du temps. Au travers de «Die Grosse Stille» (Allemagne, 2005), Philip Gröning stagne les secondes, mais plutôt que de les cristalliser dans une vaine contemplation de sublimement, le cinéaste allonge les secondes, les dilue dans le temps. Cette évaporation temporelle, non sans rappeler étrangement les haïkus japonais, se dispense d’ennui par la vie qui emplit le documentaire. Effectivement, si l’œuvre se ...
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Pour sa première réalisation parlante, Charles Chaplin clôt son film sur un des plus beaux monologues que le cinéma ait donné à entendre. Il est bon de commencer de critiquer «The Great Dictator» (USA, 1940) par sa fin, la puissance de cette tirade finale aspirant tout l’humour et les rires qui parcourent film pour les réunir sous la tutelle d’une idée forte et intimement américaine, de par son libéralisme : la foi sans faille en ...
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Le film est d'une hétérogénéité, dans ses émotions, inégalable. On passe de l'angoisse au dégout, du dégout à la peur, de la peur aux larmes, des larmes à la confusion, de la confusion aux rire puis des rire à la tendresse. L'histoire va de pis en bien. Gaspar Noé est un génie quand à la conception hors du commun de son scénarii. L'intelligence du spectateur est mis à contribution comme ses sentiments. On ne peut s'empêcher de ...
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"Into the Abyss" serait comme la dernière station de la passion des WASP texans. Au terme de leur (brève) existence semble ne se dessiner, pour tout horizon, que le couloir de la mort, la lourdeur du deuil ou l'incarcération à perpétuité.
De front, face caméra, Herzog recueille les paroles des personnes qui gravitent autour d'un même crime dont le centre névralgique est le jeune Michael Perry, condamné à la peine de mort.
Mené par une ...
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Les derniers films de Tim Burton sont devenus des textes à trous. Articulés sur le même modèle, fondus dans un même moule, le réalisateur, à chaque film, n'a plus qu'à combler les manques par des inventions graphiques, aux mêmes tracés gothiques, à la semblable noirceur charbonneuse.
"Frankenweenie" atteint un sommet d'automatisme. Plus désincarné que "Les noces funèbres de Tim Burton" (2005), moins trucculent que "Dark Shadows" ...
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« J.Edgar » (USA, 2011) : Eastwood cru 2012. État des lieux : les cinq derniers films du cinéaste accusaient une déclinaison dangereuse et trahissaient l’installation du cinéaste dans un confort mélodramatique ronflant. « Hereafter », dans la partie américaine du medium repenti, s’extrayait du marasme pour recouvrer une grandeur narrative, modeste à l’instar du cinéaste, mais pleine et incarnée. « J. Edgar », nouveau biopic. ...
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(Aucune critique ne devrait conseiller de voir un film. La critique n’est pas un avis, elle permet un dialogue entre le rédacteur et son lecteur, sur le principe qu’ils ont vu tous deux le film. Ne lisez donc pas ce texte sans avoir vu « Lady for a day »). Le malaise. C’est le sentiment étrange qui court à l’esprit à la fin de « Lady for a day » (USA, 1933) de Frank Capra. Comédie symptomatique du cinéaste, en cela qu’elle ...
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C’est assez saisissant que « Cowboys and Aliens » (USA, 2011) de Jon Favreau ait pu même être écrit alors qu’ont été réalisés –depuis des décennies- « The Big Sky », « The man who shot Liberty Valance » ou « Unforgiven ». Chacun de ces films, classiques parmi les chefs-d’œuvre, réussit à respecter les codes du western, tout en gratifiant les personnages et l’intrigue d’une profondeur humaine, qui subvertissent la ...
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Le sujet-problème de «Versailles» (France, 2008) de Pierre Schoeller est évident : la misère des sans-abris. Le paysage que dresse le cinéaste est celui d’une France grise, déchirée entre les costumes aristocratiques, les palais somptueux et les forêts insalubres dans lesquelles domicilient un groupe de S.D.F. Tout le moteur du film repose dans le passage d’un enfant de sa mère à un pur inconnu. D’emblée Schoeller nous expose ...
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Depuis la moitié des années 2000, le cinéma de Clint Eastwood est hanté par la seconde guerre du Golfe. Le diptyque d’Iwo Jima écornait, par le truchement du passé, la supercherie de l’imagerie officielle des guerres. Grande épopée, en deux pans, « Flags of our Fathers » et « Letters from Iwo Jima » formaient deux somptueux chants du cygne, engagements critiques contre l’interventionnisme bushiste. S’ensuivît « The ...
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Les incursions d’Hitchcock dans la pleine comédie sont rares. Si « The Trouble with Harry », comédie macabre à l’humour pince-sans-rire, tient de l’ironie hitchcockienne, « Mr. and Mrs. Smith » (USA, 1941) est un pur produit hollywoodien, une screwball comédie du remariage telle que les studios en furent friands à cette période (avec Frank Capra et George Cukor en figures tutélaires). A priori, les auteurs du film semblent être ...
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1940. Hitchcock occupe confortablement une place cardinale dans le cinéma britannique. Voilà, alors que l’Europe croule sous les conflits de la seconde guerre mondiale, que David O. Selznick (producteur et auteur de « Gone with the wind »), l’invite aux Etats-Unis pour y réaliser des films dans son studio. « Rebecca » (USA, 1940), adapté de Daphné du Maurié, signe donc l’introduction d’Hitchcock dans l’industrie ...
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Pour « Saboteur » (USA, 1942), Alfred Hitchcock fût louer par Selznick au studio Universal. Émancipé de la mainmise oppressante du producteur, Hitchcock put s’adonner à sa création autant que possible. Le film poursuit la trilogie anti-nazie du cinéaste, entamée avec « Foreign correspondent » et poursuivie avec « Lifeboat ». Il s’ouvre sur l’incendie d’une usine d’aviation. Disposant de peu de moyens, 700 000 dollars, ...
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Avec « The Trouble with Harry » (USA, 1955), Alfred Hitchcock entreprend une charmante pirouette dans son œuvre. Alors qu’il vient d’entamer sa période la plus prolifique en chef-d’œuvre (le temps rêvé des « Rear Window », « North by Northwest » et « Vertigo »), adjoint de Robert Burks à la photo et tout récemment de Bernard Herrmann à la musique, Hitchcock s’aventure sur un terrain auquel le public de son époque ...
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A l’engorgement stylistique de «Marie-Antoinette», Sofia Coppola répond par une mise en scène feutrée dans «Somewhere» (USA, 2010). Auréolé d’un Lion d’or à Venise, le quatrième long-métrage de Coppola fille accomplit le plus simplement possible le programme esthétique de la cinéaste : des personnes riches de leur célébrité plient sous le spleen des jours creux. En l’occurrence, Johnny (un ersatz croisé entre ...
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Dernière collaboration entre Alfred Hitchcock et David O. Selznick, c’est un film de procès. « The Paradine Case » (USA, 1946) repose sur une intrigue qui pourrait être celle de n’importe quel autre film de procès (de Capra à Lumet). Une femme est accusée d’avoir assassiné son époux (aveugle) et l’avocat qui doit la défendre s’éprend d’amour pour elle. Tout film de procès, en-soi, est menacé par un excès ...
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Avant dernier film d’Alfred Hitchcock, « Frenzy » (Grande-Bretagne, 1972) signe le retour du cinéaste dans son pays natal. Succès en salle à l’époque de sa sortie, l’œuvre retranche l’esprit anti-bourgeois d’Hitchcock jusqu’à sa plus extrême expression. Un tueur en série sévit à Londres en étranglant des femmes avec une cravate, jouissant devant leurs yeux convulsés. Film de bout de course, « Frenzy » laisse entrevoir ...
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La fascination exercée par le cinéma d’Alfred Hitchcock tient en grande partie à ce que ses films, des premiers jusqu’aux derniers, possèdent une cohérence d’ensemble rarement aussi accomplie par d’autres cinéastes. Dans « Torn Curtain » (USA, 1966), alors que sont absents Bernard Hermann et Robert Burks – les collaborateurs les plus fidèles du réalisateur -, tout Hitchcock est là : le découpage métrique, d’une rigueur ...
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