Sin City fait également parti de mes premières claques cinématographiques. Du genre à m’en faire ressortir presque changé, avec une nouvelle vision du cinéma. Car oui je vais pas essayer d’installer un quelconque suspense sur mon avis, ce film est pour moi un putain de chef d’oeuvre, et aujourd’hui encore, quand je le regarde, c’est avec une passion dévorante qui ne semble pas s’atténuer avec le temps. Sin City est à lui seule une petite révolution, et vont suivre les raisons qui me poussent à le qualifier ainsi. Le premier point qui frappe, c’est le côté technique et visuel de l’ensemble. Voir un noir et blanc aussi travaillé et peaufiné, presque jusqu’à la perfection, tout en y ajoutant quelques touches de couleurs sur certains éléments, c’était l’idée du siècle et une chose jamais vue au cinéma. Le film s’autorise même quelques plans travaillés façon « bande dessinée », avec vraiment du noir et du blanc et non pas du gris, et adaptant donc de la meilleure façon qui soit le roman graphique dont il s’inspire. Et tout ça nous est montré dès la première séquence, qui est d’une beauté incroyable, tant au niveau de la réalisation que de l’écriture. Car oui, en plus d’être techniquement irréprochable, Sin City possède un scénario en béton, composé de plusieurs histoires qui s’entrecroisent. Et là où le génie est poussé encore plus loin, c’est que le dit scénario ne possède strictement aucune chronologie mais arrive à ne pas perdre son spectateur, et ce grâce à un montage en parfait accord avec celui-ci. Il y a tellement de variances dans le style donné au film, qu’il est presque impossible d’en parler sans le trahir. Et c’est ce qui le rend original, en plus d’être audacieux. Le casting est lui aussi irréprochable, puisqu’on y retrouve le meilleur d’Hollywood dans des rôles complètement barrés, des nouveaux venus qui apportent un peu de fraîcheur, comme la ravissante Jessica Alba que j’avais découvert avec ce film (et ça à joué sur toute mon adolescence), et enfin quelques acteurs un peu oubliés qui se sont refait un nom, et là je pense à Mickey Rourke, dont la prestation est juste hallucinante, à tel point que son personnage est devenu l’icone du film. Tout cela forme la recette parfaite, et donne un grand film, culte, qu’on voit et revoit avec toujours autant de plaisir. En conclusion : Sin City est pour moi plus qu’un film culte, c’est un chef d’oeuvre sous toutes les formes possibles. Techniquement et visuellement bluffant, scénario intelligent, sombre et violent, digne des plus grands films noirs, et enfin l’une des meilleures adaptations jamais faites. Rodriguez à son plus haut niveau, offrant l’un des films les plus réussis et originaux de cette décennie. A voir absolument.