Avis sur B-happy

Premier film de Manuela Martelli, déjà vue dans Mon Ami Machuca sorti auparavant sur les écrans français. Cette jeune actrice semble décidément à suivre par l'energie contenue, la rage, qu'elle insuffle à ses personnages.
Quant au film (dans la région de Valpareiso en 2001, une jeune fille de 15, après la mort de sa mère, part à la recherche de son père récemment sorti de prison), bien qu'il s'agisse d'un drame, le réalisateur ne tombe jamais dans le mélo lacrymal. Tout d'abord, il y a la mise en scène sobre, le parcours de la jeune héroïne filmé sans concession, de manière presque clinique, mais non sans compassion. Et il y a des acteurs à gueule, inconnus dans nos contrées, outre Manuelle Martelli, le père, Randomir, interprété par Eduardo Barril, est un magnifique personnage de cinéma. La direction d'acteurs est complètement maîtrisée.
De plus, peut-être par méconnaissance de la vie au Chili (oui, il y a des représentations de jesus ou de la vierge sur tous les murs, à l'hopital, à l'école, dans la chambre... On tire les tarots... C'est tout ce que je sais du Chili), c'est un drame social auquel on croit. Et qui m'a d'ailleurs fait penser au cinéma réaliste social italien. Ce film est à la fois une peinture d'un milieu, avec ses personnages pas forcément méchants mais un peu médiocres, et la critique d'une situation sociale (et donc politique) inacceptable.