Avis sur Jesus Christ Superstar

La vie de Jésus raconté et revisité sous la forme d'une comédie musciale dans l'esprit hippie des années 1970.

Manifestement réalisé dans la foulée de l'immense succès de « Hair », « Jésus-Christ Superstar » est... inégal. Après une introduction étonnante venant quelque peu brouiller les pistes quant à ce que nous allons voir, voilà que nous assistons à quelque chose d'à la fois très respectueux du camarade Jésus, mais aussi d'assez léger, les paroles et les chorégraphies apportant une sacrée dose de liberté à l'entreprise. On comprend d'ailleurs pourquoi l'Académie des Oscars a été autant séduite par le film : réalisation impeccable, peu de réelles fautes de goût, une époque propice à plaire aux Ricains malgré son aspect (relativement) décomplexé... Le travail est assurément de qualité. Pourtant, je me suis parfois pas mal ennuyé. Oui, je reconnais que de voir les apôtres, Jésus et bien d'autres chanter et danser sur des morceaux ressemblant souvent les uns aux autres, le tout entouré d'un désert parfois assez pesant, m'a à un moment bien fait décrocher. Heureusement, Norman Jewison finit lui aussi par se rendre compte de cette répétition et parvient à renouveler les chorégraphies, mais surtout à raconter une histoire beaucoup plus intéressante, certes très « fidèle » aux textes bibliques, mais avec de l'intensité, un peu de passion et même une certaine flamboyance. On rit un peu, on s'émeut de temps à autre, on est même surpris par quelques fulgurances... Le résultat est nettement moins convaincant et surtout beaucoup plus inconstant que le classique de Milos Forman, mais « Jésus-Christ Superstar » reste une comédie musicale on ne peut plus fréquentable, certes beaucoup moins moqueuse du « fils de Dieu » que ne pouvait l'être « La Vie de Brian », mais séduisante.

Je dois bien reconnaître que j'ai parfois des goûts douteux, notamment lorsque les effets kitsch ne m'atteignent aucunement, rajoutée à cela que j'apprécie en général les comédies musicales, que ce soit du West Side Story, Grease, Blues Brothers, Broadway Melody of 1936 ou La La Land, et le rock'n roll, alors forcément que Jesus Christ Superstar m'intéressait.

De plus, un gars a un jour dit que La Bible était le meilleur bouquin de science-fiction, et je suis bien de cet avis, bons nombres d'histoires en étant tirées sont passionnantes, notamment celle de Jésus, ce qui fait une raison de plus d'être fortement intrigué par le film de Norman Jewison, dont je me demande d'ailleurs ce qu'il fout là, lui qui a jadis sublimé le couple Steve McQueen/Faye Dunaway. Inspiré de l'opéra-rock du même nom (dont la musique bien rock était déjà assez bonne), il raconte ici les derniers jours de la vie de Jésus, plutôt fidèlement, selon Le Dernier Testament.

Bon, un dernier testament à la sauce rock et hippie évidemment, parfois un peu trop pompeuse mais plutôt marrante et sympathique, notamment lorsqu'on le voit comme le reflet d'une époque et idéologie, la séquence où ils emmènent Jésus à la croix ou encore le look des comédiens en sont un symbole. Le principal problème du film vient du fait que c'est finalement plus une succession de scènes qu'une véritable œuvre avec un vrai fil conducteur, mais ça ne pose pas non plus un grand problème à l'appréciation.

Les chansons sont les véritables stars du film, capable d'être rock et entraînantes tout en étant sacrées et si quelques unes sont décevantes, elles ne gâchent en rien l'ensemble, quelques passages sont particulièrement mémorables (putain Superstar !). C'est parfois assez drôle, alors que les acteurs sont plutôt bons malgré un Ted Neeley incapable de transmettre la moindre émotion, tandis que la reconstitution est assez sympathique.

Finalement ce mélange de rock, de Jésus ou encore de Hippie donne une comédie musicale certes imparfaites mais franchement entraînante et plutôt fun, qui se laisse regarder sans ennui et proposant quelques passages mémorables !

Une belle comédie musicale quoique un peu vieillotte et avec des personnages phares sans grand charisme .

Ceci est un film qui a fait un choix unique dans l'adaptation au cinéma d'un opéra rock. D'abord, les anachronismes sont étonnants car, même si on s'étonne pas des premiers vu qu'on ne sait pas où va l'histoire, ils deviennent ensuite rares et mesquin. On peut du coup faire un parallèle inattendu avec Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ qui commet de tels anachronismes sur le même sujet mais pas du tout dans le même but. Le second aspect est le tournage en décors "naturels" mais surtout historiques car tout se passe sur de réelles ruines israéliennes. En tant que film, le peu d' "actes" (28) ennuie et l'absence de dialogues parlés dérange, mais c'est aussi de ce fait une version digne d'intérêt.

kitchisime!
J'adore

film distrayant avec une excellente b.o qui n'a rien d'insultant vis à vis des chrétiens.

Un spectacle musical vraiment plaisant. Effectivement le mot kitsch convient au film mais ce n'est pas grave.
La musique est ininterrompue. Pas de dialogues comme dans Hair à qui l'on peut le comparer le plus facilement.
Musicalement je trouve cela moins intéressant que le fantôme, beaucoup plus mémorable au niveau des airs.
Mais là on a une sorte de peplum dansant tout à fait appréciable

Bien sûr c est une époque et le temps passe ! mais c est parfaitement dans l esprit de Milos Forman avec Hair . Musical qui a fait largement ses preuves au West end de Londres et Broadway voilà une adaptation hipie de cet opéra fou . Le final est d ailleurs assez saisissant en prenant ce parti pris de comédiens qui se laissent porter par ce qu ils doivent jouer .

Les critiques de l'époque comme quoi ce film basé sur l'opéra rock du même nom de 1971 qui a suivi un album de l'année précédent est à l'opposé des évangiles sont assez justes. L'ambiguïté est qu'il se présente comme un récit de la dernière partie de la vie de Jésus mais dans les images il ne contient ni ses enseignements ni sa résurrection. Sont bien présents des personnages détracteurs comme Judas surtout lui, Pilate, Caïphe et Hérode. Les discours même de ceux qui le suivent tournent autour de questionnement et même lui ne s'affirme que peu d'où l'idée de Superstar, dans le sens de popularité due à ses miracles. Tout le questionnement sur sa mort et l'absence de sa résurrection montre bien qu'il n'y a rien de chrétien dans tout cela et que c'est une imposture retranscrivant des événements que l'on trouve dans les évangiles. Le fait est que la date de cette affaire est la clé pour comprendre ce film, ces années 1970-73 sont un clivage où ceux qui pensent avoir fait une révolution sociale, s'expriment artistiquement et se donnent un droit intellectuel de tout juger comme l'avait fait en son temps l'église catholique après avoir été officialisée. La réponse de Pilate qui devrait être qu'est ce que la vérité ? est autre dans ce film et montre cette dimension. Tout simplement on refuse dans ce film les qualificatifs de Jésus d'être le chemin, la vérité, la vie pour en faire une superstar, une sorte d'illusionniste beau parleur qui attira les foules de son époque. Beaucoup de bonnes idées dans la réalisation de ce film mais trop de tromperies, d'affirmations malsaines vaniteuses et iconoclastes pour ne pas être que mauvais.

Pareil, je ne suis pas un fervent adepte de la religion catholique (ni d'une autre religion), mais j'ai trouvé ce film très beau, bien que très daté par moments, et trop ancré dans les années 70 (période de revival Jesus Christ, bien critiquée par Jean Yanne dans "Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil").
Très beau film, à voir au moins une fois, mais pas un chef d'oeuvre.

Sans doute un des films les plus étrange qu'il m'ait été donné de voir.
Le film constitue un vrai mélange des genres, entre le film religieux et la comédie musicale pop rock (je n'arrive même pas encore à voir comment c'est possible), mais au final, c'est plutôt réussi.
Le film réussit à adopter un ton léger alors qu'il traite d'un moment assez dur du Nouveau Testament (la trahison de Judas et la crucifixion de Jésus).
Alors, il y a certes des défauts dans le film. Les acteurs ne sont pas forcément et très peu charismatique ; notamment Ted Neeley, qui est tout de même censé incarner Jésus, le leader charismatique du christianisme et qui ne transmet strictement aucune émotion dans ce film. C'est d'ailleurs le personnage de Judas qui lui vole la vedette.
En revanche, pour ce qui est des qualités de chanteur, j'ai trouvé les acteurs plutôt convaincants. D'ailleurs, c'est le point fort du film : les chansons. Elles sont bien écrites, composées et interprétées. Il faut croire que le registre pop rock des années 70 se marie très bien à la thématique religieuse. En tout cas, c'est ce dont on se souvient à la fin du film, notamment la chanson Superstar.
Les morceaux dansants étaient divertissants.
Les décors sont pas mal.
Une bonne surprise pour moi, qui m'attendait à un échec retentissant de ce mélange des genres.

Film étrange constitué d’un vrai mélange de genres, entre le film religieux et la comédie musicale pop rock. Le film réussit à adopter un ton léger alors qu'il traite d'un moment fort du Nouveau Testament : la trahison de Judas et la crucifixion de Jésus. Il y a certes des défauts dans le film, les acteurs ne sont pas très charismatiques et l’émotion ne submerge pas vraiment le spectateur, les anachronismes surprenants dénaturent l’histoire et la mise en scène. « Jésus-Christ Superstar » reste une comédie musicale acceptable mais kitch. Trois scènes sont mémorables : Jésus chassant les marchands du temple, la rencontre avec le roi Hérode et enfin la scène finale entre Judas et Jésus.

Parler de Jésus sous forme de comédie musicale était un pari osé, et réussi d'après moi. Bon, il ne faut bien sûr pas le prendre au pied de la lettre et le côté 60's, pattes d'eph et paillettes donne un rendu étrange pour la Judée du début de notre ère.
Cependant, les scènes sont assez inégales : je préfère d'ailleurs largement Judas à Jésus, qui manque de punch. Trois scènes sont mémorables : Jésus chassant les marchands du temple, la rencontre avec le roi Hérode, et enfin la scène finale entre Judas et Jésus.