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Seemleo
64 abonnés
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4,0
Publiée le 1 mai 2007
Voilà un sujet jamais traité à ma connaissance : l'échangisme entre couple. Une approche tout en douceur, délicate et intéressante. Les acteurs sont parfaits, les décors naturels, la musique, les couleurs et la lumière : tout est choisi avec goût. Un petit bijou.
Drôle de surprise, il fallait oser. Et la surprise est plutôt bonne. Pourtant, les premières minutes avaient de quoi faire peur. On commence par un délire à base de "la nature c'est cool, peindre c'est fun, fumons des pétards, peace and love". On se dit alors que le film doit être sponsorisé par les Verts, et qu'on aurait vraiment dû voter NPA aux dernières élections. Puis, vers la demi-heure, un événement étrange se produit. A partir de là, on bascule dans un tout autre univers, beaucoup plus sympa que l'espèce de délire écolo du début. C'est souvent à la limite de la crédibilité, mais l'attrait de l'interdit et l'atmosphère suave qui s'installe rendent cette seconde partie fort intéressante. A voir en tout cas.
Peindre ou faire l'amour est un objet cinématographique singulier, brillant et troublant. Attaquer de front la question de l'échangisme, de surcroît sur un mode si lyrique, relève du défi cinématographique de premier plan. Et le spectateur de ressortir conquis de cette démonstration sensible (plus persuasive que convaincante) sur l'échangisme, non plus vu comme une pratique sexuelle déviante, mais comme une étape transcendantale du couple. Car les frères Larrieu font passer avec brio (manipulation?) le message suivant lequel l'échangisme n'est autre qu'un couple de couples, l'aboutissement ultime de l'amour physique : une sorte de nirvana prémortem du couple, une renaissance in extremis et paradisiaque de celui-ci, alors que ses deux composantes individuelles arrivent dans la dernière étape de leur vie. Les décors champêtre sont enchanteurs, les paysages sublimes, et l'idée de la scène "dans le noir" tout à fait au diapason du reste du film. On se croirait dans un rêve.
Que ça fait plaisir de voir enfin un beau film d'Amour;sur un couple qui ne se déchire pas mais au contraire retrouve une seconde jeunesse au tournant de la cinquantaine.Les comédiens sont impeccables avec comme toujours,une mention spéciale à Sergi Lopez qui est ici Adam ,un ami qui vous veut du bien prenant ouvertement le contre-pied à Harry de Dominic Moll.
Film étrange à l'atmosphère à la fois attirante et inquiètante, très bien servi par un quarté d'acteurs maîtres de leur art, des décors superbe, une B.O qui ne l'est pas moins et une réalisation originale (j'en veux pour preuve cette scène aveugle mais ô combien révélatrice dont je ne dirai pas plus mais qui justifie déjà le déplacement). Les oppositions et les paradoxes y sont nombreux, à commencer par la silhouette juvénile de Sabine Azema contrastant avec son visage duquel nul artifice cinématographique n'a tenté d'effacer les marques du temps qui a passé. Tout le sujet du film est dans cette contradictions. S'il n'y avait cette fin dont je ne dirai rien mais à mon goût décevante par sa superficialité, il aurait pu prétendre aux 4 étoiles.
Déroutants frères Larrieu! Cher lecteur ne nous y trompons pas, cette bizarrerie légère, inatendue et troublante sur l'usure du couple en déroutera plus d'un. Ici la peinture n'est prétexte qu'à introduire un amour, ou plutot des amoures, tissées aux fils de rencontres éphémères; s'offre alors à nous la renaissance sensuelle du couple Auteuil-Azéma...c'est la place de l'exclusivité sexuelle, du charnel, du sensoriel (l'aveugle et la scène du noir absolu ne sont pas étrangers à cette envie d'évoquer le reveil des sens) qui est remis en question dans cette fable atypique, découverte et assouvissement de désirs tout d'abord inconnus et reniés, puis assimilés au commun.
"Peindre ou faire l'amour" parle de l'ennui, du hasard, de l'initiation. Film qui surprend et qui rassure. Les sujets qui portent sur la sexualité de nos contemporains sont toujours bons à prendre lorsqu'ils atteignent plus la tête et le coeur (un carré amoureux qui s'aiment comme à deux) que le zizi directement (scène de cul dans le noir pour des sensations inédites). Azéma, Auteuil, Casar et Lopez sont inoubliables dans ces montagnes boisées du Vercors filmées sans retenue. Un cadre idéal au récit pour émaner douceur et sensualité.
Un film inclassable esthétiquement très beau et très dérangeant. Pas de scènes crues prolongées mais un sujet abordé de manière quasi réaliste. Effectivement les couples échangent des propos sybillins qu'on aurait tort de prendre pour une indigence des dialogues. La cécité d'Adam permet un magnifique moment de cinéma lorsqu'il raccompagne ses invités à travers la forêt en pleine nuit: un long moment de pellicule entièrement noire, qui à lui seul mérite le déplacement. Sabine AZEMA toujours aussi belle et Amira CASAR contribuent grandement à l'atmosphère de sensualité délicate présente tout au long du film. Les hommes sont beaucoup moins sensuels et de fait beaucoup moins crédibles. Il est difficile de comprendre dans notre monde occidental au vingt et unième siècle pourquoi ce film s'est attiré des sifflets.
Très beau film qui aborde pourtant un sujet sensible et tabou, mais la réalisation, le jeu des acteurs (exceptionnel!!!)et la beauté du Vercors font de ce film une oeuvre pleine, sensuelle et teintée d'érotisme. A voir...
Un film lent qui se découvre, qui s'écoule...un film réaliste, sans vulgarité. Un joli film humain qui prend son temps dans ce Vercors. On peut reprocher son coté "Rive Gauche"...mais les situations sont toujours réalistes, le sujet bien traité, les personnages se posent des questions sur leur normalité. et Vive Sabine Azema!!
EYES WIDE SHUT" J'y allais à reculons, vraiment, pensant moi aussi voir un ersatz raté de film de Romher...
Ce film est le pendant français de Eyes Wide Shut. Le personnage de Adam( formidable Sergi Lopez) , aveugle évoque bien sur le titre du film de Kubrick (yeux grands fermés). Ce personnage magnifique et tout à fait réaliste donne lieu à une des plus belles scène du cinéma français depuis longtemps, dans le noir total... Là ou le film de Kubrick (a mon avis plus grand film que celui ci, tout de même, surtout dans la mise en scène) offrait la morale "Baisons" pour sauver le couple, les Larrieux jouent sur une morale toute différente puisque ils ne dénoncent pas les pratiques déviantes (ici point de cérémonial grotesque) mais les intègrent dans un schéma de vie. Après une première moitié exceptionnelle, le film est un tantinet moins réussi sur la fin. Quelques longueurs le plombent ça est là... surtout on se demande peut être si finalement, ce couple quinqua n'aurait pas du en toute logique revenir à une "vie normale"... Probablement cela eu rassuré tout le monde est on aurait eu droit à des critiques plus positives de la part de ceux qui aujourd'hui déescendent le film. Mais Les Larrieux offrent une autre possibilité, plus osée et finalement assez finement aménée : l'échangisme, pourquoi pas ?. J'y ai cru comme la majeure partie des spectateurs ce dimanche dans une ville de province (Ajaccio). Un grand merci à Auteuil et Azema, beau couple de cinéma.