Me voilà bien embêté pour rédiger cet avis, car je ne saurai vraiment dire si "Old boy" est une pépite ou non du cinéma, mais le fait est que le deuxième volet de sa trilogie "Vengeance", entamée l’année précédente, a obtenu le Grand Prix du festival de Cannes. L’histoire de cet homme qui part à la recherche de celui (ou ceux) qui l’a (l’ont) enfermé sans raison apparente pendant 15 ans, a fait entrer "Old boy" dans le cercle très fermé des films cultes. Le cinéma sud-coréen est ici à l’honneur, une fois n’est pas coutume. Le réalisateur Chan-Woo Park réussit à nous livrer une œuvre intimiste, contée la plupart du temps en voix off, dans une ambiance particulièrement lourde et pesante, en un mot : dérangeante. La façon de filmer du cinéaste et l’éclairage y sont bien évidemment pour beaucoup, mais je salue aussi au passage la performance de l’acteur principal Choi Min-sik qui contribue largement lui aussi à cet aspect bien sombre avec un charisme hors normes. Balançant entre thriller et drame, le spectateur est mis au même niveau que le principal protagoniste Oh Dae Soo (punaise, ces noms qu’ils ont là-bas, je ne m’y ferai jamais), grâce à une narration donnant l’impression au spectateur qu’il découvre l’histoire en même temps que le personnage principal. Cela est déjà une prouesse en soi. Là où ça devient dérangeant, c’est que le spectateur ne voit pas où on l’amène. Il a l’impression de tourner plus ou moins en rond, et craint d’être baladé tout le long pour rien, tout du moins pour pas grand chose. Sans compter qu’on s’intéresse plus au pourquoi de cette affaire, bien plus en tout cas qu’au véritable responsable. C’est ce qui s’est passé pour moi, car j’avouerai que j’ai eu un peu de mal à rester devant ce film. Mais ce que je peux vous dire, c’est que vaut le coup de résister. Oui, tenez bon car la chute de l’histoire va vous donner une sacrée baffe comme vous en avez rarement pris au cinéma. Je défie quiconque de deviner la fin, c’est IM-PO-SSI-BLE. Tout ce que je peux vous dire, puisque j’estime qu’il n’est pas judicieux de raconter quoi que ce soit du film en plus du synopsis, c’est que la révélation finale prend des airs de bouquet final, un bouquet mortuaire qui plonge définitivement le spectateur dans le dégoût et l’horreur, mais aussi dans une certaine admiration devant le machiavélisme avec lequel a été montée cette histoire, ce qui force le respect envers les scénaristes. Si le film est interdit aux moins de 16 ans, ce n’est pas forcément à cause des scènes sanglantes, car en définitive, il n’y en a que très peu.
Mise à part la scène où Oh Dae Soo arrache les dents d’un gars au marteau arrache-clou, je n’en vois pas.
Non, le film a été interdit aux moins de 16 ans je pense pour son ambiance générale, et par l’horreur de son twist final, certes rythmée par une BO absolument superbe de Cho Young-wuk dont je m’étonne de voir que personne, tout du moins pas grand monde, n’en parle. Quant à la note, même si j’ai longtemps hésité y compris au cours de la rédaction de cet avis, elle ne sera pas maximale en raison de la scène de combat où le personnage principal résiste contre toute attente aux coups de batte de base-ball et autres dispensés par ses nombreux assaillants, alors qu'elle est parfaitement orchestrée par la partition du compositeur.