Le quatrième opus de la saga avait été, il faut être honnête, un ratage, avec peu de scénario, des acteurs en retraits, une ambiance moins fun. Le 5 est meilleur.
D’abord au niveau du casting. Il donne la part belle à Georges Gaynes, qui avait un peu disparu dans le 4. Acteur de qualité, il livre une prestation décalée souvent amusante, et qui fonctionne bien. Pour le reste, certains acteurs retrouvent aussi des couleurs, à commencer par Bailey. Moins hystérique, il est en forme, et compose avec Lance Kinsey un duo efficace. La plupart des personnages sont aussi nettement plus typés. Le film insiste beaucoup plus sur leurs particularismes que dans le 4, et donne réellement à chacun une place avec quelque chose à faire. Le casting pléthorique est ainsi bien utilisé. Janet Jones, une nouvelle est de surcroit très mignonne et joue assez juste. En revanche Matt McCoy a un peu de mal à supplanter Guttenberg. Coté méchant, Auberjonois est réjouissant.
Le scénario est aussi bien meilleur que le 4. Il y a une histoire, et le film n’est pas qu’une succession de gags potaches décousus sans liant. Alors certes il ne faut pas s’attendre à des miracles, mais c’est assez fluide, souvent drôle (il faut aimer l’humour absurde et décalé par contre), et dynamique. Le fait d’avoir délocalisé l’histoire est une bonne chose, cela renouvelle un peu la saga avec un nouveau terrain de jeu plutôt bien exploité (avec la course finale dans les everglades notamment).
Sur la forme, la mise en scène est plutôt bonne. Bon comme pour les autres épisodes de Police Academy elle n’a rien de transcendant, mais elle donne du rythme à l’histoire, et elle fait un effort à la fin pour donner de l’ampleur à l’action. La photographie est moyenne en revanche. Le film est assez ancien maintenant (1988), mais il faut être honnête, la saga Police Academy n’a jamais décollé de ce point de vue. Les décors sont variés, et réussis, avec surtout le final, comme je le disais dans les marécages de Floride. En terme de bande son, on retrouve surtout le fameux thème propre à chaque épisode. Pour le reste on ne peut pas dire que l’équipe du film se soit foulée.
Pour conclure sur ce métrage, c’est nettement mieux que le 4. On retrouve des acteurs en forme, les caractères des personnages sont beaucoup plus exploités, la mise en avant de Gaynes est une bonne chose. Par ailleurs c’est quand même mieux de suivre un film comme cela, même avec un scénario banal, que sans scénario du tout ! Léger, décontracté, c’est un spectacle sans prétention, qui joue cartes sur table. Il ne révolutionne pas la comédie, mais passe sans problème une petite soirée entre amis, d’autant qu’il est teinté d’une touche de nostalgie eighties pas déplaisante. Jamais vulgaire, des enfants pourront même le voir.