Avis : Elephant - Page 5

mise en scéne et réalisation vertigineuse et originale pour mettre en avant un sujet actuel avec beaucoup de virtuosité et de froideur. Belle oeuvre malgré sa forme qui pourrait rebuter les moins cinéphiles. 15/20

Glacial, révoltant, réaliste, touchant, beau, puissant… Elephant est surtout une palme d’or grandement méritée, et c’est rarement le cas.

Surcôté.
Un film sans dessus, ni dessous.
La psychologie des personnages est complètement inexistante, donc l'attachement est moindre. Pourtant vu le rythme du film, il y'avait de quoi faire. Mais non, Gus Van Sant a décidé ici de nous les faire marcher jusqu'à les faire arriver à un point de non-retour : la tuerie de Columbine.

Et là, c'est le ponpon. Une explication digne d'un Eric Zemmour avec des arguments visuels condescendant et d'une prétention sans égale tiré à l'emporte-pièce : on joue aux jeux vidéos FPS, on regarde un documentaire sur Hitler, donc on tire sur tout le monde. Décidemment, les problèmes de la société ne seront jamais réglé à ce niveau-là.

Soit, la réalisation de Gus Van Sant reste assez intelligente dans la forme uniquement mais qui ressemble sacrément à un film de fin d'études tout simplement. Le manque de prise de risque est impressionnant pour un réalisateur de sa trempe. Une vraie déception.

Un film curieux! Un ovni car c'est une expérience en soi mais en dehors de cet aspect le film est curieusement limité tournant en rond sur lui même!

Palme d'or du Festival de Cannes 2003, Elephant est l'interprétation du massacre de Columbine par le caméléon Gus Van Sant. Pour se faire, le réalisateur américain n'est pas démonstratif.

Il décide de montrer, pendant les trois quarts de son film, des fragments d'une journée type d'étudiants, jouant avec la temporalité comme il le sent, nous montrant deux scènes, particulièrement, tournées sous différents angles et chacun selon un point de vue. Le film est presque muet, très peu de dialogues pour la caméra sont écrits, beaucoup de bribes de dialogue sont vaguement entendues. L'arrivée d'Alex Frost et d'Eric Deulen, au début du film, dans le lycée, devant les yeux de l'excellent John Robinson glace le sang et fait surement partie des images les plus flippantes qu'il m'ait été donné de voir. La force du film tient beaucoup dans le fait qu'on est près d'oublier que le tout va se finir mal, que le pire arrive.

Et le pire n'arrive que dans les 15 dernières minutes, d'une rare sauvagerie, où Gus Van Sant tue les gens qui passent pour des héros et les poltrons. La fin arrive à rendre très mal à l'aise et distille un parfum de perfection pour un film très justement récompensé. Un des meilleurs films que j'ai jamais vu.

Ca y est, je l'ai vu ce film aux éloges infinis mais ayant aussi ses détracteurs énervés, et ce qu'il en ressort après une première vision, c'est que justement je n'arrive pas à avoir d'avis véritablement tranché, le réalisateur installe une ambiance presque vide de sens en suivant simplement les lycéens dans leurs promenades en longs travellings "in school" avec des discussions d'une banalité totale, prenant le contre-pied total de ce qui va advenir du destin de ce lycée. Proposer ce long-métrage à l'état brut sans parti pris fait froid dans le dos. Déstabilisant quand on sait qu'il est tiré d'un fait réel (massacre du lycée de Columbine). Finalement, ni adoré, ni detesté, je ne sais quoi en penser si ce n'est que ce film est un exercice de style magnifique proche de l'oeuvre d'art.

Quelle maitrise de la mise en scéne dans le récit de ce fait ivers aussi horrible que magnifiquement retranscrit.
On ressent le soucis du détail dans l'enchevetrement de tous ces parcours situés dans le même espace temps.

L'usage de plan séquence de long traveling non sans rappeler Kubrick, et ce rythme lent, elliptique, hypnotique, dans lesquels on revis sans cesse les memes instants, d'un point de vue différent, comme si nous avions la capacité de capter les derniers souvenirs de ces âmes en peine, figées dans l'un des moments les plus banal d'une vie, la journée de cours au lycée. C'est là sincèrement ce qui me fait vibrer dans ce film très contemplatif. Je suis cependant conscient qu'il est facile de passer à coté, et de montrer du doigt le manque apparent de point de vue, l'usage de code du cinéma indé, etc. Mais c'est dommage, car Gus Van Sant a réalisé ici un authentique Chef d'Oeuvre.

La pudeur avec laquelle les 3 premiers quarts du film souligne avec genie la chute malheureusement reelle du film. Ce "fait divers" a Colombine est racontee de maniere pure et artistique...

Incroyable... 1h20 de plans séquence de dos, interminables et inutiles, du ralenti en veux tu en voilà, une trame décousue, des approximations techniques de tous les côtés, des acteurs qui rivalisent de médiocrité (pour être courtois) ou d'insignifiance, un dénouement qui n'explique rien ni ne condamne, pour qui n'aurait pas la capacité de distanciation. Et ça, ça vaut une palme d'Or? Je rêve... Tout bonnement révoltant.

Dérengeant à souhait, rempli de réalisme grâce à cette mise en scène.

Ce film réalisé par Gus Van Sant, sorti en 2003 et inspiré de la tristement célèbre fusillade du lycée Columbine de 1999 est tout simplement génial. Le film est basé sur plusieurs personnages, des lycéens en occurrence, qui occupent une après-midi (ou plutôt environ une heure) habituelle, sans se soucier de ce qu'il y a ailleurs jusqu'au moment fatidique. Il y a une sorte d'opposition vraiment très bien faite entre le calme et l'horreur qui est rendue avec la mise en scène, les personnages, la B.O qui est magnifique et c'est finalement assez déstabilisant et très bien pensé. Malgré le rythme très lent du film, on ne s'ennuie pas une seconde car on est comme qui dirait porté par le film et les discussions futiles et bateau des personnages. On ne s'ennuie également pas par rapport à la réalisation qui est excellente ! Effectivement, il n'y a presque des longs plans ou des plans-séquences qui sont magistraux et rajoutent encore plus de calme dans cette atmosphère de lycée. L'espace temps est aussi très bien rendu à l'écran car on a l'impression que l'action du film se passe sur une après-midi entière alors que tout se déroule en l'espace d'à peine une heure. Le réalisateur ne prend également pas de parti pris car il ne met pas les tueurs de façon à les détester et je dirais même, qu'il les place de façon à être plutôt empathique. Bien-sûr, nous éprouvons également beaucoup d'empathie envers les lycéens que nous suivons depuis le début du film. Et justement cette cassure qui arrive à la fin du film, spoiler: lorsque l'un des tueurs tue Michelle très froidement
, on change complètement de registre pour arriver dans l'horreur de l'évènement. Pour ce qui est des acteurs, dont c'était à l'époque leur tout premier rôle, jouent vraiment très bien, ils sont naturels en fait. "Elephant" est donc une œuvre marquante qui est tout bonnement excellente.

Palme d'or 2003, Elephant dépeint une vie de lycée banale et sans histoire, jusqu'au moment fatidique où le destin bascule... Avec sa caméra qui constitue à elle seule un véritable personnage et ses plans séquences impressionnants de plusieurs minutes, Gus Van Sant parvient à trouver le traitement parfait pour le drame de Columbine auquel il se réfère sans le citer : sans narration, ultra-réaliste, et avec une touche de poésie qui rend l'ensemble à la fois terrible et beau. Film coup-de-poing et exercice de style fascinant, Elephant, malgré sa courte durée, fait indiscutablement partie des œuvres les plus marquantes de sa génération.

Alors pour être franc, je me suis longtemps posé la question : "Est-ce le film le plus nul ? Est-ce le meilleur que j'aie jamais vu ?" Durant le film... A la fin du film, j'ai enfin eu ma réponse : c'est un film d'une rare qualité, sublime, extraordinaire... C'est magistral !Franchement, c'est un film qui risque de marquer les esprits, et ça pour longtemps...

Une journée d'automne presque ordinaire dans un lycée américain de l'Oregon. Les élèves vaquent à leurs occupations et préoccupations de leur age. Gus Van Sant s'inspire de la tragédie du lycée Columbine de Littletown dans le Colorado. Le réalisateur suit les personnages dans leur quotidien et n'adopte pas un point de vue rédempteur, un point de vue moralisateur concernant la violence finale mais adopte une position modeste comme fasciné par ce phénomène. La réalisation est presque caressante. Van Sant plonge le spectateur dans l'univers physique et mental des adolescents où les adultes sont absents. Les élèves parcourent ce labyrinthe tel des électrons autour d'un noyau central. Van Sant montre la banalité de la violence à travers l'attachement que le spectateur se fait de personnages archétypes comme le sportif, le beau-gosse ou la fille aux grosses lunettes et mal dans sa peau. Elephant est un choc esthétique, violent. Van sant accepte le mystère de la violence du monde et admet sa sidération, sa fascination et son incompréhension face au mystère de la tuerie de Columbine et adopte une approche artistique plutot qu'explicative. Un film sur le comment et non sur le pourquoi. Le film multiplie les pistes explicatives en se gardant de prendre position : les jeux vidéos ? La télévision diffusant les discours nazis sur les chaines historiques ? L'absence des parents ? Elephant par sa magistrale réalisation devient un véritable ballet lorsque les scènes sont répétées sous différents angles et points de vue (pour montrer un éternel recommencement ?). Gus Van Sant réalise un cauchemar éveillé, peint avec sa caméra des instantanés de vie (tel le photographe du film) et montre le monde tel qu'il est plutot tel qu'il devrait etre. Chef d'oeuvre.