Quel plaisir de revoir Butch Cassidy et son pote. Cela faisait un bail qu’on ne s’était vus. Ça c’est un western à contre courant, moderne dans le sens qu’on ne cherche pas à imiter les grands maîtres du passé, au contraire, on dépeint la fin d’une époque avec un brin de nostalgie. Qu’est-ce que ce film sinon la fin de l’adolescence, et le refus du passage à l’âge adulte ? Butch et le kid sont comme deux sales gosses qui braquent des banques et courent tout dépenser, sans penser aux conséquences, alors que tous les autres sont déjà depuis longtemps retirés des affaires, morts ou à la retraite, ou ont changés de métier, si on peut appeler braqueur, un métier. Nos deux héros continuent à jouer au gendarme et au voleur, et ne se rendent même pas compte que le monde change autour d’eux, (le gag du gars qui interrompt le sheriff, en disant que le cheval « est mort », et se met à vendre des vélos, c’est génial), et ça explique beaucoup de choses. Je comprends pourquoi ils plaisaient aux gamins que nous étions, et pourquoi ils continueront à plaire encore longtemps, à tous les gamins, petits et grands. Et cette interminable course-poursuite, qui fait que nos deux héros fuient une bonne partie du film, je l’avais presque oublié. Ce n’est rien d’autre que le principe de réalité, qui les rattrape inexorablement. Super scénario, grande mise en scène, beaux acteurs, magnifique musique folk, inattendue dans un western, ceci est une comédie dramatique camouflée sous un western. On reconnaît la magie des années 60, l’insouciance des personnages, les dialogues sur mesure, l’idéal féminin qui ne peut pas faire grand-chose sinon être sous le charme, et la bêtise de nos deux gamins, « meilleurs amis » du monde, qui se connaissent finalement peu. Et cette scène finale légendaire ? Enjoy !