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    Le déjeuner sur l'herbe
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    Freaks101
    Freaks101

    152 abonnés 619 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 juillet 2013
    Pas le plus connu des films de Renoir, c’est pourtant un de mes préférés. A travers cette fantaisie bucolique, le cinéaste oppose technique de la science, course au progrès et aux profits, à la beauté sauvage et indomptable de la nature. La rigidité et le pragmatisme des capitaines d’entreprise et des savants est mise à mal par la jeunesse et leur soif de liberté. Grâce à l’intervention du dieu Pan, qui apparaît sous les traits inoffensifs d’un vieux paysan accompagné de son bouc, Renoir redistribue les cartes lors d’une magnifique scène de tempête, filmée comme un tableau animé. Un vent de folie s’empare littéralement des protagonistes les plus coincé, il emporte même définitivement le brave professeur joué par Paul Meurisse, si cartésien à la base, vers une philosophie plus païenne et archaïque, aidé en cela par les formes généreuses d’une jolie nymphe il faut dire. Les thèmes développé par Renoir n’ont rien perdu de leur pertinence bien au contraire, dans le monde réel, les industriels semble l’avoir emporté sur le dieu Pan, espérons que ce soit que provisoire.
    halou
    halou

    123 abonnés 1 532 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 avril 2009
    Un film qui ne marque pas, il est vrai, mais qui fait du bien. Cela reste du grand travail du maître Renoir.
    Arthur Debussy
    Arthur Debussy

    160 abonnés 693 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 mai 2012
    Véritable ode à la sensualité, «Le Déjeuner sur l'Herbe», s'il n'est pas l'un des meilleurs films de Jean Renoir, n'en demeure pas moins tout à fait digne d'intérêt. Comédie légère (en apparence) et satyrique, théâtrale dans sa construction narrative (ce n'est pas un hasard s'il est souvent fait référence à l'Antiquité), c'est un long métrage qui aborde des sujets modernes pour l'époque tout en ayant recours à une esthétique au fond très traditionnelle. On pourrait dire de ce film qu'il a les défauts de ses qualités : le jeu des acteurs est rigide, la mise en scène sobre, l'humour un peu ringard, la réflexion (faussement) caricaturale, les couleurs sont très « hollywoodiennes », bref l'ensemble a vieilli. Pourtant Paul Meurisse est une fois de plus excellent, les prises de vues sont sublimes (Renoir voulait réaliser une suite de tableaux, c'est chose faite), la photographie éclatante, la comédie s'avère intelligente et très rafraichissante... Il faut se laisser porter par l'ambiance voluptueuse, la simplicité et la beauté des sentiments ou des images, laisser de côté tout cynisme pour apprécier pleinement l'un des derniers films du cinéaste français. Fond et forme semblent indissociables dans cet éloge des sens, tant les préoccupations des personnages, cette opposition entre nature et culture, entre science et sérénité, fait écho à cette peinture d'êtres perdus dans un milieu qui leur est étranger, alors qu'y vivaient leurs ancêtres. «Le Déjeune sur l'Herbe» c'est aussi la nostalgie du paradis perdu, d'un bonheur semble-t-il incompatible avec la notion de modernité, ou du moins du progrès tel qu'il s'est réalisé dans les faits. A ce titre le scénario réserve quelques moments très drôles, où cet antagonisme se voit illustré avec humour et malice. Le second (voire le 3e) degré de Jean Renoir a laissé de marbre la critique et le public de l'époque, pour ma part il m'a conquis : un navet de cette qualité, difficile de ne pas chercher à le défendre! À voir sans hésiter! [3/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 29 septembre 2006
    Allusion au titre du célèbre tableau de Monet, ‘Le Déjeuner sur l’herbe’ représente ici une splendide vitrine de la fin des années cinquante. La couleur aidant, Jean Renoir évoque un thème moderne et majeur, l’insémination artificielle, à travers divers autres, tel que les prémisses de la puissance télévisuelle ou de la mode des scooters Vespa (…qui semble d’ailleurs revenir, actuellement). Magistral, Paul Meurisse incarne Etienne Alexis, un savant révolutionnaire, qui au cours d’un pique-nique, rencontre la jeune Nénette (Catherine Rouvel, avec des airs Lollobridgidesques…), une admiratrice campagnarde, dont la simplicité et surtout la beauté vont lui faire oublier un instant son ambitieuse campagne scientifique, sensée s’étendre à toute l’Europe. Assurément, on ressent dans ce film que Jean Renoir est bien le fils d’Auguste. Cadre verdoyant, décors provençaux resplendissants, chaque plan se laisse admirer tel une peinture, faisant omettre peut-être, quelques passages plus légers dans le récit. Car balade savoureuse, avouons que le temps de ‘La bête humaine’ ou ‘La Grande illusion’, chefs d’œuvre de celui qui influença le cinéma de Truffaut, semble bien lointain. Mais soit, ce film, en plus de constituer une authentique carte postale, est un joli comte mêlant deux personnages issus de milieux sensiblement différents, et dont on aurait du mal à prendre parti. Une œuvre frâiche, qui se laisse agréablement respirer.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 15 mai 2007
    C'est frais, c'est libre, ça déborde d'énergie et de folie. Un film très surprenant - et c'en est d'autant plus appréciable.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 31 janvier 2013
    Qu'est ce qu'écrire une critique cinématographique? Sans en savoir grand chose, ces trois fois rien, ici même, de la pratique littéraire pourraient suffire à ouvrir de larges portes sur ces perspectives nouvelles : quelques panoramiques de la conscience abstraite ou l'une de ces visions lucides de la transformation évolue dans de si belles transmutations de la rêverie éveillée.
    Autour du film, tout a été déjà écrit, des formulations justes et concises contiennent le propos dans ses dimensions visibles. Ce qui est donné sur l'écran a largement été recensé : fable poétique rousseauiste, critique d'un développement scientifique aveugle, catégories usuelles de la sémiologie (culture versus nature, classes populaires versus élite ...), volupté explicite, et tous les linéaires de la narratologie (bien que le début puisse encore laisser perplexe certains doctes propos). L'appareillage technique minutieusement étiqueté a été disséqué : approches comportementales, gros plan, montage parallèle, lumière, couleurs et jusqu'aux effets sonores ; malgré tout, toutes ces traces sentent encore la sueur du lit conjugal.
    Cette "référence au tableau homonyme de Manet qui mêle, tout comme le film, nature, sexualité et intellectualisme" a pourtant bien enfanté autre chose dans la simple nature de l'esprit et en une seule séance! On ne parlait pourtant que de ça! L'insémination artificielle, la possibilité d'une procréation artificielle dont les dignes et moraux admirateurs des premières heures ont fait les frais : véritable calculatrice, traducteur latin-grec automatisé, l'enfant prodige se révèle presque plus froid qu'un programme de réseau social.
    Pourquoi alors ne pas franchir le pont? Montrer ce qui se passe derrière l'écran, au-delà du paysage de fiction, au beau milieu de la chose, centre éponyme luminescent. À l'époque cybernétique et des développements fugaces des langages objets, nous sommes bien à peu de pas d'une écriture complète de l'arborescence, de la raison artificielle, simple programme compilé capable de mettre bas des tonnes de divertissements et bientôt grand manitou de la culture de masse par des quintuplés de séries télévisées qui seront, sans nul doute, à la hauteur de son savoir canonique.
    Et comment ne pas craindre (L'auriez-vous déjà vu?) les nouveaux films de Maryline Monroe dans son avatar restitué, plus vrai que virtuel, pour des aventures dignes des années folles où soulevant sa jupe au-dessus d'un cratère lunatique, elle lance sa flatulence chou devant un Armstrong hilare.
    Mais que le vent souffle enfin dans les campagnes cinématographiques, que les premiers théâtres antiques, temples de l'amour murmurent à l'oreille de tous, que les satyres dionysiaques brassent les sucs vitaux, que seulement l'ivresse et la transe mystique résonnent en son sein dansant à l'aube d'une humanité nouvelle, qu'alors nymphettes virevoltent dans l'air du temps et s'escarmouchent libidineuses, que l'homme puisse alors voir et c'est déjà l’étreinte naturelle, les gémissements d'une âme qui chamboule tout dans une projection qui n'en finit pas. Elle paraît nue, ondulante et plongée dans la source, pour d'ores et déjà osciller en ce long baiser fébrile des nouveaux enchantements. Le royaume des yeux se mire dans l'osmose de ces langues entremêlées, vertige poétique qui, au bord du néant de la contemplation, laisse encore à l'œuvre l'autonomie de la vie spirituelle.
    Et c'est bien plus encore! La vision de l'artifice cinématographique dans la quotidienneté humaine, le transformable et le malléable, la souplesse d'un système qui autorise certaines de ces caresses de l'âme. Qu'elle paraisse seulement! Voir ses lumineux trajets dardés en de sinueux chemins pittoresques. On la voit bien alors la délicieuse nature. L'enfant paraît et ce sera une œuvre d'art, complémentarité singulière de ce qui tend l'un vers l'autre, fusion de la culture et de la nature, hybride enchanté dans un nouvel éden.

    David.
    ronny1
    ronny1

    40 abonnés 913 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 mars 2019
    Le pré générique nous offre interview et journal télévisés, introduit par Catherine Huet, d’une platitude consternante, les présentateurs s’attribuant la vedette (déjà !). « Le déjeuner sur l’herbe » commence fort et ne lâchera rien quant aux sciences et aux techniques qui en dérivent et les élites qui en profitent. Le professeur Alexis, apôtre d’un futur monde aseptisé, considère la passion comme une maladie infectieuse et propose de remplacer l’amour, la chère et le vin par l’insémination artificielle et le régime qui met en forme (c’est dégueulasse mais c’est bon pour vous). Il est entouré d’un groupe de scientifiques purs et durs (le monsieur plus du lot s’appelant paradoxalement Rousseau), desquels cherche à profiter le cousin avide, propriétaire d’usines chimiques et qui pense que tout peut s’acheter. Ces élites snobinardes torturent allégrement leurs épouses, privées de tout plaisir gustatif afin de tenir la ligne mannequin. Un déjeuner est organisé au bord de la rivière pour annoncer le mariage du « grand homme » avec la chef des girl-scouts, une allemande curieux mélange d’une bar à mine et du Kaiser. Oui mais voilà, le Dieu Pan va s’en mêler et de plus la vue de la pulpeuse Nénette (Catherine Rouvel) se baignant nue dans la rivière, alors… La magie de l’eau qui coule jalonne l’œuvre de Renoir. Ici elle permet à la belle naïade de devenir le catalyseur d’une révélation : la vie vaut mieux que la théorie et toutes les sciences du monde ne l’égaleront pas. Paul Meurisse joue à merveille ce professeur psycho rigide sur de son fait, et la plantureuse Catherine Rouvel lui donne la réplique avec grâce et naturel. Le reste du casting est épatant avec une mention pour Fernand Sardou représentant le bon sens paysan, mais consterné par un fils (Jean-Pierre Granval) qui atteint les sommets de la fainéantise, tout en traitant les autres de glandeurs. Le tout est illustré par des images que les impressionnistes n’auraient pas reniées, Jean Renoir rendant hommage à la peinture de son père, de Claude Monet et d’Edouard Manet (qui peignit « Le déjeuner sur l’herbe »). Cerise sur le gâteau, une fois n’est pas coutume, la musique de Kosma tombe juste. Ce très grand film laissera un goût amer, car le monde qui se défait sous nos yeux est malheureusement celui qui a triomphé dans la vraie vie. Aseptisé, calibré et unidimensionnel, réduisant l’être humain à la fonction de consommateur, l’orientation à but lucratif étant justifiée par la science. Et Renoir de rejoindre Tati quant au regard ironique qu’il porte sur un progrès illusoire. L’avenir n’est pas écrit et le pire ne durera peut être pas. Le Dieu Pan peut-être...
    Alvin LeFaiseur
    Alvin LeFaiseur

    1 abonné 13 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 novembre 2018
    Une comédie déjantée de Jean Renoir parfaitement réussie. Drôlatique jusqu'à l'absurde. Mais pas que... Quand le tourbillon irrationnel, imprévu et non maîtrisable de l'amour vous tombe dessus, met tout en vous et autour de vous sens dessus dessous, il arrive ce qui arrive !
    Paul Meurisse extraordinaire, entre M. Hulot et Buster Keaton, clown blanc (réellement) qui commence à vivre.
    La rétrospective Renoir à la Cinémathèque tient ses promesses !
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 4 septembre 2007
    Petit film sympatique sans etre un chef-d'oeuvre,
    Le Déjeuner sur l'herbe est un film assez étrange dans la cariére de renoir. A voir pour sa fraicheur et ses cadrage(renoir reste le maitre qu'il est).
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