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Un visiteur
4,0
Publiée le 27 juillet 2018
Sous la touche théâtrale de Bergman, tous les sujets deviennent intéressants à cause de la dimension qu’ils prennent à travers le concept et la mise en scène. Dans ce cas-ci, un combattant des Croisades pensant pouvoir profiter d’un repos après dix années de tuerie retrouve sa terre natale aux prises avec une épidémie de peste. La Mort le poursuit, mais avant de se laisser emporter, il négocie avec elle un sursis dans l’espoir de trouver un sens à toutes les misères du monde et à l’existence de Dieu. Son écuyer, redresseur de torts, assume la vie tel qu’elle est avec ses rapports de domination et sa finitude. Croire ou ne pas croire tel est la question dans Le septième sceau. Dans le cinéma de Bergman, chaque séquence nourrit le propos, chaque personnage représente une entité venant enrichir le débat, chaque réplique possède sa raison d’être. C’est d’une telle cohésion que naissent habituellement les grandes œuvres. Le chevalier tourmenté trouve en partie ses réponses en regardant vivre un couple de saltimbanques. Jof et Mia s’aiment et semblent heureux dans leur vie de famille et d’artistes. Tout comme dans le film Le visage qu’il réalisera un an plus tard, Bergman utilise la troupe ambulante pour évoquer l’importance de faire place à la Poésie et à la Magie pour alléger l’existence. Les enfants de Thespis nous enseignent que c’est en exprimant la vie par l’art que l’on réussit à s’élever au-dessus de notre animalité et à donner un sens à Dieu. Antonius Blok l’a compris, Bergman aussi.
Du bon Bergman, lent peut-être mais fascinant, avec une mise en scène soignée et étonnante, et un scénario philosophique et intelligent. Ce voyage à travers la condition humaine, prenant à de nombreuses reprises des accents Shakespeariens est incontestablement une réussite, d'autant plus que tous les personnages ont quelque chose à dire et chaque vision des choses est respectée, entre joie et tristesse, entre film historique et voyage initiatique. Très beau film.
C’est seulement après une quinzaine de longs-métrages qu’Ingmar Bergman accède à la reconnaissance internationale par le biais de son film Le Septième Sceau (1957), lorsqu’il fut sélectionné à Cannes la même année et remporta le Prix Spécial du Jury. Une œuvre très particulière, à la fois médiévale, existentielle et métaphysique, où il est question de Dieu et de la Mort. Sublime noir et blanc au cœur d’une mise en scène qui nous maintient en haleine en un rien de temps, grâce à des acteurs saisissants et bien évidement, un scénario très original et qui n’aura de cesse d’aiguiser notre curiosité. Une œuvre emblématique dans la filmographie du cinéaste mais aussi dans l’Histoire du cinéma Suédois.
Probablement l'oeuvre la plus mémorable d'Ingmar Bergman,à la fois simple,tortueuse,emblématique. Sous couvert d'une farce médiévale,"Le Septième Sceau"(1957)est une quête de sens de la vie,et la manière d'appréhender l'inévitable mort.Le film fut tourné à une époque où le futur imaginé était apocalyptique,avec l'arme atomique.Bergman peut aussi libre cours à son ambivalence entre son éducation très stricte et croyante de protestant,et la remise en question de la présence de Dieu.Dans le film,le chevalier de retour des croisades(intense Max von Sydow)s'interroge sur son existence,auprès de la faucheuse,auprès d'une sorcière.Il est incapable d'apprécier les quelques joies de la vie,comme le font les forains décomplexés.Son écuyer,lui est farouchement athée.de dialogues intelligents en images métaphysiques,cette oeuvre est étonnamment assez accessible pour un Bergman.L'image de la mort symbolique,grand bonhomme livide,encapuchonné dans une longue robe noire,le sourire impavide,est mythique.La partie d'échecs qu'il joue contre le chevalier aussi.Elle symbolise le fait qu'on peut défier la Mort,mais aucunement la vaincre.Il y a de l'énergie dans ce film qu'on sent tourné à la hâte,quelques bizarreries de montage aussi.
Evidemment vu la date de sortie du film on ne peut qu'être admiratif devant la modernité du style. Une grande pureté dans les expressions et des acteurs superbes, cependant je suis plus réservé sur le scénario qui manque de continuité. En dehors du coté anti religieux et philosophique du film, il faut aussi retenir son aspect comique qui n'a d'ailleurs pas échappé aux monty python. En résumé un film étonnant mais pas totalement satisfaisant.
Ingmar Bergman nous convie à sa représentation du Moyen-Âge qui se distingue de la plupart des films sur le même sujet par son mysticisme et son réalisme concomitants. On trouve en effet de nombreuses scènes de la vie quotidienne, avec les grandes figures du monde médiéval (noble chevalier, troubadours, prêtres, paysans...), mais aussi une forte présence de la religion, qui donne souvent lieu à de l'exaltation mais est en vérité teintée d'une grande part de superstition. L'arrivée du cortège religieux dans le village, grand moment du film, montre bien la réalité de cette force oppressive qu'est l'Église, s'imposant aux yeux des paysans comme la seule autorité véritable grâce à son décorum (cf. l'emphase monotone des chants scandés par les moines en opposition frontale avec le plaisir immédiat que procurent les chansons du spectacle). Mais la présence la plus évidente du mystique dans le film réside dans la partie d'échecs entre le chevalier et la Mort, idée sublime magnifiquement utilisée qui, loin d'être filmée de manière lugubre, reste joyeuse et célèbre la vie. spoiler: Et si les visages s'assombrissent lorsque les personnages prennent finalement conscience que la fin de leur existence approche dans les dernières scènes, la mort elle-même n'est finalement qu'une danse optimiste qui a pour but d'autoriser les vivants à profiter encore de leur vie actuelle avant qu'elle ne s'éteigne. "Le Septième Sceau" possède ainsi les qualités des grands opéras, dont cette force symbolique qui transcende un argument concis pour en faire quelque chose d'universel.
Ingmar Bergman démontre une fois de plus qu'il est un très grand cinéaste. Avec "Le septième sceau", il parvient à dépeindre avec génie un Moyen-Âge tourmenté par la folie humain et le fanatisme religieux. Le scénario est également d'une grande intelligente: on se retrouve en face de personnages qui représentent tous une classe de la société féodale. A travers leurs songes, leurs expériences, le film parvient à poser avec justesse et subtilité des questions existentielles sur l'existence de Dieu, sur la mort ... il n'hésite parfois pas à aller dans l'irréel; c'est ce qui le rend d'autant plus magistral. Cette partie d'échecs entre la Mort et le chevalier est d'une puissance évocatrice incroyable: le supposé Mal face au supposé Bien, l'assurance face au doute ... Bergman réalise là une danse macabre qui tend vers la réflexion métaphysique, et qui ne tombe jamais dans la lourdeur. Un immense chef d'oeuvre.
Dans la grande interrogation métaphysique qui hanta tout du long la filmographie d’Ingmar Bergman, Le septième sceau est l’œuvre la plus profonde pour permettre de poser les thématiques délicates de la vie, de la mort, du choix et du destin. A travers une légendaire partie d'échecs contre une mythique représentation de la mort en être blanc encapuchonnée d’une robe noir, c’est un exercice hautement introspectif que nous livre le réalisateur car chacun des trois personnages, que sont le cavalier qui a perdu sa foi chrétienne, son écuyer épicurien et enfin l'artiste incompris de son public, semblent être une facette de sa propre personnalité. Recherchant en vain un sens à son existence à travers ce septième sceau, décrit dans la Bible comme annonciateur de la révélation divine, l’auteur de cette incroyable fable fantastique signe également un film dont le travail formel dans les effets de contrastes est lui aussi légendaire.
Il existe des sujets souvent évoqués de façon maladroite au cinéma. La Religion en est un parfait exemple. Elle occupe pourtant la place centrale du classique d'Ingmar Bergman, car elle hante tous les esprits d'une communauté ravagée par la peste. Les hommes ne peuvent plus croire en Dieu, ne prennent du plaisir qu'en humiliant autrui, et ne savent pas comment et s'il faut apprivoiser la Mort. "Le Septième Sceau" pourrait donc déprimer par son pessimisme ambiant, mais éblouit surtout par une mise en scène très personnelle. Un rythme plutôt lent, des symboles bibliques jamais primaires, et un sens du cadrage élaboré maintiennent le film dans un mystère d'une rare beauté. Des réponses nous sont enfin données (même si elles ne sont pas une finalité) dans un final où l'espoir apparait de façon tout à fait surprenante. Beaucoup de questions métaphysiques traitées avec conviction, mais aussi un regard nuancé sur la Société. Un film auquel on ne peut rester indifférent.
Avec "Le Septième Sceau", Ingmar Bergman nous pond un pur chef d'oeuvre de noirceur et de pessimisme. Le sujet se prête bien à ce genre d'atmosphère sombre et pesante puisque ce n'est ni plus ni moins à une réflexion sur la mort que nous invite le cinéaste suédois. Et quoi de plus approprié que de placer l'action durant une épidémie de peste en pleine pèriode médiévale. Le propos est intelligemment porté par d'excellents dialogues et des acteurs possédés. Cette fable macabre est un bijou cinématographique incontestable.
Et je continue ma découverte du cinéma de Bergman. "Le Septième Sceau" raconte l'histoire d'un croisé retournant dans son pays, alors ravagé par la peste. La Mort vient alors en personne le prendre à sa vie. Toutefois, il propose à ce dernier un défi aux échecs. Si il gagne, la Mort devra le laisser en vie. Si il perd, la Mort pourra le prendre à son triste sort. Bergman disait vouloir peindre ses personnages avec sa caméra comme le peintre au Moyen-Âge. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il s'en sort admirablement. La beauté plastique du film en fait sa grande force. Chaque plan est intelligemment construit et rappelle de nombreuses oeuvres picturales, pas que du Moyen-Âge toutefois. Il paraît que Bergman a été inspiré pour son scénario par une peinture d'Albertus Pictor montrant la Mort jouant aux échecs avec un homme. Que cette inspiration fut bonne, tant le scénario reste toujours très maîtrisé, Bergman signant des dialogues toujours de grande qualité, agrémenté ici d'un aspect esthétique remarquable. Toutefois, je dois admettre avoir été moins touché par "Le Septième Sceau" que par "Les Fraises sauvages" ou "Fanny et Alexandre", quoi que ça reste très subjectif ce que je dis là. Objectivement parlant, "Le Septième sceau" reste au même niveau que les autres films de Bergman que j'ai vu jusqu'à présent, le film fleurant bon une certaine poésie et beauté liée aux croyances de l'époque, ainsi qu'aux mythes et légendes. Le casting est aussi très bon, Max von Sydow étant remarquable dans son rôle de croisé, de même que l'habituée Bibi Andersson, qui viennent rajouter une dimension véridique à l'histoire contée par ce cher Ingmar.
Je viens d'avoir le plaisir de visionner ce film dans le cadre du festival Lumière de Lyon en présence de son acteur principal l'immense Max Von Sidow, qui en a assuré la présentation et expliqué comment il avait été recruté par Bergmann pour tourner ce film... ce film est magnifique sur les plans formel et esthétique. Le thème : celui du caractère inéluctable de la mort, avec laquelle on peut toutefois un peu négocier (via une partie d'échec en l'occurrence). Il propose aussi, à travers des représentants des différentes couches de la société, une vision un peu caricaturale à mon avis, du moyen âge : croisades,peste, sorcières, fanatisme religieux, laquelle s'oppose à celle du chevalier croisé qui est dans le doute absolu et celle de son écuyer qui symbolise le bons sens, la droiture et l'optimisme. Les seuls qui sont vraiment sympathiques, ce sont les saltimbanques. Ils contemplent de loin, dans la dernière scène, la danse macabre des autres personnages entraînés en ombres chinoises par la Mort et sa grande faux... Ceci étant dit, il n'est pas facile de rentrer dans le film et on se surprend parfois à s'ennuyer un peu
De tous les trips de Bergman, c’est peut-être le seul qui me parle un temps soit peu. Comme quoi, on en dira ce qu’on voudra, en sortant un temps soit peu du réel concret, on touche parfois davantage d’universalité et d’intemporalité. Seulement voilà, même si l’histoire de ce Septième Sceau m’a intéressé, et même certaines scènes disposent d’un véritable charme, je dois bien avouer que certaines longueurs m’ont une fois de plus haché mon plaisir. Est-ce que j’attendais des techniques de narration moderne dans un film des années 1950 ? Bien sûr que non. Je ne peux d’ailleurs pas en vouloir à ce « Septième sceau ». Mais bon, malgré tout la réalité est là. Quand on est habitué à faire du cyclisme avec un vélo en fibre de carbone, récupérer le bicloune de Louison Bobet fait vite mal au mollet au bout de quelques kilomètres. Pas trop de plaisir jouissif pour moi donc, même si malgré tout je dois bien reconnaître, pour quelques minutes, une satisfaction intellectuelle réelle à connaître ce classique du cinéma.
Ingmar Bergman prouvait encore dans ce film son immense talent. Une histoire étrange où l'on peut voir un chevalier (Max von Sydow) jouer aux échecs avec la mort, teintant le récit d'une profonde et explicite réflexion métaphysique sur la peur de la mort. Les cadrages et la maîtrise technique de Bergman élèvent ce film au rang d’incontournable chef d'oeuvre.
Une grosse claque cinématographique, vraiment... Ce film, au delà d'être un grand chef d'oeuvre ayant marqué la mémoire cinéphile, est une des plus grandes réflexions métaphysique sur la mort qui ait été faite. Et même, le septième sceau c'est beaucoup plus que ça: que dire de la superbe scène de procession de chrétiens se flagellant pour arrêter la peste, bercé par des chants lyrique effrayants ? Que dire de la poésie avec laquelle Bergman filme la troupe de comédiens ? Que dire des apparitions de la mort, toute à la fois fascinante et terrifiante ? Et que dire du visage éclairé de Max Von Sydow ? Le septième sceau c'est tout ça et tellement de choses encore. A voir absolument dans sa vie.